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RICHELIEU ARMAND JEAN DU PLESSIS cardinal duc de (1585-1642)

Rendre la France riche

L'originalité de la politique de Richelieu consiste moins dans son adhésion au principe de la monarchie absolue, dont on peut dire que les légistes de son temps étaient tous convaincus, que dans l'énergie avec laquelle il a obligé tout un peuple récalcitrant et rebelle à obéir au roi et à accepter la subordination de ses intérêts particuliers à ceux de l'État. Il avait, au début de son ministériat, de grands projets de réforme. Il estimait que la France était un pays favorisé par la nature, fertile en beaucoup de ses régions, bon producteur de céréales, de vin, de lin et de chanvre, de fruits, capable de récolter beaucoup de sel, riche en fer et en forêts, donc en mesure de fournir beaucoup d'articles à l'exportation, à condition de ne plus être, pour tout son trafic, tributaire de navires étrangers (hollandais et espagnols). En 1626, il prit la charge de grand maître et surintendant général du Commerce et de la Navigation. C'est en l'exerçant qu'il favorisa la création de compagnies à la manière hollandaise, patronna des établissements au Canada, dans les îles des Caraïbes et plus tard des postes dans les Échelles du Levant et jusqu'à Madagascar. Il pensait aussi à un rachat du domaine royal engagé à des particuliers et, s'il avait cru la chose possible, il aurait supprimé la vénalité des offices, mais il estimait préférable de tolérer des imperfections passées en habitude. De même, il avait le souci d'une réforme des bénéfices ecclésiastiques, d'une amélioration de la justice et d'un meilleur enseignement de la jeunesse, les lettres étant l'un des plus grands ornements des États, mais ne pouvant être enseignées indifféremment à tout le monde.

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris

Classification

Pour citer cet article

Victor-Lucien TAPIÉ. RICHELIEU ARMAND JEAN DU PLESSIS cardinal duc de (1585-1642) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Triple Portrait de Richelieu</it>, P. de Champaigne - crédits : National Gallery, London, UK/ Bridgeman Images

Triple Portrait de Richelieu, P. de Champaigne

Autres références

  • ABSOLUTISME

    • Écrit par Jacques ELLUL
    • 4 286 mots
    La pensée de Richelieu est fondée tout entière sur l'idée que la puissance est la seule chose nécessaire à l'État. Le roi doit ne supporter aucune opposition, et réunit entre ses mains les instruments de la puissance (armée, finances, réputation). Le pouvoir du roi n'est pas pour autant un pouvoir personnel...
  • BOISROBERT FRANÇOIS DE (1592-1662)

    • Écrit par Universalis
    • 246 mots

    Fils d'un homme de loi normand et huguenot, Boisrobert vint à Paris en 1616 et s'insinua comme poète dans les bonnes grâces de la reine mère Marie de Médicis. Il se convertit au catholicisme en 1621 et fut tonsuré en 1623. Son esprit et son effronterie lui valurent la faveur du cardinal...

  • BULLION CLAUDE DE (1580 env.-1640)

    • Écrit par Jean-Marie CONSTANT
    • 408 mots

    Surintendant des Finances et ministre d'État sous Louis XIII, Claude de Bullion passait, selon Tallemant des Réaux, pour avoir une des plus belles fortunes de son temps. Son grand-père était, en 1560, un important marchand en gros de Mâcon, seigneur de deux terres. Son père, secrétaire du roi...

  • DUPES JOURNÉE DES (10-11 nov. 1630)

    • Écrit par Jean MEYER
    • 634 mots

    Tallemant des Réaux appelle la journée des dupes « la grande cabale des deux Reynes, de Monsieur et de toute la maison de Guise ». On pourrait ajouter à cette liste les bâtards de Henri IV, le parti dévot avec le chancelier d'Aligre et les deux Marillac, pour ne pas parler du mécontentement...

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Voir aussi