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BREST

Bretagne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bretagne : carte administrative

Principale ville du Finistère (dont Quimper est le chef-lieu), Brest, avec 143 902 habitants dans la commune et 314 844 dans l'aire urbaine (en 2012), est la deuxième ville de la Bretagne administrative, après Rennes, la capitale régionale.

La localisation de Brest est si exceptionnelle qu'elle explique en grande partie l'histoire de la ville. Brest occupe en effet une situation stratégique près de ce qui est aujourd'hui encore la route maritime la plus fréquentée du monde. Elle est en position de contrôle près d'une des deux ouvertures maritimes qui permettent d'irriguer l'Europe, et à la pointe de cette « pierre enfoncée comme un coin dans l'océan » (Anatole Le Braz) qu'est la Bretagne. De plus, alors que la péninsule est soumise à de nombreuses tempêtes, la rade de Brest est un havre idéal assurant une protection contre les vents et la houle du large. Cette rade, d'une superficie de 150 km2, est surtout séparée de l'océan par un étroit goulet de six kilomètres de long et d'1,8 kilomètre de large, ponctué de forts, et qui a souvent joué un rôle de verrou pour la maîtrise de la ville. Celle-ci occupe la rive nord de la rade, presque en situation de confluence entre la rivière de la Penfeld et l'estuaire de l'Elorn.

Le site initial, au débouché de la Penfeld, est dès l'époque romaine un poste militaire et un castellum. Ce rôle de place-forte se maintient pendant tout le Moyen Âge et, lors de la guerre de Succession de Bretagne, la ville est l'objet de dispute entre les Bretons, les Anglais (le roi Édouard III, allié du duc de Bretagne Jean de Montfort, s'empare de Brest en 1342) et les Français (la ville est assiégée plusieurs fois en vain, et finalement remise par le roi d'Angleterre Richard II à Jean IV en 1397 contre une forte indemnité). Il faut attendre le règne de Louis XIII pour que, par la volonté du cardinal de Richelieu, naisse l'arsenal de Brest (1631), qui donne à la ville son importance. À partir de cette décision, la Penfeld va connaître trois siècles d'aménagements qui vont à la fois renforcer les fonctions de l'arsenal (actions de Colbert, de l'intendant Chertemps de Seuil en 1674, de Choquet de Lindu au siècle suivant) et permettre la réalisation d'un espace puissamment fortifié (plan de fortification de Vauban dès 1683). L'arsenal compte à certaines époques jusqu'à dix mille ouvriers appartenant à de multiples corps de métiers et, à la fin du xixe siècle, l'appropriation de la Penfeld par la marine militaire est quasi totale. La ville déploie alors dans l'espace ses activités : transfert vers l'est du port de commerce, à Porstrein, en 1865 (année de l'arrivée du chemin de fer), « conquête de l'Ouest » en direction du goulet avec la création d'un avant-port militaire à Laninon (à partir de 1889).

Brest - crédits : Nicolas Le Maire Dit Bellegarde / EyeEm/ Getty Images

Brest

Occupée par les Allemands dès juin 1940, la ville subit en 1944 cent soixante-cinq bombardements de l'aviation anglo-américaine et est très largement détruite (elle perd la quasi-totalité de ses monuments anciens), les dégâts étant amplifiés par les destructions effectuées par les Allemands avant leur capitulation, le 19 septembre. La reconstruction de la ville s'opère entre 1945 et 1961, sur le modèle d'un plan en damier qui marque encore largement l'organisation urbaine. La ville a des difficultés à se donner un cœur et s'oriente vers un agencement polycentrique, à partir d'un littoral qui voit se succéder, d'ouest en est, plusieurs activités complémentaires sur une quinzaine de kilomètres. On trouve successivement le technopôle Brest-Iroise spécialisé dans les activités océaniques ; le port militaire (siège de l'Escadre de l'Atlantique) qui s'étire autour de la Penfeld et du quartier de Recouvrance ; le port de commerce (2,9 Mt en 2013) ; le parc minéralier (terminal froid,[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne

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Pour citer cet article

Jean OLLIVRO. BREST [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Brest - crédits : Nicolas Le Maire Dit Bellegarde / EyeEm/ Getty Images

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Autres références

  • CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE BREST

    • Écrit par Luc GUIHARD
    • 1 626 mots
    • 2 médias
    ...ne soit entrepris pour les préserver. La création d'un jardin botanique à vocation scientifique et éducative entièrement consacré aux plantes sauvages en danger d'extinction est lancée et se concrétise en 1975 avec le soutien de la communauté urbaine de Brest et du ministère de l'Environnement.
  • FRANCE (Le territoire et les hommes) - Données naturelles

    • Écrit par Jacqueline BEAUJEU-GARNIER, Estelle DUCOM
    • 4 887 mots
    • 3 médias
    ...ont permis la présence d'une végétation originale (mimosas et palmiers dans les jardins) et la pratique de cultures maraîchères et de primeurs. À Brest, en janvier, la moyenne ne descend pas au-dessous de 7 0C ; à Roscoff, le nombre de jours de gelées n'est que de douze par an. À l'inverse, les...

Voir aussi