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BOEHME JAKOB (1575-1624)

Ami des « amis de Dieu »

On commence à chuchoter que maître Jakob ferait mieux de s'occuper de son atelier. Le conseil municipal intervient et, dimanche après dimanche, en présence de l'intéressé lui-même, le prédicant Richter l'accuse publiquement d'hérésie et de sorcellerie, faisant courir de surcroît le bruit que Boehme pratiquerait l'usure. Pour le sauver, il faudra l'intervention d'amis appartenant à la noblesse locale. Menacé cependant d'expulsion, Jakob se résout au silence ; pendant sept ans il n'écrira plus rien, et c'est pour lui un long « sabbat » de sécheresse ; il se sent forclos et sait pourtant qu'il n'a pas encore délivré son message. Mais Dieu se tait et c'est la période où le maître cordonnier cherche avec le plus de zèle quelque lumière chez Paracelse et chez Weigel, dont les œuvres, mélangées à de nombreux apocryphes, commencent à se répandre en Silésie. Il lit aussi Schwenckfeld, « ami de Dieu » silésien, qui, devenu luthérien en 1519, s'était écarté du réformateur huit ans plus tard pour n'obéir qu'à la parole intérieure. Sans jamais devenir le disciple d'aucun de ces maîtres, Boehme leur emprunte une partie du matériel imaginatif et conceptuel qui lui permettra de systématiser ce qui restait encore ébauché.

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-I
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Maurice de GANDILLAC. BOEHME JAKOB (1575-1624) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BAADER FRANZ XAVER VON (1765-1841)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 852 mots

    Théosophe allemand, qu'il serait malaisé de classer dans un système ; aussi bien aucun parti politique ou philosophique allemand ne s'est-il jamais réclamé de lui. Catholique, Franz von Baader a passé presque toute sa vie à prêcher le rapprochement avec l'Église orthodoxe, mais les théologiens officiels...

  • HAHN MICHAEL (1758-1819)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 307 mots

    Piétiste souabe, intéressant non seulement pour son influence sociologique mais aussi pour l'intérêt théosophique de ses écrits (voir Joachim Trautwein, Die Theosophie Michael Hahns und ihre Quellen, Stuttgart, 1969). Son action, distincte de celle des frères moraves, occupe une place...

  • ILLUMINISME

    • Écrit par Étienne PERROT
    • 4 970 mots
    Plus que Paracelse et que Weigel, Jacob Boehme (1575-1624) apparaît comme le père des illuministes qui, presque tous, le lisent et se réclament de son parrainage. Les thèmes exposés par lui, en particulier dans le Mysterium magnum, seront exploités par les illuministes. Comme l'a fait remarquer A....
  • ŒTINGER FRIEDRICH CHRISTOPH (1702-1782)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 752 mots

    À son époque, Œtinger apparaît comme le père de la théosophie chrétienne en Souabe. Tempérament impressionnable (il a des contacts personnels dans le royaume des esprits), de très bonne heure pieux et mystique, il se nourrit d'abord de Malebranche, puis il découvre la Cabala denudata...

Voir aussi