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FĀRĀBĪ AL- (872-950)

Le prophète philosophe

Un tel homme est dit « celui qu'occupe l'intellect actif ». Par l'intermédiaire de ce dernier, il reçoit la révélation : il est philosophe grâce à l'influx qui se répand directement sur son intellect patient, et prophète grâce à celui qui se répand sur son imagination. Seul il peut guider les autres hommes vers le bonheur suprême et peut donc seul être légitimement chef de la Cité. Dans celle-ci, les hommes qui se rapprochent plus ou moins de son niveau, réceptifs à différents degrés d'inspiration selon leur échelon, seront en tête de la hiérarchie des « croyants », chacun de ceux-ci étant à la place qui convient. Cette cité est la « Cité vertueuse » (couronnement du système de Fārābī). À celle-ci il oppose les cités « païennes » (combinaison d'anté-islam et de platonisme), les cités « pécheresses » et les cités « d'erreur ». Les deux premiers types se divisent l'un et l'autre en cités (et nations) « des nécessités premières » (chez Platon, « cité de nature »), « de vilenie » (naḏāla : mercantiles), « de bassesse » (khissa : dépravées), « timarchiques » (karāmiyya), «  tyranniques » (taġallub), «  démocratiques » (jamā‘iyya). Leur description est inspirée, librement mais manifestement, de La République de Platon.

— Yves MARQUET

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur honoraire des Universités

Classification

Pour citer cet article

Yves MARQUET. FĀRĀBĪ AL- (872-950) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ISLAM (La civilisation islamique) - La philosophie

    • Écrit par Christian JAMBET, Jean JOLIVET
    • 8 975 mots
    ...celui qui inaugure vraiment la lignée classique des grands e̱alāsifa : c'est Abū Naṣr Muḥammad b. Muḥammad b. Ṭaraẖān b. Ūsaluġ al-Fārābī, mort, selon l'avis le plus courant, en 339/950. On remarque avant tout chez lui un puissant intérêt pour la logique, à laquelle il a consacré...

Voir aussi