TAPIE BERNARD (1943-2021)

Bernard Tapie est un homme d’affaires et un homme politique français. Né le 26 janvier 1943 à Paris au sein d’une famille modeste, d’un père ouvrier-fraiseur et d’une mère aide-soignante, Bernard Tapie grandit en Seine-Saint-Denis. Il commence des études d’ingénieur mais, très vite, rêve de s’enrichir. En 1966, sous le nom de Bernard Tapy, il produit un disque de chansons « yéyé ». Un an plus tard, il ouvre un magasin de téléviseurs, un secteur alors en pleine expansion. En 1974, il lance sa première société, Cœur Assistance, qui se propose de fournir aux malades du cœur un boîtier d’alerte portatif, activité qui lui vaudra, sept ans plus tard, sa première condamnation – pour publicité mensongère : il prétendait détenir cinq ambulances alors que sa société n’en avait que deux à sa disposition.

Un homme d’affaires médiatique

La suite de sa carrière d’homme d’affaires sera à l’avenant : acquisitions, reventes, poursuites judiciaires. Avec Manufrance (où il subit un échec cuisant), Terraillon, Look, Testut, Wonder, Donnay, etc., Tapie se spécialise dans le rachat – le plus souvent pour un franc symbolique – d’entreprises en difficulté, voire au bord de la faillite, qu’il redresse sans trop de scrupules – ses restructurations entraînant notamment de très nombreux licenciements – et revend au bout de quelques années en empochant de substantiels bénéfices. Le voici désormais objet de curiosité médiatique. Il publie des livres (Gagner, chez Robert Laffont, 1986), produit cinq épisodes d’une émission de télévision (Ambitionssur TF1, 1986-1987).

Il s’intéresse au sport avec, en 1985, le rachat de La Vie claire (chaîne de magasins de produits diététiques), qui sponsorise une équipe cycliste, puis, un an plus tard, celui de l’Olympique de Marseille (OM). Ces deux équipes lui offrent quelques-uns de ses plus beaux triomphes : avec la première, et Bernard Hinault, il remporte le Tour de France ; avec la seconde, et des joueurs comme Basile Boli, Jean-Pierre Papin ou Éric Cantona, il gagne quatre titres de champion de France, une Coupe de France en 1989 et la Ligue des champions en 1993. Mais, lors du match OM-Valenciennes (Championnat de France de 1993), il achète la défaite de ses adversaires, ce qui lui vaut une condamnation à huit mois de prison ferme. Entre-temps, il a racheté Adidas en 1990, sans imaginer que débute alors sa plus longue affaire judiciaire…