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BOEHME JAKOB (1575-1624)

« L'Aurore »

De toute manière, c'est tardivement que Boehme révéla son expérience. Pour ses amis, rien ne fut changé d'abord dans sa vie quotidienne de petit bourgeois. En 1610, il acquiert une maison nouvelle, mieux adaptée à l'exercice de son métier, et, en 1618, il aura fini de payer les arrérages de l'emprunt contracté en vue de cette acquisition. Pendant cette période, il compare sa vie intérieure à la croissance d'une plante dont la graine aurait été semée au moment de la première vision, et d'autant plus vigoureuse qu'elle porte moins de fruits précoces. Jour après jour, dit-il, il lui a fallu combattre contre le diable, tantôt vaincu, tantôt vainqueur, lisant les livres des « grands maîtres », écoutant les sermons des pasteurs mais sans jamais y trouver rien qui éclairât de façon décisive les traits encore confus du spectacle apparu sur le vase d'étain, véritable « chaos » qu'il s'efforce, dit-il, de « débrouiller ». On peut croire qu'il s'essaya plusieurs fois à noter les premières lueurs issues de cette réflexion, mais c'est en 1612 – peut-être après une nouvelle vision, que Franckenberg situe en 1610 – qu'il écrit un traité, modestement intitulé Morgenröthe im Aufgange (traduit sous le titre : L'Aurore à son lever). Walther imposera le titre latin d'Aurora, dont Nietzsche s'est souvenu.

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-I
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Maurice de GANDILLAC. BOEHME JAKOB (1575-1624) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BAADER FRANZ XAVER VON (1765-1841)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 852 mots

    Théosophe allemand, qu'il serait malaisé de classer dans un système ; aussi bien aucun parti politique ou philosophique allemand ne s'est-il jamais réclamé de lui. Catholique, Franz von Baader a passé presque toute sa vie à prêcher le rapprochement avec l'Église orthodoxe, mais les théologiens officiels...

  • HAHN MICHAEL (1758-1819)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 307 mots

    Piétiste souabe, intéressant non seulement pour son influence sociologique mais aussi pour l'intérêt théosophique de ses écrits (voir Joachim Trautwein, Die Theosophie Michael Hahns und ihre Quellen, Stuttgart, 1969). Son action, distincte de celle des frères moraves, occupe une place...

  • ILLUMINISME

    • Écrit par Étienne PERROT
    • 4 970 mots
    Plus que Paracelse et que Weigel, Jacob Boehme (1575-1624) apparaît comme le père des illuministes qui, presque tous, le lisent et se réclament de son parrainage. Les thèmes exposés par lui, en particulier dans le Mysterium magnum, seront exploités par les illuministes. Comme l'a fait remarquer A....
  • ŒTINGER FRIEDRICH CHRISTOPH (1702-1782)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 752 mots

    À son époque, Œtinger apparaît comme le père de la théosophie chrétienne en Souabe. Tempérament impressionnable (il a des contacts personnels dans le royaume des esprits), de très bonne heure pieux et mystique, il se nourrit d'abord de Malebranche, puis il découvre la Cabala denudata...

Voir aussi