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AUDITION Acoustique physiologique

Le système auditif descendant

Les voies descendantes

Il existe, parallèlement aux voies auditives ascendantes, des voies descendantes reliant le cortex auditif aux différents étages du système auditif. Les voies auditives descendantes ont une structure complexe. L'ensemble des aires corticales auditives, surtout la couche VI de l'aire AI, envoie des projections bilatérales sur le corps genouillé médian. Ces projections descendantes sont symétriques des projections ascendantes thalamo-corticales, ce qui suggère, comme nous venons de le voir, la présence d'une boucle thalamo-corticale.

Le colliculus inférieur reçoit également des afférences directes provenant du cortex. Ces projections sont bilatérales, mais les projections ipsilatérales venant de la couche V du cortex prédominent. Elles se font sur le cortex colliculaire, qui reçoit également des projections directes provenant de l'aire corticale 22 comprise entre les aires corticales auditives et somato-sensorielles.

Des voies descendantes naissant dans le colliculus inférieur et se projetant soit dans les noyaux cochléaires (faisceau colliculo-cochléaire), soit dans la partie médiale de l'olive supérieure latérale (faisceau tecto-pontin) ont été décrites.

Le système descendant se termine par les voies olivo-cochléaires dont nous avons étudié plus haut les terminaisons dans l'organe de Corti. Les deux voies ont été décrites par Warr et Guinan en 1979. La voie médiale, dont les terminaisons atteignent les c. c. ext., est controlatérale à 70 p. 100 et a pour origine les grosses cellules de la région médiale du complexe olivaire supérieur (noyau médian du corps trapézoïde). La voie latérale, dont les terminaisons atteignent les fibres afférentes radiales sous les c. c. int., est ipsilatérale à 85 p. 100 et a pour origine les petites cellules de la région latérale du complexe olivaire supérieur. La projection du système efférent médial prédomine dans la région cochléaire codant pour les fréquences comprises entre 2 et 20 kHz chez le Chat ; le système efférent latéral a une projection cochléaire plus homogène. Rappelons que les axones du système médial sont myélinisés alors que ceux du système latéral ne le sont pas. D'importantes variations entre les diverses espèces de Mammifères étudiées ont été décrites.

Rôle fonctionnel du système olivo-cochléaire

L'influence des terminaisons des voies descendantes sur le traitement de l'information auditive dans les relais centraux est mal connue ; en revanche, les caractéristiques et le rôle fonctionnel de la voie médiale du système olivo-cochléaire ont fait l'objet de diverses études.

Les neurones de la voie médiale se caractérisent par une activité spontanée très irrégulière ; ils ne répondent à une stimulation sonore que si elle dure au moins 25 ms ; ils ont la même fréquence caractéristique que les neurones afférents de la même région cochléaire mais la distribution des potentiels d'action de leur réponse ne dépend que de l'intensité de la stimulation ; leur réponse à une stimulation de longue durée (10 minutes) se maintient avec seulement une faible baisse de fréquence.

Quant à la fonction de ces fibres de la voie médiale, nous avons vu que leurs terminaisons les c. c. ext., essentiellement cholinergiques, exerçaient une action hyperpolarisante qui devrait se traduire par une inhibition de la double fonction, sensorielle et motrice, de ces cellules. Dès 1956, Galambos avait montré que la stimulation électrique du faisceau olivo-cochléaire élevait le seuil de réponse des fibres afférentes du nerf auditif. On a ensuite constaté que cet effet était la conséquence d'une diminution de la réponse des c. c. int., diminution que l'on peut imputer aujourd'hui à une atténuation de la motilité des c. c. ext.

Cette atténuation joue un rôle protecteur[...]

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Pour citer cet article

Pierre BONFILS, Yves GALIFRET et Didier LAVERGNE. AUDITION - Acoustique physiologique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Sens : ouïe - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Sens : ouïe

Oreille humaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

Oreille humaine

Cochlée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cochlée

Autres références

  • AMUSIE

    • Écrit par Séverine SAMSON
    • 327 mots

    L’amusie est un trouble neurologique qui affecte à des degrés variables la perception et la production musicales. Celui-ci ne s’explique pas par une baisse de l’acuité auditive (surdité), une déficience intellectuelle ou motrice. Cette perte sélective de la fonction musicale contraste avec des...

  • BEKESY GEORG VON (1899-1972)

    • Écrit par Universalis
    • 297 mots

    En tant que directeur du laboratoire de recherche du réseau téléphonique hongrois (1923-1946), Bekesy travailla sur le problème de la communication à longue distance et s'intéressa au mécanisme de l'audition. Au laboratoire du téléphone, puis à l'université de Budapest (1939-1946), à l'Institut...

  • CERVEAU ET LANGAGE ORAL

    • Écrit par Jean-François DÉMONET
    • 2 869 mots
    • 5 médias
    ...Concernant l’anatomie fonctionnelle de la perception de la parole, sa spécificité par rapport à la perception d’autres sons complexes n’apparaît qu’en aval de la mise en jeu del’aire auditive primaire située, dans chaque hémisphère, au sein du gyrus de Heschl qui contient le cortex auditif primaire.
  • CERVEAU ET MUSIQUE

    • Écrit par Séverine SAMSON
    • 1 030 mots

    Identifier les zones du cerveau qui traitent la musique et préciser leur rôle respectif dans la perception, la mémoire, les émotions et la pratique musicale font l’objet de nombreux travaux en neuroscience de la musique. C’est à partir de l’observation des patients présentant des lésions cérébrales...

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Voir aussi