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MCFERRIN BOBBY (1950- )

Le chanteur américain Bobby McFerrin, qui excelle dans les improvisations, brise nombre de frontières musicales.

Bobby McFerrin naît le 11 mars 1950, à New York, dans une famille de chanteurs lyriques. Sa mère, soprano, juge au Metropolitan Opera, préside le département d'art lyrique du Fullerton College, non loin de Los Angeles, tandis que son père, Robert McFerrin, Sr., qui se produit au Met, double la voix de Sidney Poitier dans la bande originale du film Porgy and Bess réalisé par Otto Preminger en 1959. Durant sa jeunesse, Bobby McFerrin pense devenir chef de chœur dans une église mais, après avoir étudié à l'université d'État de Californie à Sacramento et au Cerritos College de Norwalk, dans le même État, il choisit de jouer du piano et de l'orgue avec la troupe du spectacle de patinage Ice Follies ainsi qu'avec des groupes de pop music. En 1977, il remporte une audition et se lance dans la chanson.

Ce jazzman original chante a cappella, est capable d'imiter avec sa voix de nombreux instruments, et s'accompagne parfois de percussions qu'il réalise simplement en se frappant le torse. Il interprète ainsi des standards de la musique, des chansons folk, des airs rock et soul des années 1960 ou encore des thèmes jazzy sur lesquels il greffe des paroles de son cru. Il a toujours préféré chanter sans suivre à la lettre le texte imposé, imitant le son d'une trompette, d'une contrebasse ou d'une guitare de sa voix puissante, dont le registre va de la basse à la voix de fausset. Bobby McFerrin effectue des tournées avec le chanteur de jazz Jon Hendricks. Inspiré par les concerts au piano qu'improvise Keith Jarrett, il se lance enfin seul sur scène en 1983. Sa carrière sera dès lors jalonnée de triomphes. Entre autres projets, McFerrin réalise des publicités pour la télévision et enregistre le générique d'une émission célèbre aux États-Unis, le Cosby Show. Il improvise par ailleurs des musiques d'accompagnement pour une compagnie de danse et pour la lecture que donne Jack Nicholson des contes de Rudyard Kipling. McFerrin se produit en outre aux côtés d'invités tels que l'acteur Robin Williams et le saxophoniste Wayne Shorter sur l'album et la vidéo intitulés Spontaneous Inventions (1985). En 1986, il fonde le groupe vocal Voicestra, afin d'explorer les interactions qui naissent au sein d'un collectif, toujours sur des musiques improvisées. Ces diverses prestations lui valent nombre de Grammy Awards.

À partir du milieu des années 1980, Bobby McFerrin s'essaie à la musique classique, respectant parfois à la lettre les partitions et se lançant à d'autres reprises dans des improvisations. En 1991, il enregistre avec le violoncelliste Yo-Yo Ma l'album, Hush. En concert, il lui arrive de descendre dans la salle pour continuer son récital, de concocter une chanson avec les noms des spectateurs, de diriger son public pour en faire une chorale spontanée ou d'entamer à tue-tête une version abrégée du Magicien d'Oz, rehaussée de bruits de tornade et de voix de Munchkins, de sorcière et d'épouvantail. Lors des séances d'enregistrement, il peut improviser seul toutes les voix d'un groupe vocal, comme dans le titre à succès Don't Worry, Be Happy (1988).

McFerrin fait voler en éclat les conventions de la musique classique lorsqu'il chante ou fait chanter des extraits d'œuvres habituellement interprétés par des instruments. Il en va ainsi avec l'ouverture de Guillaume Tell de Rossini, qui n'est pas interprétée pas les instruments de l'orchestre, mais avec les voix des instrumentistes. Bobby McFerrin reprend ce principe sur un album entier, Paper Music (1995), où il dirige le Saint Paul Chamber Orchestra dans des restitutions d'œuvres de Mozart, de Bach et d'autres maîtres de la musique classique. Il collabore[...]

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Écrit par

  • : critique de jazz, auteur
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis et John LITWEILER. MCFERRIN BOBBY (1950- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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