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ALBANIE

Nom officiel

République d'Albanie (AL)

    Chef de l'État

    Bajram Begaj (depuis le 24 juillet 2022)

      Chef du gouvernement

      Edi Rama (depuis le 15 septembre 2013)

        Capitale

        Tirana

          Langue officielle

          Albanais

            Unité monétaire

            Lek (ALL)

              Population (estim.) 2 715 000 (2024)
                Superficie 28 703 km²

                  Littérature

                  La littérature albanaise a été profondément marquée par les turbulences historiques. Elle s'est longtemps caractérisée par la diversité des espaces littéraires et par ses efforts de rapprochement autour du thème commun de l'émancipation nationale. Depuis 1990, elle s'exprime en toute liberté. Elle évoque les souffrances vécues par le peuple albanais et sa confrontation avec la modernité.

                  Des courants littéraires dispersés

                  Les racines de la littérature albanaise s'identifient aux sources de la culture catholique des Guègues, les Albanais du Nord. Les premiers mots imprimés de l'albanais se trouvent dans une formule de baptême transcrite en 1462 par l'archevêque de Durrës, Pal Engjëlli, dans un texte latin. Le premier ouvrage en albanais est le Missel publié à Rome en 1555 par le prélat Gjon Buzuku. Suivirent au xviie siècle les œuvres d'inspiration religieuse et poétique des évêques Pjetër Budi (1566-1622), Pjetër Bogdani (1630-1689) et Frang Bardhi (1606-1643). Ces auteurs, qui publiaient à Rome et à Venise, écrivaient l'albanais en caractères latins ; ils cherchèrent à préserver la langue albanaise menacée, dans le contexte de la domination ottomane, par de nombreux emprunts turcs.

                  Dans le cadre du processus d'islamisation qui aboutit à la conversion de 70 % de la population se développa, au xviiie siècle, un courant marqué par l'influence des cultures arabe, persane et turque. Nezim Frakulla, Sulejman Naibi, Hasan Zyko Kamberi et Mehmet Kyçyku écrivaient des poésies mystiques et des poèmes d'amour, en utilisant des caractères arabes.

                  La période du Réveil national, nomméeRilindja, s'étend de la première moitié du xixe siècle jusqu'à 1912, date de l'indépendance. Les écrivains des différentes croyances, vivant sur leur sol natal ou à l'étranger, rapprochèrent les éléments d'une culture dispersée en offrant leur plume au mouvement qui avait pour objet l'éveil de la conscience nationale et l'obtention de l'émancipation.

                  La communauté albanaise émigrée depuis le xve siècle en Calabre et en Sicile, appelée arbëresh (de l'ancien nom national d'Arbëri), a apporté une contribution essentielle à la littérature. Initiée aux xvie et xviie siècles à partir de sources religieuses, avec Lekë Matranga, Nicola Figlia, Giulio Variboba, la littérature arbëresh s'épanouit au xixe siècle sous la plume d'auteurs qui collectèrent la poésie orale. Le porte-flambeau des écrivains arbëresh est Jeronim de Rada (1814-1903), orthodoxe de Cosenza, qui publia à Naples en albanais et en italien, en 1836, Les Chants de Milosao, une œuvre appréciée de Lamartine et inspirée de l'histoire albanaise du xve siècle. En 1839 parurent Les Chants de Séraphine Thopia. Il édita de 1883 à 1887 en albanais et en italien la revue Fiamuri i Arbërit (Le Drapeau de l'Arberie), tribune de la question nationale. Gavril Dara (1826-1889), Zef Serembe (1843-1901), Zef Schiro (1865-1927) s'inscrivent, avec Jeronim de Rada, dans le même courant littéraire arbëresh issu du folklore.

                  Entre 1720 et 1770, dans le Sud, en Tosquerie, le village aroumain de Voskopojë, près de Korçë, devint une métropole culturelle balkanique grâce à la richesse de ses commerçants et de ses artisans orthodoxes qui participèrent à la fondation de « La Nouvelle Académie », qui accueillit des étudiants d'Europe centrale et orientale. Theodhor Kavalioti (1728-1789), Daniel de Voskopojë (1754-1825), Kosta Berati (1745-1825) furent de distingués écrivains et linguistes. Tout en diffusant une culture marquée par l'hellénisme, ils cultivèrent la langue albanaise et publièrent des dictionnaires des langues balkaniques. Il faut mentionner aussi, en région tosque orthodoxe, l'œuvre essentielle de Theodhor Haxhifilipi (1730-1805), Naum Veqilharxhi (1797-1846), Kostandin[...]

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                  Écrit par

                  • : enseignante, chercheur à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII
                  • : docteur ès lettres, professeur d'albanais à l'Institut national des langues et civilisations orientales, Paris, officier des palmes académiques
                  • : archiviste paléographe, directeur des services d'archives de la Seine et de la Ville de Paris, chargé de conférences à l'École nationale des langues orientales vivantes
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Anne-Marie AUTISSIER, Odile DANIEL, Universalis et Christian GUT. ALBANIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Albanie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Albanie : carte physique

                  Albanie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Albanie : drapeau

                  Le roi Zog - crédits : Hulton Archive/ Hulton Royals Collection/ Getty Images

                  Le roi Zog

                  Autres références

                  • ALBANIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ALBANIE, archéologie

                    • Écrit par Olivier PICARD
                    • 2 304 mots

                    L'archéologie n'était pas une discipline neutre dans les anciens pays communistes de l'Est : aussi bien la volonté d'écrire une histoire officielle, à la fois nationale et dans le vent de la philosophie du régime, que celle de remodeler le paysage en éliminant les monuments jugés obscurantistes au...

                  • ‘ALĪ PACHA DE TÉBELEN (1744-1822)

                    • Écrit par Robert MANTRAN
                    • 255 mots

                    Ayant commencé sa carrière dans différents postes militaires en Épire, ‘Ālī pacha s'illustre dans la guerre contre les Autrichiens (1787-1792) ; nommé gouverneur de Roumélie en 1802, il réprime une révolte des soldats albanais en Thrace, puis devient gouverneur de Tríkkala et de Yanya (Jannina)...

                  • ALIA RAMIZ (1925-2011)

                    • Écrit par Universalis
                    • 549 mots

                    Homme d'État albanais né le 18 octobre 1925 à Shkodër, Ramiz Alia fut président de la République albanaise (1982-1992) et dirigeant du Parti communiste albanais (1985-1991).

                    Né de parents musulmans originaires de la région albanophone du Kosovo (alors en Yougoslavie), Ramiz Alia fait ses...

                  • BALKANS ou PÉNINSULE BALKANIQUE

                    • Écrit par Jean AUBOUIN, Michel ROUX
                    • 7 514 mots
                    • 1 média
                    ...début des années 1970 ont créé en Europe occidentale de considérables communautés grecques, yougoslaves et turques. Dès la chute du communisme (1992), l'Albanie est devenue à son tour un pays d'émigration économique massive, avec comme principale destination la Grèce, qui se transformait ainsi en pays...
                  • Afficher les 26 références

                  Voir aussi