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PAYS-BAS

Nom officiel

Royaume des Pays-Bas (NL)

    Chef de l'État

    Le roi Willem-Alexander (depuis le 30 avril 2013)

      Chef du gouvernement

      Mark Rutte (depuis le 14 octobre 2010)

        Capitale

        Amsterdam

          Siège du gouvernement

          La Haye

            Langue officielle

            Néerlandais 1

              Unité monétaire

              Euro (EUR)

                Population (estim.) 18 031 000 (2024)
                  Superficie 41 543 km²

                    Le soulèvement contre l'Espagne

                    Généralités

                    Le soulèvement des Pays-Bas contre l'Espagne, appelé aussi guerre de Quatre-Vingts Ans, a déchaîné aux Pays-Bas des polémiques qui ne s'éteindront sans doute jamais et provoqué plus de controverses qu'aucun autre épisode de l'histoire de ce pays. Il y a même eu des historiens étrangers pour se risquer à en traiter, ce qu'ils ont souvent fait avec bonheur. Pour les historiens marxistes-léninistes, ce soulèvement est la première grande révolution bourgeoise de l'histoire. Ce qui frappe dans cet intérêt passionné, c'est la propension des historiens à projeter dans le xvie siècle les phénomènes actuels ou leur vision du monde de leur époque. Ce qui précède prouve que, jusqu'en 1609, le soulèvement n'était certainement pas une guerre entre deux nations, l'Espagne et les Pays-Bas. Le soulèvement était davantage un amalgame de mécontentements, une sorte de monstrueuse alliance, qu'une lutte organisée et cohérente ; il s'agissait d'une guerre entre bourgeois plutôt que d'une guerre entre États. Il n'était en rien inévitable que tout cela aboutisse à une offensive concertée de plusieurs groupes et régions contre l'ennemi commun : ce n'était pas évident à l'époque. Beaucoup d'historiens ont prouvé que la révolte était en fait de nature conservatrice, les classes privilégiées se dressant contre le phénomène de l'État absolutiste. Reste l'importante question de savoir quelle était la part de la religion dans le soulèvement ? Plus tard, la République, auréolée par sa victoire et considérée comme une Mecque des protestants, revendiquera le caractère religieux du soulèvement, prétendant qu'une nation protestante avait lutté contre l'Antéchrist, le roi d'Espagne et le pape. Le soulèvement pouvait paraître confirmer cette thèse : le conflit engendrait la naissance d'un Sud catholique et d'un Nord protestant, séparés par une sorte d'État tampon, les pays de la Généralité. Mais dans la réalité quotidienne le déroulement du scénario fut quelque peu différent. Au moment de la scission, les Pays-Bas du Nord n'avaient rien d'un État protestant : tout au contraire, c'était du Sud que venaient les protestants (calvinistes) les plus fougueux. Des historiens modernes ont souligné l'importance des classes de la petite et moyenne bourgeoisie : des gens qui pouvaient basculer à volonté dans l'un ou l'autre camp pour des motifs politiques ou économiques. Une autre approche constate que les armées espagnoles partaient du Luxembourg, du sud, pour attaquer le nord, ce qui rend manifeste le caractère militaire du conflit. Il se pourrait bien que la frontière entre le Nord et le Sud ne soit qu'une fortuite ligne de front marquant l'avance ou le recul des chefs militaires au moment où les hommes politiques tirèrent les conclusions d'une situation de fait (rebus sic stantibus). Dans les années 1960, l'historien américain Parker a émis une nouvelle hypothèse : Farnèse n'aurait guère eu de peine à contrôler le Sud parce que des oppositions exacerbées dans les domaines économique, politique et religieux y divisaient la population, la mauvaise situation économique suscitant des tensions à tous les niveaux de la société. Il y avait beaucoup moins de dissensions dans le Nord, ce qui facilitait la cohésion et compliquait considérablement la tâche de Farnèse. Il est clair pour nous, au xxe siècle, que, dans cette lutte, les impulsions décisives venaient du Sud et que le Nord en retirait tout le profit. Il est de fait également que, dans les provinces francophones du Sud, les nobles (les Malcontents) ne se firent guère prier pour tourner casaque et céder à la diplomatie de Farnèse ( Union d'Arras, 1579). Il est faux[...]

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                    Écrit par

                    • : docteur en histoire, professeur agrégé à l'Institut d'études politiques de Paris
                    • : professeur d'histoire à l'université de Nanterre et à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine
                    • : docteur en droit, licencié en sciences politiques et diplomatiques
                    • : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie
                    • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                    Classification

                    Pour citer cet article

                    Christophe DE VOOGD, Universalis, Frédéric MAURO, Guido PEETERS et Christian VANDERMOTTEN. PAYS-BAS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                    Médias

                    Pays-Bas : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                    Pays-Bas : carte physique

                    Pays-Bas : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                    Pays-Bas : drapeau

                    Pays-Bas : conquête des terres - crédits : Encyclopædia Universalis France

                    Pays-Bas : conquête des terres

                    Voir aussi