Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

YUKON, fleuve

Milieu

Physiographie et hydrologie

La rivière McNeil naît dans les monts Pelly dans le centre-sud du Territoire du Yukon et s'écoule vers le sud dans le lac Teslin, avant de se déverser dans la rivière du même nom. Les principales sources du fleuve Yukon viennent cependant des lacs Atlin et Tagish près de la frontière entre la Colombie-Britannique et le Territoire du Yukon. Environ 80 kilomètres en aval, le Yukon dévalait autrefois entre les parois rocheuses de l'étroit Miles Canyon et s'écrasait contre le substrat rocheux des rapides de Whitehorse. Pendant la ruée vers l'or, ces obstacles à la navigation fluviale imposèrent la construction d'une courte voie de chemin de fer entre Skagway (Alaska) et Whitehorse (Territoire du Yukon), cette dernière ville devenant le point de départ du transport fluvial vers le nord. Depuis lors, un barrage a été édifié au sud de Whitehorse pour exploiter le potentiel hydroélectrique du fleuve. Les rapides sont aujourd'hui recouverts par le lac de retenue et les eaux profondes remplissent l'ancien canyon.

La débâcle commence au début du mois de mai à Whitehorse, capitale du Territoire du Yukon, et se poursuit vers le nord dans le lac Laberge quelques jours plus tard. Les affluents nés dans les monts Mackenzie à l'est, grossis par la fonte des neiges, atteignent leur niveau de crue en juin, tandis que ceux qu'alimentent les glaciers, comme la rivière White, drainant le versant nord des monts Saint Elias, n'atteignent leur débit maximal qu'en juillet. Après ces périodes de crue, le Yukon redevient un cours d'eau peu profond et ramifié car les précipitations estivales sont faibles dans ce bassin fluvial (il tombe environ 150 millimètres de pluie l'été à Whitehorse et à Dawson).

Au nord du lac Laberge, le Yukon, parsemé de barres de sable et de petites îles, serpente lentement dans une large vallée au fond généralement plat, entre des berges peu élevées. Environ 40 kilomètres au nord du village de Carmacks, quatre îlots rocheux divisent le fleuve dans la zone des rapides de Five Finger. Le courant s'accélère alors. Au village de Fort Selkirk, l'apport de la rivière Pelly augmente considérablement le débit du Yukon. Cette dernière draine en effet près de 51 000 kilomètres carrés le long du versant occidental des monts Mackenzie, généralement déserts. Au nord de Fort Selkirk, le Yukon devient un cours d'eau clair et calme, ponctué de multiples îles basses. La rivière White, qui draine une superficie d'environ 50 500 kilomètres carrés, charrie du limon venu des glaciers et des montagnes du sud-ouest. La rivière Stewart, dont le bassin est presque aussi vaste que celui de la rivière White, traverse la région minière de Mayo-Keno City à l'est. À Dawson, le Yukon atteint un débit moyen de 2 100 mètres cubes par seconde, mais il y a une grande différence entre le débit de crue en juin et le débit d'étiage enregistré sous les glaces en mars. Le Yukon ne présente aucun aménagement hydroélectrique, à l'exception de la petite centrale installée à Whitehorse. Le fleuve présente apparemment un potentiel hydroélectrique considérable, mais en l'absence de besoin, ce potentiel n'a fait l'objet d'aucune évaluation précise.

Le Klondike est un petit affluent de la rive est qui rejoint le Yukon dans la ville historique de Dawson. Le fond de sa vallée est couvert de crêtes sinueuses constituées de graviers déposés après le passage des suceuses à eau qui ont été utilisées pendant près d'un siècle pour atteindre les couches profondes, plus riches en minerai aurifère.

En aval de Dawson, la vallée se rétrécit, et le bas plateau est interrompu par des montagnes qui s'élèvent à plus de 1 200 mètres d'altitude, environ 25 kilomètres au nord du fleuve. Ce dernier atteint quant à lui presque 300[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeure agrégée, département d'histoire et d'études classiques de l'université de l'Alberta (Canada)
  • : auteur

Classification

Pour citer cet article

Liza PIPER et J. Lewis ROBINSON. YUKON, fleuve [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

L'or du Klondike - crédits : Henry Guttmann/ Getty Images

L'or du Klondike

Canada : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Canada : carte physique

Dawson, Canada - crédits :  Vince Streano/ Photononstop

Dawson, Canada

Autres références

  • ALASKA

    • Écrit par Claire ALIX, Yvon CSONKA
    • 6 048 mots
    • 10 médias
    ...celle d'Alaska au sud s'étend une vaste zone de plaines et de massifs tabulaires recouverts par la forêt boréale. Elle est traversée d'est en ouest par le Yukon, fleuve puissant qui prend sa source au Canada et reçoit les eaux de nombreux affluents. Les rivières de l'intérieur serpentent et s'étalent dans...
  • YUKON TERRITOIRE DU

    • Écrit par Jimmy COUILLARD-DESPRÉS
    • 889 mots
    • 4 médias

    Le Yukon est un territoire canadien depuis 1898. Détaché des Territoires du Nord-Ouest, qui le bordent à l’est, le Yukon partage aussi une frontière avec l’Alaska à l’ouest et avec la Colombie-Britannique au sud. Au nord, il s’ouvre sur l’océan Arctique dans la mer de Beaufort. À l’instar...

Voir aussi