ARMES Armes légères

Étant au service du combattant à pied, les armes légères doivent le gêner le moins possible dans ses évolutions : marche, course, saut, rampé, accès dans les véhicules ; elles répondent donc à des impératifs de poids et d'encombrement très sévères. Les limites les plus couramment admises, dans ce domaine, sont pour les armes d'appoint 1 kg et 30 cm, pour une arme individuelle de base 4 kg et 80 cm, et pour une arme collective de 10 à 12 kg et 1,2 m en deux éléments au plus. Comme le fantassin, elles sont aptes au service, en tout temps et en tout lieu. Leur fonctionnement doit, de ce fait, être assuré de — 50 à + 55 0C, sous la pluie, la neige, après passage ou chute dans l'eau, dans la boue, dans la poussière ou sur le sable, qu'elles soient lubrifiées ou encrassées.

Quels que soient les appuis dont il puisse bénéficier – artillerie, blindés, génie, aviation – dans les phases les plus critiques de son combat, l'assaut, la défense rapprochée ou le corps à corps, le fantassin ne peut compter que sur ses propres armes. Elles ont donc le privilège de remplir à faible portée un rôle normalement dévolu à des armes lourdes et encombrantes. Leur puissance spécifique est donc souvent considérable.

Il faut, enfin, que le combattant à pied puisse atteindre son adversaire quel que soit le mode de locomotion ou de protection qu'il utilise : abris, tranchées, bonds rapides, véhicules blindés ou non, parachute, hélicoptère, avion. Malgré un souci de standardisation et de simplification poussé à l'extrême, la technique moderne n'a pu répondre à ces impératifs que par un accroissement de la variété des armes légères.

En effet on a assisté à la généralisation d'emploi de l'arme automatique individuelle de petit calibre, ce qui s'est traduit en France par l'adoption du FA.MAS 5,56 F1 (fusil automatique ; Manufacture d'armes de Saint-Étienne). L'électronique a envahi le champ de bataille, y compris dans l'armement de base de l'infanterie avec tous les systèmes d'aide à la visée nocturne, et l'autopropulsion met à la disposition du fantassin des systèmes d'arme dont la puissance de feu égale celle de l'artillerie.

La constante recherche de l'amélioration de la probabilité d'atteinte aura dégagé de nouveaux concepts d'armes dites légères, mais elle aura également provoqué un retour aux sources avec la réapparition des munitions sans douille dont l'arme G 11 est naturellement le prototype de système d'arme du futur.

Histoire des armes à feu portatives

Arme à feu du début du XV<sup>e</sup> siècle

Arme à feu du début du XVe siècle

Arme à feu du début du XVe siècle

Enluminure représentant un artilleur mettant à feu un canon léger à main. Konrad Kyester, Belliforti…

Elles apparurent au xiv e siècle, peu après la bombarde. Le bâton à feu, ou canon à main, est un tube de fer prolongé par une tige ou monté sur un fût pour son maintien. Il lance de courtes flèches fixées sur un « sabot », puis des balles. La mise à feu se fait en approchant du « bassinet », contenant de la poudre fine (pulvérin), une braise, puis une mèche lente imprégnée de salpêtre. L'inflammation se communique à la « chambre » par la « lumière », percée à travers la paroi du canon. Bien qu'inférieure, à ses débuts, la nouvelle arme élimine vite l'arbalète – mais non l'arc – pour une simple question de coût : avec son accessoire (treuil, « cranequin ») de mise sous tension, la puissante arbalète de l'époque revenait de vingt à trente fois plus cher.

De l'arquebuse au fusil à tir rapide

Se perfectionnant, le bâton à feu devint l' arquebuse (Hackenbüchse), dont le fût s'améliora en crosse ; les modèles puissants reçoivent un croc qui, fiché dans le rempart, absorbe le recul. Mais, surtout, au lieu d'être appliquée à la main, la mèche est tenue par une tige pivotante, le serpentin, qui l'appuie exactement sur le bassinet : toute l'attention peut être consacrée[...]

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Écrit par

  • François AMBROSI : ingénieur en chef de l'armement
  • Alain BRU : ingénieur à l'École polytechnique, à l'École supérieure de gestion et à l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (I.N.S.T.N.), général en deuxième section

Classification

Pour citer cet article

François AMBROSI, Alain BRU, « ARMES - Armes légères », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Arme à feu du début du XV<sup>e</sup> siècle

Arme à feu du début du XVe siècle

Arme à feu du début du XVe siècle

Enluminure représentant un artilleur mettant à feu un canon léger à main. Konrad Kyester, Belliforti…

Arme individuelle : évolution

Arme individuelle : évolution

Arme individuelle : évolution

Évolution de l'arme individuelle.

Cartouche 7,62 x 51

Cartouche 7,62 x 51

Cartouche 7,62 x 51

Cartouche 7,62 x 51 (O.T.A.N.).

Autres références

  • AFFÛT

    • Écrit par Jean DELMAS
    • 2 211 mots

    Terme d'artillerie désignant l'une des deux parties d'un canon, la première étant la bouche à feu qui sert au lancement du projectile, l'affût, lui, permettant la mise en œuvre de la bouche à feu (pointage en hauteur et en direction) et son emploi dans les différentes circonstances de la[...]

  • AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

    • Écrit par Hubert DESCHAMPS, Jean DEVISSE, Henri MÉDARD
    • 53 125 mots
    • 6 médias
    [...]principal expliquant la conquête militaire est l'avancée technique décisive de l'Occident sur le reste du monde, grâce à la révolution industrielle. Les nouvelles armes (fusils à répétition, mitrailleuses, artillerie de campagne) permettent non seulement la conquête, mais la rendent relativement peu[...]
  • AGRICULTURE - Politiques agricoles et négociations internationales

    • Écrit par Laurence ROUDART
    • 58 153 mots
    • 6 médias
    [...]partenariat économique qui prennent le relais de l’accord de Cotonou, qui avait lui-même succédé à la Convention de Lomé. Et, en 2001, elle a lancé l’initiative « Tout sauf les armes », qui dispense de tout droit de douane les produits importés des PMA, à l’exception des armes. Ces pays bénéficient ainsi[...]
  • APPARITION DE L'ARTILLERIE NÉVROBALISTIQUE

    • Écrit par Patrice BRET
    • 1 273 mots

    Au siège de Motyé (— 397), en Sicile, la guerre devient œuvre technique et non plus seulement affaire de bravoure. Si les Assyriens et les Carthaginois ont déjà conçu des engins de siège (tours mobiles, béliers), les ingénieurs grecs les développent et introduisent l'artillerie à jet mécanique,[...]

  • APPARITION DES ARMES À FEU

    • Écrit par Patrice BRET
    • 1 559 mots
    • 1 média

    En Chine, la poudre noire sert à lancer des projectiles à partir de tiges de bambou vers 1200, mais le canon n'est attesté avec certitude qu'en 1313 à Gand. Son emploi se généralise durant les sièges et sur mer pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453). De petit calibre et de faible portée, le[...]

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Voir aussi