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AUGUSTE CAÏUS JULIUS CAESAR OCTAVIANUS AUGUSTUS ou OCTAVE (63 av. J.-C. 14 apr. J.-C.)

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La politique d'Auguste

L'idée centrale du règne est la nécessité d'une remise en ordre, dans tous les domaines, avec une volonté très nette de conservatisme social. Auguste restaura le prestige du Sénat, en épurant plusieurs fois l'Assemblée, en donnant parfois de l'argent aux sénateurs. Le cens minimal fut fixé à 1 000 000 ou 1 200 000 sesterces. C'est, comme il est normal, parmi les sénateurs que l'empereur choisit ses légats dans ses provinces, les membres de son conseil... Auguste restaura aussi l'ordre équestre, en l'épurant, en remettant en vigueur de vieilles cérémonies : pour avoir le titre de chevalier, il fallait un cens minimal de 400 000 sesterces, mais – comme au temps de la République – l'octroi officiel du titre de chevalier était nécessaire. Les deux ordres réunis (pas plus de 10 000 familles peut-être) sont étroitement associés au règne, dans l'optique du consensus.

L'Italie est aussi l'objet de tous ses soins et d'un certain nombre de privilèges, ainsi que les colonies dans les provinces. Auguste fut très avare du droit de cité, restreignit l'octroi de l'affranchissement, s'efforça de diminuer les distributions de blé et d'huile à la plèbe. Il voulait un monde fortement hiérarchisé, ses préférences allant au milieu des grandes familles municipales, ou aux dynastes hellénisés d'Orient ; sa politique est une politique de classe, en faveur des riches. Mais, en même temps, il entend lutter contre la liberté des mœurs et la décadence de ces mêmes milieux, et édicte, à partir de 19, toute une série de lois morales sur le mariage, sur l'adultère, sur l'obligation d'avoir des enfants. Il se peut aussi qu'il ait été constamment frappé par le manque d'hommes capables et compétents dont Rome pouvait disposer.

L'armée et les finances sont aussi organisées par lui sur des bases nouvelles. Il stabilise les effectifs autour de 25 légions, composées de citoyens engagés volontaires en principe, qui servent d'abord seize, puis vingt ans. Les chevaliers et les sénateurs fournissent les cadres supérieurs (tribuns, préfets), les anciens magistrats sont légats. Pour les deux ordres supérieurs, le service militaire demeure une obligation très contraignante : l'Empire s'appuie sur une caste en partie militaire. Les soldats ont la possibilité d'accéder au centurionat qui permet, en général, à la retraite, de jouir d'une belle aisance et d'un grand prestige, parfois d'entrer dans l'ordre équestre.

En matière de finances apparaît, sous Auguste, la distinction entre le trésor public, alimenté par les revenus des provinces sénatoriales et les quelques impôts directs et indirects qui pèsent sur les citoyens, et le fiscus, caisse impériale et militaire, alimentée par certains impôts directs, en fait d'ailleurs addition des divers fisci, qui sont les caisses locales des provinces. Mais Auguste, en tant que proconsul, devait aussi avoir le droit de tirer certaines sommes régulièrement votées de l'aerarium, et, en pratique, c'est le prince qui a la haute main sur les finances, administrées soit par le Sénat, soit par ses propres services.

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Écrit par

  • : maître de conférences à la faculté des lettres et sciences humaines de Caen

Classification

Pour citer cet article

Claude NICOLET. AUGUSTE CAÏUS JULIUS CAESAR OCTAVIANUS AUGUSTUS ou OCTAVE (63 av. J.-C. - 14 apr. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

L'empereur Auguste - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

L'empereur Auguste

Statue d'Auguste dite de Prima Porta - crédits : Csaba Peterdi/ Shutterstock

Statue d'Auguste dite de Prima Porta

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

Autres références

  • MOI, AUGUSTE, EMPEREUR DE ROME (exposition)

    • Écrit par
    • 1 104 mots

    Le bimillénaire de la mort d’Auguste (63 av. J.-C.-14 apr. J.-C.) a été l’occasion d’une manifestation franco-italienne à la mesure du personnage célébré. Les musées du Capitole, avec son ancien directeur, Eugenio La Rocca, et son successeur, Claudio Parisi Presicce, se sont associés aux conservateurs...

  • STATUE D'AUGUSTE DITE DE PRIMA PORTA

    • Écrit par
    • 236 mots
    • 1 média

    Découverte à Prima Porta, dans une villa que possédait Livie sur l'antique territoire de Véies, la statue d'Auguste conservée dans la galerie Chiaramonti des musées du Vatican est sans doute la copie du nouveau type statuaire adopté par Auguste à la suite de la restitution des enseignes romaines...

  • ACTIUM BATAILLE D' (31 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 254 mots
    • 1 média

    La bataille d'Actium met un terme à un siècle d'affrontements intérieurs qui ont déchiré la République romaine, et permet au vainqueur de fonder un nouveau régime, l'Empire.

    Depuis l'assassinat de César, en — 44, deux hommes prétendent recueillir l'héritage politique...

  • AGRIPPA MARCUS VIPSANIUS (63-12 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 464 mots

    Marcus Vipsanius Agrippa fait partie de ces hommes peu nombreux qui ont vu la chance passer à leur portée, et qui ont su la saisir. Il est né vers ~ 63 dans une famille modeste. Le hasard lui sourit pour la première fois à Apollonia d'Illyrie en ~ 44 : à dix-neuf ans, il rencontra Octave, dont il resta...

  • ANTOINE ou MARC ANTOINE, lat. MARCUS ANTONIUS (83-30 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 667 mots

    Marc Antoine, général et homme politique des dernières années de la République romaine, est resté dans l'histoire comme le fidèle lieutenant de Jules César, qui tomba amoureux de la reine d'Égypte Cléopâtre et fut vaincu par Octave (futur empereur Auguste) à la bataille d'Actium...

  • APOTHÉOSE

    • Écrit par
    • 733 mots

    C'est la « transformation en dieu ». L'apothéose désigne la divinisation des empereurs romains après leur mort. Cette notion, étrangère en elle-même aux conceptions religieuses des Romains, était cependant connue par des précédents « historiques » (disparition de Romulus lors d'une séance du Sénat...

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