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CALIFAT ou KHALIFAT

Le califat omeyyade (661-750)

Le dernier de ces califes légitimes, Ali, cousin et gendre de Mahomet, vit s'insurger contre lui son préfet de Syrie, Mo'awiya, lequel, après un arbitrage suspect, fut proclamé calife, dignité qu'il conserva à la suite de l'assassinat d'Ali. Damas devenait la capitale de l'empire naissant. Tels furent les débuts de la nouvelle dynastie, celle des Omeyyades, du nom d'Omeyya, arrière-grand-père du monarque. Le premier soin de Mo'awiya fut d'instaurer définitivement, mais non sans difficultés, le principe de la succession héréditaire. On doit à cette famille, qui conserva le trône pendant près d'un siècle, l'organisation du nouvel État, dont l'extension territoriale fut alors prodigieuse : on vit dans le même temps les cavaliers arabes non loin des rives de la Loire et sur les bords de l'Oxus et de l'Indus.

Le calife omeyyade est par un certain côté un chef bédouin et, de plus, il administre des régions dont les populations ne sont ni arabes ni musulmanes. Le protocole des califes omeyyades, emprunté à la titulature du second calife de Médine, Omar, est simple et précis : le calife est « l'esclave de Dieu et le chef militaire ( émir) des croyants ». Le nom et les titres du calife sont proclamés chaque vendredi à la prière publique.

Ces souverains sont en partie responsables des rapides progrès de l'islamisation. Cette réussite extraordinaire même va faire crouler l'édifice : les convertis n'ont pas perdu le souvenir de leur race ni les traditions de leur patrie d'origine. En ce milieu du viiie siècle se manifestent les diversités ethniques qui contribuent à rompre l'unité islamique.

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France

Classification

Pour citer cet article

Gaston WIET. CALIFAT ou KHALIFAT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

900 à 1000. Morcellement - crédits : Encyclopædia Universalis France

900 à 1000. Morcellement

Autres références

  • ABŪ BAKR (570 env.-634)

    • Écrit par Khalifa SOUA
    • 1 049 mots

    Premier calife musulman, ami, beau-père et successeur du Prophète Mahomet ‘Abd Allāh, Abū Bakr reçut le surnom de ‘Atīq (affranchi), puis celui d'al-Siddīq (le crédule), parce qu'il aurait été le premier à avoir cru immédiatement à l'histoire du voyage nocturne de Mahomet à ...

  • ‘ALĪ IBN ABĪ ṬĀLIB (600 env.-661)

    • Écrit par Georges BOHAS
    • 664 mots

    Cousin de Muḥammad, et l'un des premiers convertis à l'islam. En 623 (ou 624), ‘Alī épouse Fāṭima, fille du Prophète et de sa première épouse, Khadīdja. À la mort du Prophète, en 632, il ne lui succède pas à la tête de la communauté : ce n'est qu'en 656 qu'il sera élu calife. La légende et...

  • ANDALOUSIE

    • Écrit par Michel DRAIN, Marcel DURLIAT, Philippe WOLFF
    • 10 381 mots
    • 17 médias
    S'il est vrai que finalement le pouvoir du calife repose sur la force – qui s'est souvent manifestée avec rudesse –, l'organisation administrative atteint un développement avec lequel aucun pays chrétien ne pourrait alors rivaliser. À la tête de l'ensemble des services se trouve le ...
  • ARABE (MONDE) - Littérature

    • Écrit par Jamel Eddine BENCHEIKH, Hachem FODA, André MIQUEL, Charles PELLAT, Hammadi SAMMOUD, Élisabeth VAUTHIER
    • 29 245 mots
    • 2 médias
    – Un facteur socio-politique qui touche à la fonction du poète et à l'exercice de son art. L'institution du califat instaure la centralisation du pouvoir et ne saurait s'accommoder de l'organisation tribale. Celle-ci, d'autre part, est minée de l'intérieur par différentes dispositions juridiques...
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Voir aussi