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NELSON WILLIE HUGH (1933- )

Avec Waylon Jennings et Kris Kristofferson, Willie Hugh Nelson est le principal artisan du mouvement « outlaw country » (country hors-la-loi) qui a revitalisé la country music dans les années 1970 en l'éloignant géographiquement et artistiquement de Nashville.

Willie Hugh Nelson connaît une enfance très difficile au Texas, où il naît à Abbott, le 30 avril 1933 ; il écoute les programmes radiophoniques de country music ainsi que les disques de blues et de jazz de son grand-père, guitariste local de renom, qui l'élève. Sa vocation pour la musique l'amène à jouer, chanter et composer dès l'âge de dix ans. Tout en participant à divers orchestres, il devient disc jockey à Fort Worth en 1954. Très impressionné par le succès d'Elvis Presley et du rock'n'roll en général, sûr de son talent, il part tenter sa chance à Nashville en 1959, où il joue de la basse au côté de Ray Price, pour qui il compose Night Life, qui devient un énorme succès en 1961. De nombreux artistes demandent alors à Willie de leur écrire des chansons, ce qu'il va faire les années suivantes. Il signe ainsi plusieurs hits : Hello Walls, pour Faron Young, Funny How Time Slips Away, pour Billy Walker, Crazy, pour Patsy Cline, Pretty Paper, pour Roy Orbison... Mais il déclarera avoir dû brider sa plume pour complaire au système de Nashville. Il enregistre aussi sous son nom mais son style est jugé trop terrien, sa voix trop acide, sa musique trop jazzy par l'industrie discographique et ses disques ne sont pratiquement pas distribués. Il n'est en fait apprécié que comme compositeur.

Finalement, écœuré par Nashville, Willie Nelson décide de retourner au Texas en 1970 ; il s'installe à Austin, où il joue dans les bars pour étudiants. Il change complètement son image – il porte désormais les cheveux longs, un bandeau de hippy, des baskets et des jeans troués – et entreprend une nouvelle carrière d'artiste contestataire, rapprochant sa musique du rock texan le plus dépouillé et composant des thèmes de plus en plus ancrés dans la réalité sociale. Le succès ne se fait pas attendre : en 1975, Blue Eyes Crying in the Rain de l'album Red Headed Stranger atteint la première place des hit-parades country et rock. Willie durcit encore sa musique et son image ; il enregistre, en compagnie d'autres « parias » de la country comme Waylon Jennings, l'album Wanted : The Outlaws, dont l'énorme succès va véritablement lancer le courant « hors-la-loi ». De plus en plus associés, Waylon Jennings et Willie Nelson effectuent ensemble des tournées, gravent un nouvel album à succès, Waylon & Willie (1978), et s'imposent comme des superstars, tant dans la country music que dans le rock. Leurs disques passent sur toutes les radios alternatives américaines, obligeant Nashville à suivre, après beaucoup de réticences, ce profond mouvement de rénovation de la country music qui n'est pas sans rappeler, par son ampleur et sa manière, celui qui avait été provoqué par le rockabilly des années 1950.

Willie Nelson ne cesse alors de parachever son image et son statut de vedette. Good Hearted Woman, Mamas Don't Let Your Babies Grow up to Be Cowboys, Georgia on My Mind, My Heroes Have Always Been Cowboys, On the Road Again... se vendent à des millions d'exemplaires et son style est abondamment imité par tous les nouveaux chanteurs de country. Nelson s'essaye aussi au cinéma, où il manifeste beaucoup de présence dans The Electric Horseman (Le Cavalier électrique, 1979) de Sydney Pollack, au côté de Robert Redford, ou Honeysuckle Rose (1980) de Jerry Schatzberg.

Cet énorme succès émousse quelque peu la créativité de Nelson, qui multiplie peut-être trop les albums, comme les duos, par trop convenus, avec Ray Charles ou même... Julio Iglesias ! Ce qui ne l'empêche pas de retrouver en 1985 ses vieux compères[...]

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Gérard HERZHAFT. NELSON WILLIE HUGH (1933- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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