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ALGÉRIE

Nom officiel

République algérienne démocratique et populaire (DZ)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Abdelmadjid Tebboune (depuis le 19 décembre 2019). Premier ministre : Nadir Larbaoui (depuis le 11 novembre 2023)

      Capitale

      Alger

        Langues officielles

        Arabe, tamazight

          Unité monétaire

          Dinar algérien (DZD)

            Population (estim.) 46 839 000 (2024)
              Superficie 2 381 741 km²

                L'Algérie indépendante

                Après l'indépendance de 1962, les dirigeants algériens qui se succèdent vont tenter d'asseoir la légitimité de l'État, de bâtir une économie et de répondre aux aspirations d'une population de plus en plus nombreuse. De la présidence d'Ahmed Ben Bella en 1962 à l'arrivée au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika en 1999, ils éprouveront beaucoup de difficultés à atteindre cet objectif. L'Algérie reste confrontée non seulement à des problèmes économiques, sociaux et politiques, mais aussi et surtout à des questions touchant à son identité : place de l'islam, rôle de l'arabité, statut de la berbérité. Le non-règlement du problème identitaire conduira ce pays à une terrible guerre civile, commencée en 1992 et dont le bilan est estimé en 1999 à près de 100 000 morts.

                La transition de l'après-indépendance (1962-1965)

                Un pays au bord de la guerre civile

                Le 3 juillet 1962, à la suite d'un référendum portant sur l'autodétermination du pays, l'Algérie accède officiellement à l'indépendance. Les Européens quittent en masse le nouvel État, déchiré dès sa naissance par des luttes féroces pour le pouvoir. Ahmed Ben Bella, un des fondateurs du FLN, emprisonné de 1956 à 1962 par les autorités françaises, et ses partisans créent à Tlemcen un « bureau politique ». Il se pose en rival direct du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), structure née en 1958, pendant la guerre, et dirigée par Benyoucef Benkhedda. D'autres divisions voient le jour : aux maquisards de « l'intérieur » s'opposent les combattants de l'armée de « l'extérieur » (l'armée des frontières), stationnée en Tunisie et au Maroc. Pendant que s'organise la chasse aux harkis, supplétifs des forces françaises durant la guerre d'indépendance, les clans se déchirent au sein du FLN, sans pouvoir contrôler des groupes armés parfois très autonomes. En cet été de 1962, l'unité de l'Algérie est en jeu. L'économie du pays est en ruine : le départ massif des pieds-noirs (Européens d'Algérie) a complètement désorganisé une économie de type colonial ébranlée par huit années de guerre (1954-1962). Près de la moitié de la population vit dans une misère totale.

                Mais la guerre civile ne se prolonge pas : Ahmed Ben Bella, soutenu par Houari Boumediene et l'Armée de libération nationale, la fameuse « armée des frontières », s'impose à ses adversaires politiques. Il est investi à la tête du gouvernement le 29 septembre 1962 et élu à la présidence de la République le 15 septembre 1963. Tout reste à faire pour le premier président de l'Algérie indépendante.

                L'expérience autogestionnaire (1963-1965)

                Le 20 mars 1963, Ahmed Ben Bella présente à la radiotélévision le décret portant organisation et gestion des entreprises industrielles ainsi que des exploitations agricoles jugées vacantes du fait du départ des Européens. Le 1er octobre de la même année, il annonce la nationalisation des dernières propriétés appartenant à des colons français.

                L'objectif du nouveau pouvoir est de « rattraper le retard accumulé pendant cent trente ans de domination coloniale ». Dans un environnement où le Tiers Monde émerge sur la scène internationale, et où Nasser, en Égypte, s'est imposé comme le père du nationalisme arabe, l'Algérie opte sans hésiter pour une voie socialiste de développement.

                L'« autogestion » devient le maître mot qui doit mobiliser et permettre de transformer l'Algérie. Le nouveau gouvernement promulgue des « lois de nationalisation des biens vacants », les fermes des colons français sont saisies, collectivisées et dirigées par des « comités de gestion ». L'absence totale de préparation de la population à ce type d'expériences rend difficile[...]

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                Écrit par

                • : professeur émérite à l'université de Paris-XII-Val-de-Marne
                • : directeur de recherche en géographie, professeur à l'Université de Cergy-Pontoise
                • : professeur émérite des Universités
                • : professeur des Universités, université Paris-I- Panthéon-Sorbonne
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Charles-Robert AGERON, Universalis, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA et Pierre VERMEREN. ALGÉRIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Chadli Bendjedid - crédits : Patrick Robert/ Sygma/ Getty Images

                Chadli Bendjedid

                Liamine Zeroual - crédits : Jean-Michel Turpin/ Gamma-Rapho/ Getty Images

                Liamine Zeroual

                Houari Boumediene - crédits : Michel Laurent/ Gamma-Rapho/ Getty Images

                Houari Boumediene

                Autres références

                • ALGÉRIE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ABBAS FERHAT, ou ‘ABBĀS FARḤĀT (1899-1985)

                  • Écrit par Claude LEFORT
                  • 456 mots
                  • 1 média

                  Fils d'un fonctionnaire de l'administration coloniale, Ferhat Abbas reçoit une éducation française puis devient pharmacien à Sétif. Élu au conseil municipal de cette ville, il l'est ensuite au conseil général de Constantine. Il est alors partisan de l'assimilation de « l'élément...

                • ABD EL-KADER (1808-1883)

                  • Écrit par Charles-Robert AGERON
                  • 1 384 mots
                  • 1 média

                  Proclamé « sultan des Arabes » par quelques tribus de l'Oranie le 22 novembre 1832, Abd el-Kader s'imposa par une victoire sur les milices de l'ancien bey turc et mena avec bravoure, pendant quinze ans, la guerre sainte contre les Français. Jusqu'en 1838, toutefois, ceux-ci l'aidèrent à asseoir sa souveraineté...

                • AFRICAINS CINÉMAS

                  • Écrit par Jean-Louis COMOLLI
                  • 1 131 mots

                  L'histoire des cinémas africains se sépare difficilement de celle de la décolonisation. Il y eut d'abord des films de Blancs tournés en Afrique. Puis, à partir des années soixante, les nouveaux États africains ont été confrontés au problème de savoir quel rôle, quelle orientation, quels...

                • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

                  • Écrit par Marc MICHEL
                  • 12 424 mots
                  • 24 médias
                  Ce qui fut dénommé d'abord les « événements » d'Algérie, car on ne voulait pas leur reconnaître le caractère d'une guerre, avait commencé, le 1er novembre 1954, par une série d'attentats qui n'avaient effectivement pas l'envergure d'un véritable soulèvement populaire. Ils...
                • Afficher les 96 références

                Voir aussi