BOSNIE-HERZÉGOVINE
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Nom officiel | Bosnie-Herzégovine (BA) |
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Chef de l'État | Milorad Dodik (depuis le 20 novembre 2018). La présidence est confiée à un comité tripartite, où chacun des membres représente une des trois principales nationalités (bosniaque, croate, serbe) et assure la présidence durant huit mois |
Chef du gouvernement | Zoran Tegeltija (depuis le 5 décembre 2019) |
Autorité internationale | Valentin Inzko (depuis le 26 mars 2009) 2 Note : Valentin Inzko (depuis le 26 mars 2009)2 |
Capitale | Sarajevo |
Langues officielles | bosniaque, croate, serbe |
Unité monétaire | mark convertible (BAM 3) Note : L'euro circule également de façon quasi officielle |
Population | 3 489 000 (estim. 2019) |
Superficie (km2) | 51 209 |
La Bosnie indépendante
La Bosnie-Herzégovine, issue de l'éclatement de la Yougoslavie, accède à l'indépendance, en mars 1992, dans la violence. Trois années de combats (d'avril 1992 à novembre 1995) ont détruit l'économie et totalement bousculé la démographie. Après la signature des accords de paix, dits accords de Dayton (14 décembre 1995), le pays a été placé sous l'égide d'un haut représentant de l'ONU, chargé de relancer un processus politique démocratique et pacifié. Force est de constater que les accords de paix, qui définissaient la Bosnie comme un pays unitaire mais composé de deux entités ayant chacune leur gouvernement, l'ont organisé de façon communautaire et n'ont pas permis pour le moment le fonctionnement de l'État.
Une indépendance durement acquise
Trois années de guerre à trois fronts (1992-1995)
De 1945 à 1990, la Bosnie-Herzégovine fut l'une des six républiques fédérées qui constituaient la République socialiste fédérative de Yougoslavie, chacune dotée d'un gouvernement propre. Les premières élections pluralistes de la Yougoslavie socialiste, décidées après le XIVe congrès de la Ligue des communistes yougoslaves, furent organisées au niveau des républiques. En Slovénie (avril 1990), en Croatie (mai 1990) et en Bosnie (décembre 1990), elles portèrent au pouvoir des partis dont les programmes étaient sinon l'indépendance, du moins une autonomie poussée pour les républiques. En revanche, en Macédoine (novembre 1990), en Serbie et au Monténégro (décembre 1990), les communistes conservèrent le pouvoir. Les premières, la Slovénie et la Croatie proclamèrent leur indépendance (25 juin 1991, confirmée par la Communauté économique européenne, CEE, le 15 janvier 1992). À son tour, et sur demande de la CEE, la Bosnie organisa un référendum, le 29 février 1992, sur son indépendance. Les habitants de nationalité serbe, qui représentaient alors 32 p. 100 de la population, refusèrent d'y participer et 63 p. 100 des suffrages furent exprimés en faveur de l'indépen [...]
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l’article se compose de 21 pages
Écrit par :
- Emmanuelle CHAVENEAU : docteur en géographie
- Renaud DORLHIAC : membre associé de l'École des hautes études en sciences sociales, responsable Balkans à la Direction générale des relations internationales et de la stratégie
- Nikola KOVAC : professeur de littérature à l'université de Sarajevo
- Noel R. MALCOLM : historien, professeur invité au St. Antony's College, université d'Oxford
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Autres références
« BOSNIE-HERZÉGOVINE » est également traité dans :
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DÉMOCRATIES POPULAIRES
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Voir aussi
- BOSNIE RÉPUBLIQUE SERBE DE ou REPUBLIKA SRPSKA
- CASQUES BLEUS
- CONFLIT ARMÉ
- CROATES
- CROATO-BOSNIAQUE ou CROATO-MUSULMANE
- ACCORDS DE DAYTON
- DÉPORTATIONS & TRANSFÈREMENTS DE POPULATIONS
- EMBARGO
- GUERRE CIVILE
- RADOVAN KARADZIC
- RATKO MLADIĆ
- PARTITION POLITIQUE
- RADICALISME RELIGIEUX
- SERBES
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Pour citer l’article
Emmanuelle CHAVENEAU, Renaud DORLHIAC, Nikola KOVAC, Noel R. MALCOLM, « BOSNIE-HERZÉGOVINE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 18 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/bosnie-herzegovine/