Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ABSTRAITS DE HANOVRE

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

La fondation du groupe « die abstrakten hannover »

L'un des piliers de cette effervescence fut Kurt Schwitters : les activités de plasticien, de poète, de typographe et d'éditeur qu'il menait dans le cadre de son projet Merz entrepris en 1919, ses relations et sa notoriété rendirent le voyage à Hanovre indispensable à nombre d'acteurs de la scène internationale, tels que Katherine Dreier, Théo van Doesburg et bien d'autres. C'est Schwitters qui convia, le 12 mars 1927, ses confrères Carl Buchheister, Rudolf Jahns, Hans Nitzschke et Friedrich Vordemberge-Gildewart à l'assemblée constitutive du groupe « die abstrakten hannover » (« les abstraits de hanovre »), entendu comme section locale de l'Association internationale des expressionnistes, futuristes, cubistes et constructivistes. Fondée, en 1919, dans les locaux de la galerie berlinoise Der Sturm, celle-ci avait pour président William Wauer, dont les artistes de Hanovre entendaient contester l'orthodoxie expressionniste, par leur appellation même – « les abstraits » – et par leur penchant pour les idées du Bauhaus – dont témoigne l'adoption systématique des minuscules en typographie. Ainsi regroupés, les cinq artistes, auxquels se joignit César Domela en qualité de membre extérieur, furent invités à des expositions collectives, à Hanovre et dans de nombreuses villes allemandes, tandis qu'ils établissaient des contacts à l'étranger – en Suisse, aux États-Unis (grâce à la Société anonyme), en France (dans le cadre des associations Cercle et Carré et Abstraction-Création), aux Pays-Bas (par le biais des revues De Stijlet i 10) ou bien encore en Espagne (en la personne de l'écrivain madrilène Ernesto Giménez Caballero, éditeur de la Gazeta literaria). À Hanovre, les abstraits parvinrent à mobiliser des membres bienfaiteurs, au domicile desquels se tint une impressionnante série de conférences et de soirées, aux orateurs célèbres tels que Cornelis Van Eesteren, Albert Renger-Patzsch, Herwarth Walden, Naum Gabo... Plate-forme de discussion et de promotion de l'abstraction, « les abstraits de hanovre » se passèrent de tout manifeste, de tout programme ou de statuts définissant plus précisément leur position esthétique. Ils unirent leurs signatures une seule fois, en réponse à un pamphlet de la rédaction tchèque Front, Internationaler Almanacher Aktivität der Gegenwart. Dans cet échange, qui eut lieu en 1927 dans les pages du Sturm, ils soulignaient la « grande mission » de l'art qui devait travailler au « développement d'une nouvelle société », sans avoir pour ce faire à s'appuyer sur un quelconque parti politique.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître de conférences en histoire de l'art contemporain à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Isabelle EWIG. ABSTRAITS DE HANOVRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Média

F. Vordemberge-Gildewart, Relief abstrait - crédits : Isabelle Ewig

F. Vordemberge-Gildewart, Relief abstrait

Autres références

  • BUCHHEISTER CARL (1890-1964)

    • Écrit par
    • 1 053 mots

    Carl Buchheister est né le 17 octobre 1890 à Hanovre, où ses parents avaient une boutique d'artisans. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1910, il trouve un travail temporaire dans une maison de commerce de Brême. Voulant alors apprendre à dessiner, il suit dans cette ville des cours municipaux...