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SPRANGER BARTHOLOMAEUS (1546-1611)

Né à Anvers, élève dans cette ville où vécurent aussi Jan Mandijn, Frans Mostaert et Cornelis van Dalem, Spranger part pour l'Italie en 1565 mais s'arrête à Paris où il admire l'école de Fontainebleau. Cette influence et celle des grands maîtres italiens (Corrège et Parmesan surtout) seront capitales pour son évolution, confirmée, à Rome, par des contacts avec des maniéristes flamands italianisés, comme Speckaert. Vite célèbre, Spranger devient le peintre de Pie V (1570). En 1575, il quitte l'Italie. D'abord au service de l'empereur Maximilien II à Vienne, il passe, à la mort du souverain, à celui de Rodolphe II à Prague (1581). Dans ce centre raffiné, il devient le chef du maniérisme pragois ; il travaille avec Hans von Aachen (1592), Josef Heintz (1591) et le sculpteur Hans Mont. Sa personnalité, déjà affirmée pendant sa période viennoise (Mercure et Psyché devant le conseil des dieux, pinacothèque de Munich), trouve l'occasion de s'épanouir près du roi Rodolphe II, dans un maniérisme érotique où revivent les exemples de Rosso et de Perino del Vaga (cycle des Amours des dieux, 1582 env., Kunsthistorisches Museum, Vienne). Spranger est incontestablement le chef de file d'un groupe artistique et il compose des allégories subtiles, tel le Triomphe de la Sagesse. Au comble de la gloire, il se retire de la cour et ne travaille plus qu'occasionnellement pour l'empereur ; il meurt à Prague. Amplement diffusée par les graveurs (surtout Sadeler et Goltzius), son œuvre puissante, d'un érotisme provocant, exerça une influence considérable tant aux Pays-Bas (Haarlem) qu'en France (seconde école de Fontainebleau) et en Italie.

— Sylvie BÉGUIN

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Écrit par

  • : conservateur en chef au département des Peintures du musée du Louvre

Classification

Pour citer cet article

Sylvie BÉGUIN. SPRANGER BARTHOLOMAEUS (1546-1611) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • LE GRAND ATELIER - CHEMINS DE L'ART EN EUROPE, Ve-XVIIIe SIÈCLE (dir.R. Recht) - Fiche de lecture

    • Écrit par Éléonore FOURNIÉ
    • 1 052 mots

    Publié à la suite de l'expositionLe Grand Atelier. Chemins de l'art en Europe, Ve-XVIIIe siècle, organisée au palais des Beaux-Arts de Bruxelles par Europalia, du 5 octobre 2007 au 20 janvier 2008, cet ouvrage (Actes Sud, 2008) réunit, sous la direction de Roland Recht, les essais des...

  • MANIÉRISME

    • Écrit par Sylvie BÉGUIN, Marie-Alice DEBOUT
    • 10 161 mots
    • 34 médias
    ...souvenirs de sa formation germanique. Allégories complexes et sujets érotiques des amours des Dieux, – comme Hercule filant aux pieds d'Omphale de Spranger – répondaient parfaitement aux goûts de Rodolphe dont le mécénat rappelle celui de François Ier et plus encore celui de Ferdinand de...
  • VAN MANDER CAREL ou KAREL (1548-1606)

    • Écrit par Jacques FOUCART
    • 637 mots

    De nombreux Flamands se réfugièrent dans les Pays-Bas du Nord à cause de leur sympathie pour les réformés lors des troubles politico-religieux des années 1580, et parmi eux des artistes dont Carel van Mander, Coninxloo, Savery. Après s'être formé un temps chez Lucas de Heere à Gand puis...

Voir aussi