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TAPIE BERNARD (1943-2021)

Les ennuis judiciaires

Pour Bernard Tapie, la roche Tarpéienne n’est jamais loin du Capitole… En 1997, il démissionne du Parlement européen pour aller purger sa condamnation dans l’affaire OM-Valenciennes à la prison de Luynes, puis à celle des Baumettes à Marseille. Il ne refera plus de politique. Désormais, son nom ne revient à la « une » que pour son rôle d’acteur dans un film ou une pièce de théâtre, à l’occasion d’un nouveau rachat (le quotidien La Provence, en 2013) et, surtout, dans l’interminable chronique judiciaire de ses « affaires ». L’ultime affaire Tapie, née des suites de l’arbitrage chargé de trancher le contentieux qui l’oppose au Crédit lyonnais dans l’affaire de la vente d’Adidas en 1993, le poursuivra jusqu’à la fin de sa vie. En 2008, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un tribunal arbitral – mis en place avec l’accord de la ministre de l’Économie Christine Lagarde – lui accorde 405 millions d’euros en dédommagement de la plus-value réalisée par la banque à ses dépens. Les rebondissements de l’affaire – annulation de l’arbitrage en 2015, condamnation de Christine Lagarde pour « négligence » en 2016, condamnation de Bernard Tapie à rembourser en 2017, relaxe de celui-ci des charges d’« escroquerie en bande organisée » et de « détournement de fonds publics » en première instance en 2019… – ne prendront fin qu’après sa mort, en novembre 2021, avec de lourdes condamnations pénales en appel de quatre de ses coprévenus ; Tapie est mort le 3 octobre 2021, trois jours avant l’ouverture du procès.

« J’ai tout fait à fond la caisse », résumait Bernard Tapie quelques années avant que la maladie ne le rattrape, ce cancer qu’il aura su mettre en avant pour gagner sa rédemption médiatique. Après sa mort, le président Emmanuel Macron a salué sa « force », sa « volonté », sa « rage de vaincre » ; comme plusieurs de ses adversaires politiques, François Bayrou, président du MoDem, a fait son éloge, magnifiant « cette espèce d’énergie comme un soleil » et la ville de Marseille lui a rendu un vibrant hommage au stade Vélodrome.

— Bruno DIVE

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Écrit par

  • : journaliste éditorialiste à Sud Ouest

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Pour citer cet article

Bruno DIVE. TAPIE BERNARD (1943-2021) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Bernard Tapie lors du procès Testut en 1996 - crédits : Antoine Gyori/ Sygma/ Getty Images

Bernard Tapie lors du procès Testut en 1996

Autres références

  • FRANCE - L'année politique 2016

    • Écrit par Nicolas TENZER
    • 4 170 mots
    • 4 médias
    ...nombreuses études d’opinion, la défiance envers la classe politique et les « élites » ne cesse de croître. L’arbitrage, validé par l’État, ayant opposé l’homme d’affaires Bernard Tapie et le Consortium de réalisation – établissement public créé par l’État pour gérer le passif du Crédit lyonnais – continue...
  • FRANCE - L'année politique 2013

    • Écrit par Nicolas TENZER
    • 4 344 mots
    • 3 médias
    Dans l’affaire Tapie, le gouvernement lance une procédure judiciaire pour contester l’arbitrage rendu concernant le litige qui avait opposé l’homme d’affaires au Crédit lyonnais, arbitrage qui s’était soldé, en juillet 2008, par le versement de 405 millions d’euros à Bernard Tapie...
  • HINAULT BERNARD (1954- )

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  • LAGARDE CHRISTINE (1956- )

    • Écrit par Jean-Marc DANIEL, Universalis
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Voir aussi