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HALEY BILL (1925-1981)

Bill Haley and his Comets - crédits : Topical Press Agency/ Getty Images

Bill Haley and his Comets

Pionnier du rock'n'roll dans les années 1950, Bill Haley meurt chez lui, à Harlingen (Texas), d'une crise cardiaque.

Né le 6 juillet 1925 à Highland Park (Michigan), William John Clifton Haley a commencé, très jeune, comme chanteur hillbilly (musique folk du Tennessee et du Kentucky) dans des clubs du New Jersey et de Pennsylvanie. Mais ce n'est qu'en 1953 qu'il connaît le succès avec un morceau de sa composition, Crazy, Man, Crazy, l'un des tout premiers « tubes » du rock'n'roll. Le « sound » Haley est déjà trouvé : accompagné de ses Comets (un saxophone, une batterie, des cordes, et plus tard un accordéon), il mêle le rhythm and blues, le boogie-woogie, la country music et des éléments de dixieland ; la guitare électrique devient l'instrument principal, et les musiciens sont en même temps choristes ; l'accent est mis sur les deuxième et quatrième temps. Rock around the clock, un morceau dont Haley n'est pas le compositeur, ni même le premier interprète, est enregistré en 1954 pour Decca. Ce sera un succès gigantesque, mais pas dans l'immédiat ; il faut attendre le film de Richard Brooks Blackboard Jungle (en français, Graine de violence), en 1955 dont la bande sonore incorpore Rock around the clock, pour imposer ce titre comme une sorte de cri de ralliement des teen-agers. Ceux-ci découvrent en effet dans le rock'n'roll l'expression de leur malaise et de leur violence intérieure, un exutoire par lequel ils peuvent se libérer de leurs frustrations. Entre 1955 et 1960, Haley enregistre d'autres standards : Razzle dazzle ; See you later, alligator ; The Saints ; Skinny Minnie ; Skokiaan, etc.

Il tourne dans le film Rock around the clock (1956), sous la direction de Fred F. Sears.

Son passage dans les villes du monde entier déclenche l'enthousiasme – voire l'hystérie – des jeunes, en même temps que la réprobation des moins jeunes ou des communistes : Pablo Casals reconnaît dans cette musique « le concentré de tout ce que notre époque a d'antipathique » ; le journal est-allemand Neues Deutschland dénonce le « gangster » Haley qui propage « l'orgie de la barbarie américaine ».

Cette consécration a donc précédé celle d'Elvis Presley, de Buddy Holly, de Gene Vincent ou d'Eddie Cochran. Mais le style de Bill Haley n'évolue guère et se fige dans la formule d'un rock gai et dansant, dont se détournent les autres rockers blancs, avec des rythmes plus agressifs, des voix plus frénétiques (plus originales aussi), des allures plus arrogantes ; la bonne humeur juvénile, les joues rondes et l'accroche-cœur de Bill Haley établissent une légende sympathique, mais sont bien étrangers à l'image du rocker sex-symbol.

Rock around the clock reste un standard universellement connu, mais Bill Haley était peut-être l'homme d'une seule chanson.

— Michel P. SCHMITT

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