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APOCALYPSE NOW, film de Francis Ford Coppola

Apocalypse Now est autant une réflexion sur la guerre, l'absurdité de l'engagement américain au Vietnam que sur la condition humaine. Après différents films tournés dans les années 1960, Francis Ford Coppola achève en 1972 le premier volet du Parrain (The Godfather) qu'Hollywood consacre en lui attribuant l'oscar du meilleur film. Apocalypse Now, conçu comme une vaste entreprise mobilisant un budget colossal de 30 millions de dollars et près de quatre cent cinquante techniciens, demande deux années de tournage, émaillées par une série de déboires (typhons, tremblement de terre, acteur vedette malade...) et deux ans de montage. Pour le terminer, Coppola est obligé d'hypothéquer ses biens auprès de la firme compagnie United Artists. Il remportera en 1979 la palme d'or à Cannes.

L'apocalypse

Resté enfermé une semaine à boire dans sa chambre d'hôtel de Saigon, le capitaine Willard, des services spéciaux, se voit confier la mission d'abattre un certain colonel Kurtz. Ce dernier, brillant officier de l'armée américaine, a basculé dans la folie et contrôle une tribu d'indigènes à quelques centaines de kilomètres de là, dans la jungle cambodgienne. Recherché pour assassinats, il y règne en maître despotique. Pour éliminer Kurtz, Willard doit remonter le Mékong à bord d'un patrouilleur. Terrorisés par la jungle où se terre l'ennemi, trop jeunes et mal préparés, les hommes du bord s'enfoncent dans la démesure de la guerre. Lors d'une première étape de ce voyage au sein de l'innommable, le lieutenant-colonel Kilgore, coiffé du chapeau nordiste de la guerre de Sécession, est sollicité pour « déposer », avec sa flotte aéroportée, le bateau sur le fleuve. Au lever du jour, les accents de la Chevauchée des Walkyries de Richard Wagner accompagnent un ballet d'hélicoptères et d'avions de combat qui « nettoient » au napalm un village vietnamien. En route, le patrouilleur croise une revue de playgirls parachutées en pleine jungle pour soutenir le moral des troupes : scène de délire apocalyptique entourée de néons phalliques devant près de mille GI's. Plus loin, des soldats noirs, drogués et sans commandement, bercés par les sonorités de la guitare de Jimi Hendrix, tentent de défendre un pont. Sur leur route encore, le jeune Clean mitraille sauvagement une jonque vietnamienne dans un réflexe de peur. Au terme du périple, Willard retrouve Kurz. Ce dernier, crâne rasé, dans le décor hallucinant d'un temple cambodgien jonché d'ossements, se prend pour Dieu. Willard l'abat puis repart.

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Écrit par

  • : maître de conférences, sociologue à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Pour citer cet article

Kristian FEIGELSON. APOCALYPSE NOW, film de Francis Ford Coppola [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • APOCALYPSE NOW (F. F. Coppola), en bref

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 226 mots

    Sept ans de gestation, treize mois de tournage, deux ans de montage, plusieurs versions, jusqu'à la dernière en 2001 ! Œuvre de la démesure, Apocalypse Now est, selon l'expression même de F. F. Coppola, un « opéra filmique ». C'est lui qui, en tant que producteur, a suggéré à John Milius...

  • AU CŒUR DES TÉNÈBRES, Joseph Conrad - Fiche de lecture

    • Écrit par Nathalie MARTINIÈRE
    • 1 016 mots

    Au cœur des ténèbres (1902), initialement paru dans le Blackwood’s Magazine (1899), est probablement le roman le plus connu de Joseph Conrad (1857-1924), romancier anglais d’origine polonaise souvent présenté comme le représentant majeur d’une « littérature de la mer » qui ne constitue pourtant...

  • PARLANT (CINÉMA) - (repères chronologiques)

    • Écrit par Michel CHION
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    1899 États-Unis. The Astor Tramp, « picture song » de Thomas Edison. Bande filmée destinée à être accompagnée d'une chanson chantée en salle (derrière l'écran) par des artistes invités.

    1900 France. Présentation par Clément Maurice du Phono-Cinéma-Théâtre à l’'Exposition universelle....

Voir aussi