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POMPIDOU GEORGES (1911-1974)

Une éminence grise, entre de Gaulle et Rothschild

Dépourvu de tout mandat électif, Georges Pompidou n'a pas encore fait de la politique un métier à part entière. Sans s'éloigner du général, il diversifie ses activités et entre au service des frères Rothschild en 1953, comme administrateur de nombreuses sociétés du groupe bancaire. Cette expérience de presque dix ans le familiarise avec les questions économiques, pour lesquelles il manifestera un intérêt tout particulier comme homme d'État. Son retour en politique coïncide avec celui du général de Gaulle, en 1958. S'il refuse d'entrer au gouvernement, il devient son directeur de cabinet et membre du Conseil constitutionnel en 1959. Et, s'il reprend ses activités chez Rothschild, il reste à disposition de son mentor en politique, qui le charge d'une mission de négociation avec le Front de libération nationale (FLN) en 1961.

Un mois après les accords d'Évian qui mettent un terme à la guerre d'Algérie, le général de Gaulle – devenu entre-temps premier président de la Ve République –, estime que Pompidou est l'homme de la situation, et en fait son Premier ministre en 1962, en remplacement de Michel Debré. C'est un quasi-inconnu du grand public qui se voit propulsé sur le devant de la scène. Cet homme de confiance et de talent, qui n'a jamais affronté le suffrage universel, ne doit son autorité qu'à celle du président : il sera donc ce chef de gouvernement qui permettra d'assurer la prééminence de l'Élysée sur le Parlement. Censuré par l'Assemblée nationale le 5 octobre, Pompidou est reconduit le 28 novembre après le référendum sur l'élection du président au suffrage universel direct. Il occupera le poste de Premier ministre plus de six ans.

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Écrit par

  • : maître de conférences en science politique, université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense

Classification

Pour citer cet article

Arnault SKORNICKI. POMPIDOU GEORGES (1911-1974) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Georges Pompidou - crédits : Jacques Pavlovsky/ Sygma/ Getty Images

Georges Pompidou

Sommet européen de Paris, 1972 - crédits : Reg Lancaster/ Hulton Archive/ Getty Images

Sommet européen de Paris, 1972

Autres références

  • ALGÉRIE

    • Écrit par Charles-Robert AGERON, Universalis, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, Pierre VERMEREN
    • 41 835 mots
    • 25 médias
    ...politique d'autodétermination en Algérie donne à de Gaulle une large majorité, y compris en Algérie, où seules les grandes villes ont voté contre. Au nom du gouvernement français, Georges Pompidou peut alors entamer discrètement, en Suisse, des pourparlers avec le FLN. Au lendemain de la rencontre...
  • BALLADUR ÉDOUARD (1929- )

    • Écrit par Bruno DIVE, Universalis
    • 1 396 mots
    • 2 médias

    Homme politique français, Premier ministre de 1993 à 1995.

    Édouard Balladur est né à Smyrne, aujourd’hui Izmir, le 2 mai 1929. Voici trois siècles que sa famille de riches négociants s'est installée auprès de la Sublime Porte. Mais il ne gardera que de lointains souvenirs d'enfance de la Turquie. Il...

  • CENTRE NATIONAL D'ART & DE CULTURE GEORGES-POMPIDOU

    • Écrit par Bernadette DUFRÊNE
    • 2 385 mots
    • 1 média

    Inauguré en 1977 à Paris, le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (C.N.A.C.-G.-P.), dit Centre Georges-Pompidou – à l'origine établissement public du Centre Beaubourg, selon le décret du 31 décembre 1971 –, a été créé par la loi du 3 janvier 1975 pour favoriser « la...

  • CHIRAC JACQUES (1932-2019)

    • Écrit par Universalis, Christian SAUVAGE
    • 2 004 mots
    • 5 médias
    Entré en 1959 à la Cour des comptes, il s'intéresse très vite à la politique et rejointle cabinet de Georges Pompidou, alors Premier ministre, dès 1962. Son efficacité le fait remarquer par le Premier ministre qui l'appelle « mon bull-dozer ». Conseiller référendaire à la Cour des comptes en 1965,...
  • Afficher les 15 références

Voir aussi