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ASSURANCE Histoire et droit de l'assurance

Le cadre juridique de l'assurance

En France, jusqu'à l'apparition du Code des assurances (1976), cette importante branche de l'activité nationale qu'est l'assurance était régie par une multitude de textes qui ne faisaient même pas l'objet d'un regroupement dans un ouvrage unique. Quelques textes importants ont pourtant marqué l'histoire récente de l'assurance :

– une loi du 9 avril 1898 réglementant la constitution des sociétés d'assurance ;

– la loi du 13 juillet 1930 concernant le contrat d'assurance terrestre ;

– les décrets des 14 juin et 30 décembre 1938 visant la création et le fonctionnement de toute société d'assurances ;

– les décrets de 1949 et de 1950 régissant le statut des agents d'assurance ;

– la loi du 27 février 1958 instaurant l'obligation d'assurance des véhicules terrestres à moteur.

La codification

C'est à l'Europe que l'on doit d'avoir mis un peu d'ordre dans ce qu'il était difficile de ne pas qualifier de maquis juridique. En effet, en 1973, une directive de la Commission de la Communauté économique européenne imposa un ordonnancement, bien nécessaire. Les travaux effectués de cette date à 1976 aboutirent à la publication des décrets et arrêtés du 16 juillet 1976 (Journal officiel du 21 juillet 1976) constituant le Code des assurances. Cet ouvrage est la réunion et la classification méthodique de tous les textes concernant l'assurance. Il se compose de trois parties : les lois, dont la numérotation commence par la lettre L ; les décrets d'application, ou partie réglementaire (R) ; les arrêtés fixant les modalités de mise en œuvre des lois et décrets (A). Chaque partie est divisée en cinq livres : 1. le contrat d'assurance ; 2. les assurances obligatoires ; 3. les entreprises d'assurance ; 4. l'organisation et les régimes particuliers d'assurance ; 5. les intermédiaires d'assurance. Dans la numérotation des textes, le premier chiffre suivant la lettre indique celui de ces livres auquel le texte s'applique.

Le contrat d'assurance dans sa version française

Les effets du Code des assurances se manifestent par le truchement du contrat d'assurance (il est à noter que la Commission d'amélioration du langage de l'assurance recommande l'emploi des mots « contrat » et « dispositions » de préférence à ceux, souvent employés naguère, de « police » et de « conditions »). C'est de ce texte que sont issues la description et les limites des garanties qu'accorde l'assureur : on ne saurait donc trop insister sur son importance.

Assureur et souscripteur du contrat s'engagent à respecter certaines règles, d'autant plus que, comme pour le contrat privé, celui-ci est régi par le Code civil. Ce contrat doit donc être consensuel, aléatoire et de bonne foi. La grande innovation de la loi du 31 décembre 1989, dite loi Bérégovoy, est dans la nécessité d'information du candidat assuré avant même la conclusion du contrat : en effet, l'assureur a maintenant obligation légale de remettre au futur assuré, à sa simple demande, une documentation indiquant le prix et la description des garanties proposées (art. L. 112-2). Une proposition peut avoir été remplie par le futur souscripteur, afin de renseigner l'assureur sur les réalités du risque, mais elle n'engage ni l'assuré ni l'assureur (art. L. 112-2), sauf, bien entendu, si les renseignements qu'elle contient et qui servent de base au contrat relèvent de la fausse déclaration caractérisée.

Il est à remarquer que la plupart des contrats français sont dits à tacite reconduction, c'est-à-dire que le contrat perdurera tant que l'une des parties ne l'aura pas résilié dans les formes convenues, alors que les contrats anglais,[...]

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Écrit par

  • : directeur de G.A.N. Eurocourtage
  • : courtier en assurances, président de l'Association de défense des usages du courtage, Fédération des courtiers d'assurance
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre AUDINOT, Universalis et Jacques GARNIER. ASSURANCE - Histoire et droit de l'assurance [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Incendie de Londres, septembre 1666 - crédits : AKG-images

Incendie de Londres, septembre 1666

Autres références

  • ACTUARIAT & ACTUAIRES

    • Écrit par Georges BLUMBERG
    • 157 mots

    L'activité appelée actuariat, accomplie par des actuaires, consiste à faire des calculs de probabilités à partir de renseignements statistiques. Ces calculs sont le plus souvent destinés à établir des taux de primes d'assurance en tenant compte de la fréquence des risques courus : mortalité, maladie,...

  • BANQUE - Économie de la banque

    • Écrit par Emmanuelle GABILLON, Jean-Charles ROCHET
    • 7 908 mots
    • 3 médias
    ...banque dans la faillite. Ce scénario, qui correspondait assez bien aux crises bancaires jusqu'aux années 1950, est devenu complètement obsolète depuis l'instauration de systèmes d'assurance des dépôts dans la plupart des pays développés. Ainsi, en cas de faillite bancaire, les déposants sont remboursés...
  • BANQUE - Supervision prudentielle

    • Écrit par Jézabel COUPPEY, Dominique PLIHON
    • 6 062 mots
    La lenteur des évolutions en la matière peut s'expliquer par les réticences des praticiens, en particulier celles des assureurs. Ces derniers font régulièrement valoir la spécificité de leur activité par rapport à celle des banques et, à cet égard, ne souhaitent pas une homogénéisation des exigences en...
  • COFACE (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur)

    • Écrit par Marie-France BAUD-BABIC, Olivier MARTY
    • 472 mots

    Créée en 1946, le groupe Coface est un des principaux acteurs mondiaux de l'assurance-crédit, en France et à l'international. Il a pour homologues et concurrents Euler-Hermes, en France et en Allemagne, et Eximbank, aux États-Unis. Son rôle est de sécuriser les échanges commerciaux de ses clients...

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Voir aussi