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AUDITION Acoustique physiologique

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Le traitement de l'information dans les centres

Comme nous venons de le voir, le nerf cochléaire est le vecteur d'informations concernant, d'une part, la hauteur tonale, codée par la localisation du message sensoriel dans telle population de fibres, et, pour les sons graves, par la périodicité de la décharge des potentiels d'action, et, d'autre part, l'intensité de la stimulation, codée par la fréquence des potentiels d'action et le recrutement d'un nombre de fibres plus ou moins important dans le nerf auditif. Il y a loin de ces données fondamentales mais élémentaires à la richesse de notre univers sonore, et c'est le rôle du système nerveux central d'extraire du message brut, de relais en relais, de nouvelles informations concernant en particulier la localisation de la source sonore dans l'espace et la structure des sons complexes.

Voies auditives - crédits : Encyclopædia Universalis France

Voies auditives

Les voies auditives ont une organisation complexe. Très schématiquement, le message auditif est traité à quatre niveaux : le tronc cérébral (noyaux cochléaires et complexe olivaire supérieur), le mésencéphale (colliculus inférieur), le diencéphale (corps genouillé médian) et le cortex. Après le premier relais dans le noyau cochléaire, la projection est bilatérale, avec cependant une dominance controlatérale. Ainsi, chaque structure reçoit des informations en provenance des deux oreilles.

Bien qu'il reste beaucoup à faire dans le domaine de la physiologie des centres auditifs, l'originalité fonctionnelle des diverses structures peut être esquissée, des noyaux cochléaires aux diverses aires corticales. Cette originalité fonctionnelle coexiste avec une stricte cochléotopie, c'est-à-dire une répartition, dans le volume de chaque structure, des projections des diverses régions de l'épithélium sensoriel (membrane basilaire et cellules ciliées). En conséquence, à l'étalement des fréquences audibles sur la longueur de la membrane basilaire correspond une distribution systématique de ces fréquences dans les structures centrales.

Les noyaux auditifs du tronc cérébral

Le noyau cochléaire

Le noyau cochléaire est le premier relais auditif sur la voie auditive ascendante. Il est situé sur la face dorso-latérale du tronc cérébral. Les fibres du nerf auditif se divisent rapidement en deux branches en entrant dans le tronc cérébral : l'une antérieure ou ascendante, l'autre postérieure ou descendante. Les propriétés fréquentielles des fibres du nerf auditif se retrouvent dans le noyau cochléaire, car les fibres codant pour les fréquences graves se projettent dans les régions ventrales du noyau tandis que les fibres codant pour les fréquences aiguës se projettent dans les régions dorsales. Le noyau cochléaire reçoit également de nombreuses afférences centrales, en particulier des colliculus inférieurs, dont les neuromédiateurs seraient l'acétylcholine, l'acide gamma-aminobutyrique, la glycine et la noradrénaline.

La structure cellulaire du noyau cochléaire n'est pas homogène. Trois grandes divisions ont été délimitées sur la base de leur architecture cellulaire et sur leur type d'innervation. La branche antérieure, ou ascendante, innerve le noyau cochléaire antéro-ventral, riche en cellules « en buisson » ; c'est la partie la plus volumineuse du noyau cochléaire. La branche postérieure ou descendante innerve le noyau cochléaire postéro-ventral où dominent les cellules « pieuvres » et le noyau cochléaire dorsal, d'aspect lamellaire où prédominent les cellules « pyramidales ».

L'importance quantitative des afférences périphériques dans le noyau cochléaire pourrait suggérer que l'activité physiologique de ce noyau soit calquée sur celle du nerf auditif. Or il n'en est rien car les cellules de ce noyau effectuent un traitement complexe et varié du signal afférent. Plusieurs types d'approches électrophysiologiques[...]

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Classification

Pour citer cet article

Pierre BONFILS, Yves GALIFRET et Didier LAVERGNE. AUDITION - Acoustique physiologique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Sens : ouïe - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Sens : ouïe

Oreille humaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

Oreille humaine

Cochlée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cochlée

Autres références

  • AMUSIE

    • Écrit par
    • 327 mots

    L’amusie est un trouble neurologique qui affecte à des degrés variables la perception et la production musicales. Celui-ci ne s’explique pas par une baisse de l’acuité auditive (surdité), une déficience intellectuelle ou motrice. Cette perte sélective de la fonction musicale contraste avec des...

  • BEKESY GEORG VON (1899-1972)

    • Écrit par
    • 297 mots

    En tant que directeur du laboratoire de recherche du réseau téléphonique hongrois (1923-1946), Bekesy travailla sur le problème de la communication à longue distance et s'intéressa au mécanisme de l'audition. Au laboratoire du téléphone, puis à l'université de Budapest (1939-1946), à l'Institut...

  • CERVEAU ET LANGAGE ORAL

    • Écrit par
    • 2 869 mots
    • 5 médias
    ...Concernant l’anatomie fonctionnelle de la perception de la parole, sa spécificité par rapport à la perception d’autres sons complexes n’apparaît qu’en aval de la mise en jeu del’aire auditive primaire située, dans chaque hémisphère, au sein du gyrus de Heschl qui contient le cortex auditif primaire.
  • CERVEAU ET MUSIQUE

    • Écrit par
    • 1 030 mots

    Identifier les zones du cerveau qui traitent la musique et préciser leur rôle respectif dans la perception, la mémoire, les émotions et la pratique musicale font l’objet de nombreux travaux en neuroscience de la musique. C’est à partir de l’observation des patients présentant des lésions cérébrales...

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