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AUDITION Acoustique physiologique

Anatomie de la cochlée

Cochlée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cochlée

Sur une coupe transversale , le tube cochléaire est subdivisé en trois canaux : la rampe vestibulaire, la rampe tympanique et la rampe médiane ou canal cochléaire. La rampe vestibulaire et la rampe tympanique sont séparées, du côté du modiolus, par la lame osseuse spirale puis par le canal cochléaire, lequel est séparé de la rampe tympanique par la membrane basilaire, et de la rampe vestibulaire par la membrane de Reissner. Le canal cochléaire contient de l'endolymphe, il s'interrompt au sommet de la cochlée, laissant un orifice de communication, l'helicotrema, entre les rampes vestibulaire et tympanique, lesquelles contiennent de la périlymphe ; nous considérerons plus loin la différence entre endolymphe et périlymphe.

La membrane basilaire prolonge donc la lame osseuse spirale et, à son bord externe, se fixe à la paroi cochléaire par le ligament spiral, très élastique. L'importance fonctionnelle de la membrane basilaire est primordiale, c'est sur elle que repose l'organe de Corti , dont les cellules ciliées assurent la transduction de la stimulation mécanique en phénomène bioélectrique. Ces cellules sont situées de part et d'autre du tunnel de Corti dont les parois sont constituées de deux rangées de cellules rigides (piliers de Corti) s'appuyant l'une à l'autre par leur sommet.

Organe de Corti - crédits : Dr. Goran Bredberg/ SPL France

Organe de Corti

Les cellules ciliées sont disposées de la base au sommet de la cochlée en rangées parallèles, une rangée de cellules dites internes situées entre le modiolus et le tunnel de Corti et trois ou quatre rangées de cellules dites externes situées au-delà du tunnel de Corti. Dans chaque rangée on compte environ 100 à 130 cellules par millimètre. Les cellules internes reposent sur des cellules de soutien qui les entourent complètement sur leurs parois latérales. En revanche, les cellules externes sont seulement posées par leur base sur les cellules de soutien (cellules de Deiters), lesquelles émettent un fin prolongement qui s'élargit au niveau de l'apex des cellules ciliées pour occuper les espaces intercellulaires et donc participer à la formation de la lame réticulaire. D'autres cellules de soutien sont présentes.

La lame réticulaire assure la solidarité entre les divers éléments de l'organe de Corti, et son rôle fonctionnel mérite d'être souligné. Elle est formée d'éléments divers, apex des cellules ciliées, expansions des cellules de soutien, apex et expansions des piliers de Corti. Ces éléments, étroitement soudés par accolement de leurs membranes et de nombreux desmosomes, forment une barrière séparant l'endolymphe, dans laquelle plongent les cils des cellules ciliées, de la périlymphe dans laquelle baigne le reste de l'organe de Corti. Cette périlymphe provient de la rampe tympanique à travers certaines régions de la membrane basilaire et des perforations à l'extrémité de la lame osseuse spirale.

Sur l'organe de Corti repose la membrane tectoriale, solidaire du limbe par son bord interne. Il s'agit d'un gel glycoprotéique secrété par les cellules du limbe, sorte d'éponge contenant 90 p. 100 d'eau et dont la composition ionique est voisine de celle de l'endolymphe. Les relations entre la membrane tectoriale et les cils des cellules ciliées constituent un problème compliqué par le fait que la configuration moléculaire d'un gel est instable, très sensible aux variations de tension mécanique, de pH ou de concentrations ioniques. De plus, ces relations présentent des variations d'une espèce à l'autre et, dans la même espèce, de la base au sommet de la cochlée. On peut néanmoins considérer que l'extrémité des cils les plus longs des cellules ciliées externes est insérée dans la membrane tectoriale où elle laisse des empreintes en creux parfaitement visibles. Il en va différemment des cils des cellules ciliées internes dont les extrémités sont proches mais[...]

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Pour citer cet article

Pierre BONFILS, Yves GALIFRET et Didier LAVERGNE. AUDITION - Acoustique physiologique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Sens : ouïe - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Sens : ouïe

Oreille humaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

Oreille humaine

Cochlée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cochlée

Autres références

  • AMUSIE

    • Écrit par Séverine SAMSON
    • 327 mots

    L’amusie est un trouble neurologique qui affecte à des degrés variables la perception et la production musicales. Celui-ci ne s’explique pas par une baisse de l’acuité auditive (surdité), une déficience intellectuelle ou motrice. Cette perte sélective de la fonction musicale contraste avec des...

  • BEKESY GEORG VON (1899-1972)

    • Écrit par Universalis
    • 297 mots

    En tant que directeur du laboratoire de recherche du réseau téléphonique hongrois (1923-1946), Bekesy travailla sur le problème de la communication à longue distance et s'intéressa au mécanisme de l'audition. Au laboratoire du téléphone, puis à l'université de Budapest (1939-1946), à l'Institut...

  • CERVEAU ET LANGAGE ORAL

    • Écrit par Jean-François DÉMONET
    • 2 869 mots
    • 5 médias
    ...Concernant l’anatomie fonctionnelle de la perception de la parole, sa spécificité par rapport à la perception d’autres sons complexes n’apparaît qu’en aval de la mise en jeu del’aire auditive primaire située, dans chaque hémisphère, au sein du gyrus de Heschl qui contient le cortex auditif primaire.
  • CERVEAU ET MUSIQUE

    • Écrit par Séverine SAMSON
    • 1 030 mots

    Identifier les zones du cerveau qui traitent la musique et préciser leur rôle respectif dans la perception, la mémoire, les émotions et la pratique musicale font l’objet de nombreux travaux en neuroscience de la musique. C’est à partir de l’observation des patients présentant des lésions cérébrales...

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Voir aussi