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BOEHME JAKOB (1575-1624)

La colère et l'amour de Dieu

Le thème essentiel est ici la dualité d'aspects que revêt, en toute chose créée, la présence ambiguë de Dieu : colère et amour. Le mal est moins attitude morale de l'homme que, d'abord, tout ce qui se présente, dans les êtres de la nature, comme dur, opaque, réfractaire à la diffusion de la lumière. Mais il n'est aucune créature qui ne recèle, en même temps, en son « centre » (ou en son « cœur »), une source ignée capable d'éclairer et de purifier. La chute de Lucifer, telle que l'enseignent les théologiens, suffit-elle à expliquer cette juxtaposition de forces adverses ? Au temps de L'Aurore, Boehme n'a pas encore assez élaboré la notion centrale de « sans-fond » pour oser situer dans une source unique la dualité angoissante que manichéens et cathares tendent à définir comme éternelle présence de deux principes adverses, tandis qu'une théodicée traditionnelle réduit le mal au moindre bien tout en condamnant le pécheur opiniâtre à des supplices sans fin.

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-I
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Maurice de GANDILLAC. BOEHME JAKOB (1575-1624) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BAADER FRANZ XAVER VON (1765-1841)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 852 mots

    Théosophe allemand, qu'il serait malaisé de classer dans un système ; aussi bien aucun parti politique ou philosophique allemand ne s'est-il jamais réclamé de lui. Catholique, Franz von Baader a passé presque toute sa vie à prêcher le rapprochement avec l'Église orthodoxe, mais les théologiens officiels...

  • HAHN MICHAEL (1758-1819)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 307 mots

    Piétiste souabe, intéressant non seulement pour son influence sociologique mais aussi pour l'intérêt théosophique de ses écrits (voir Joachim Trautwein, Die Theosophie Michael Hahns und ihre Quellen, Stuttgart, 1969). Son action, distincte de celle des frères moraves, occupe une place...

  • ILLUMINISME

    • Écrit par Étienne PERROT
    • 4 970 mots
    Plus que Paracelse et que Weigel, Jacob Boehme (1575-1624) apparaît comme le père des illuministes qui, presque tous, le lisent et se réclament de son parrainage. Les thèmes exposés par lui, en particulier dans le Mysterium magnum, seront exploités par les illuministes. Comme l'a fait remarquer A....
  • ŒTINGER FRIEDRICH CHRISTOPH (1702-1782)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 752 mots

    À son époque, Œtinger apparaît comme le père de la théosophie chrétienne en Souabe. Tempérament impressionnable (il a des contacts personnels dans le royaume des esprits), de très bonne heure pieux et mystique, il se nourrit d'abord de Malebranche, puis il découvre la Cabala denudata...

Voir aussi