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CARLSON CAROLYN (1943- )

Fascinante danseuse et chorégraphe américaine, Carolyn Carlson a imposé un style de danse-théâtre original. Ses spectacles oniriques sont conçus selon un mode de création collective : mouvements, lumières et scénographies concourent à dégager « une poésie pour les sens ». L'improvisation, où elle excelle en solo accompagnée par des musiciens de jazz, est à la base de son travail. Sa technique se distingue par une extrême fluidité du geste qui tantôt se déploie et fait éclater l'espace, tantôt se brise ou s'amenuise jusqu'à la simple pulsation. De grands élans ou des ralentissements savants viennent dilater ou concentrer le temps et l'espace. Le style poétique particulier de Carolyn Carlson, très influencée par les philosophies orientales, a fait d'elle une artiste internationale.

De la Californie vers l'Europe

Carolyn Carlson est née en 1943 à Oakland, Californie. Elle commence l'étude de la danse classique à sept ans, puis entre à l'école du San Francisco Ballet et intègre ensuite le département de danse moderne de l'université de l'Utah où elle rencontre Alwin Nikolaïs en 1965. Diplômée de Fine Arts la même année, elle est aussitôt engagée au Nikolaïs Dance Theatre à New York. Elle sera la figure emblématique de la compagnie pendant sept ans. En 1968, lors du Festival international de la danse à Paris, elle reçoit le prix de l'Étoile d'or de la meilleure danseuse. Dès cette époque, Carlson, qui compose déjà des chorégraphies, est très attirée par l'Europe, plus ouverte aux manifestations artistiques. Avec son compagnon John Davis, qui réalise alors les éclairages chez Nikolaïs, elle aspire à une forme nouvelle de théâtre. Tous deux quittent la compagnie, et l'aventure commence à l'été de 1972 au festival d'Avignon avec Rituel pour un rêve mort pour la compagnie d'Anne Béranger. L'hiver suivant, Rolf Lieberman remarque Carlson dans Kyldex 1 de Nikolaïs et Nicolas Schoffer, et l'invite pour un hommage à Varèse à l'Opéra de Paris dont il vient de prendre la direction. C'est à cette occasion qu'elle crée, en avril 1973, le solo Densité 21,5 qui assure sa renommée.

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Pour citer cet article

Bernadette BONIS et Agnès IZRINE. CARLSON CAROLYN (1943- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BALLET

    • Écrit par Bernadette BONIS, Pierre LARTIGUE
    • 12 613 mots
    • 20 médias
    ...américaine qui déferle en 1970. Parmi les nouveaux venus d'outre-Atlantique, deux transfuges de la compagnie d'Alwin Nikolaïs vont jouer un rôle important. L'aura de Carolyn Carlson, fascinante Blue Lady, contribue à la reconnaissance de la danse contemporaine. Étoile-chorégraphe à l'Opéra de Paris, elle...
  • DANSE

    • Écrit par Marie-Françoise CHRISTOUT, Serge JOUHET
    • 5 050 mots
    • 17 médias
    ...grands spectacles : jeux de lumières infinis et à profusion, transformation instantanée des lieux, projections, cinéma et bruitages. Est-ce pour cela que Carolyn Carlson, qui débuta dans les extravagances savamment calculées d'Alwin Nikolaïs, a trouvé à l'Opéra le cadre idéal pour projeter ses obsessions...
  • PIETRAGALLA MARIE-CLAUDE (1963- )

    • Écrit par Jean-Claude DIÉNIS, Agnès IZRINE
    • 1 188 mots
    ...Gathering (1991) de Jerome Robbins, Giselle (1993) dans la surprenante relecture de Mats Ek qui situe le deuxième acte dans un hôpital psychiatrique. Don't Look Back (1993) marque une autre rencontre importante dans la carrière de la danseuse : sa collaboration directe avec Carolyn Carlson, monstre...

Voir aussi