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ZHU XI[TCHOU HI](1130-1200)

Moins une carrière qu'une vie studieuse

Né à Youqi dans le Fujian, fils d'un fonctionnaire provincial bon lettré, fort bien éduqué après la mort de son père par trois amis de celui-ci eux-mêmes très cultivés, Zhu Xi, remarquablement intelligent, réussit dès dix-neuf ans au concours triennal. Il va dès lors poursuivre dans la fonction publique une carrière qu'il se refusera toujours à pousser au-delà des postes de second ordre auxquels il sera successivement affecté, déclinant plusieurs fois des invitations à prendre à la capitale de plus hautes responsabilités. Aussi bien, il se consacre plus à l'étude qu'aux affaires administratives, non sans se risquer néanmoins à adresser occasionnellement à l'empereur des pétitions relativement audacieuses, et même, dans l'une d'elles, en 1163, à prendre position pour la guerre de reconquête du nord du pays, contre la politique de compromis avec les envahisseurs barbares pratiquée par le Premier ministre Tang Situi. D'abord séduit par le bouddhisme, que prisaient fort ses premiers tuteurs, ce n'est qu'à vingt-quatre ans qu'il est initié au néo-confucianisme par Li Dong, un héritier indirect de l'enseignement de Cheng Yi. Par la suite, il va se consacrer entièrement à propager à son tour une doctrine qu'il contribuera plus qu'aucun de ses prédécesseurs à fortifier par la vigueur de sa réflexion et à nourrir de son immense érudition ; ce qui lui vaudra, partout où il passera, de si nombreux disciples que le pouvoir finira par en prendre ombrage. Accusé de subversion, il est privé de tous ses titres et démis de sa charge en 1196. Il obtient cependant un décret de mise à la retraite régulière en raison de son grand âge en 1200, juste avant de mourir de la dysenterie. Mais son renom, qui continue de croître, fait bientôt plus qu'effacer la disgrâce de ses dernières années : en 1227, Zhu Xi est anobli à titre posthume, et, en 1241, sa tablette funéraire est introduite dans le temps de Confucius.

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Pour citer cet article

Léon VANDERMEERSCH. ZHU XI [TCHOU HI] (1130-1200) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONFUCIUS & CONFUCIANISME

    • Écrit par ETIEMBLE
    • 14 434 mots
    • 2 médias
    ...l'humanisme », les néo-confucéens de la dynastie Song, échaudés par cet échec de l'action politique, se replient vers la métaphysique. C'est le temps de Zhu Xi (1130-1200), dont les éditions et les commentaires des « classiques » remplaceront, dès 1313 et jusqu'au xxe siècle, dans tous les concours...
  • DAI ZHEN [TAI TCHEN] (1724-1777)

    • Écrit par Paul DEMIÉVILLE
    • 494 mots

    Une des plus fortes têtes du xviiie siècle chinois qui en compta tant, Dai Zhen, alias Dai Dongyuan, participa au grand mouvement de réforme du confucianisme qui s'attaquait au « néo-confucianisme » de l'école de Zhu Xi, devenu orthodoxie officielle depuis plusieurs siècles. Ses adversaires l'accusaient...

  • LU JIUYUAN [LOU KIEOU-YUAN] (1139-1193)

    • Écrit par Kristofer SCHIPPER
    • 371 mots

    Penseur confucéen, plus connu sous le nom de Lu Xiangshan. Contemporain de Zhu Xi, Lu Jiuyuan est aussi le principal antagoniste de ce dernier, auquel il reproche son rationalisme dogmatique. L'orientation intellectualiste que prend la philosophie néo-confucianiste avec Cheng Yi lui répugne profondément....

  • WANG YANGMING (1479-1529)

    • Écrit par Léon VANDERMEERSCH
    • 1 510 mots
    ...se trouve tout entière dans la « conscience » (xin, littéralement le cœur) et qu'il n'y a donc pas lieu de distinguer, ainsi que faisait Zhu Xi, la « raison des choses » (li) comme telle de la conscience que chaque être en a selon sa nature. Comment cette thèse peut-elle se justifier...

Voir aussi