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HARVEY WILLIAM (1578-1657)

William Harvey - crédits : Wellcome Collection

William Harvey

Après avoir étudié à Canterbury et à Cambridge, Harvey se rend en 1598 à Padoue dont l'université et principalement l'école de médecine étaient en pleine gloire. Là, Fabrice d'Acquapendente lui enseigne l'anatomie et Casserius la chirurgie. Reçu docteur en médecine en 1602, il retourne à Londres et devient, en 1609, médecin de l'hôpital Saint-Bartholomew. Professeur d'anatomie et de chirurgie au Royal College (1615), il enseigne sa théorie de la grande circulation du sang. En 1628, il publie à Francfort : Exercitatio anatomica de motu cordis et sanguinis in animalibus.

Approfondissant les travaux de Colombo, de Césalpin, de Servet, il démontre dans cet ouvrage la communication entre les différentes parties de l'appareil circulatoire, le rôle primordial du cœur et réfute les vieilles conceptions sur la fonction du foie. Il décrit la musculature du cœur et explique son fonctionnement comme celui d'une pompe aspirante et foulante : le sang est propulsé dans les artères, tandis que les veines le ramènent. Il montre le caractère incessant de la circulation au cœur et met en évidence le rôle des valvules. Cependant, s'il a pressenti l'existence de relations entre les veines et les artères, la découverte des capillaires sera faite en 1661 par Malpighi. La découverte du mécanisme de la circulation du sang, une des plus importantes du xviie siècle, bouleversa les notions héritées de Galien, et nombre de bons esprits (dont Riolan et Guy Patin, entre autres) la nièrent violemment, tandis que d'autres (dont Descartes) s'y rallièrent d'emblée. Harvey devint célèbre et eut une clientèle très nombreuse.

D'autre part, on considère souvent Harvey comme le premier des « ovistes », comme le témoigne son adage : « Nous affirmons que tous les animaux naissent de quelque manière d'un œuf », c'est-à-dire qu'une substance matérielle, et non seulement l'œuf, est toujours à l'origine du fœtus. Toutefois, malgré les nombreuses dissections de biches et de daines capturées au cours des chasses du roi Charles Ier, il ne comprit pas le rôle des ovaires et de l'utérus des femelles gestantes. Sa contribution à la théorie de l'ovisme fut donc très faible.

Nommé en 1623 médecin suppléant du roi Jacques Ier déjà âgé, il devient, à la mort de ce prince, médecin titulaire de son fils Charles Ier et, à plusieurs reprises, il exposera devant le roi et la Cour sa découverte de la circulation du sang.

Bouleversé par l'exécution du roi Charles Ier, en 1649, et réprouvant le climat révolutionnaire de cette époque, il abandonna Londres, se retira à Lambeth et refusa, en 1654, la présidence du Royal College of Physicians auquel il légua, lorsqu'il mourut trois ans plus tard, l'ensemble de sa bibliothèque. Il fut enterré modestement à Hempstead, mais au xixe siècle ses admirateurs lui ont élevé un tombeau qui occupe le transept gauche de la petite église.

Outre son traité de 1628, Harvey a laissé entre autres : De musculis et motu animalium locali, De anatome universali.

— Jacqueline BROSSOLLET

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Pour citer cet article

Jacqueline BROSSOLLET. HARVEY WILLIAM (1578-1657) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

William Harvey - crédits : Wellcome Collection

William Harvey

Autres références

  • CIRCULATION DU SANG PAR W. HARVEY

    • Écrit par Pascal DURIS
    • 226 mots

    Les physiologistes ont longtemps pensé, à la suite de Galien, que les sangs veineux et artériel se distribuaient dans tout le corps à partir du foie et du cœur et qu'ils étaient consommés à sa périphérie. En 1628, le médecin anglais William Harvey (1578-1657) montre que cette distribution...

  • ACQUAPENDENTE GIROLAMO FABRICI D' (1533-1619)

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET, Universalis
    • 520 mots

    Hyeronimus Fabricius (Girolamo Fabrici), né le 20 mai 1533 à Acquapendente (Latium), étudie à Padoue sous la direction de Gabriele Fallopio (Fallope). Il est médecin en 1559 et succède à son maître décédé en 1562 pour diriger les démonstrations d'anatomie. Son talent le fait nommer,...

  • CIRCULATION DU SANG - (repères chronologiques)

    • Écrit par Pascal DURIS
    • 160 mots

    iie siècle Galien (env. 129-env. 201) postule l'existence de pores dans la cloison interventriculaire du cœur pour expliquer la présence du sang dans sa partie gauche.

    xiiie siècle Ibn al-Nafis (1210-1288) suppose plutôt le passage du sang par les poumons.

    1553 Michel Servet (1509 ou...

  • CIRCULATOIRES (SYSTÈMES) - Appareil circulatoire humain

    • Écrit par Universalis, Claude GILLOT, Jean PAUPE, Henri SCHMITT
    • 17 004 mots
    • 13 médias
    ...pulmonaire était conduit dans le corps par les vaisseaux. Claude Galien fut le premier à y reconnaître la présence du sang, mais c'est seulement en 1553 que Michel Servet décrit un cœur droit et un cœur gauche indépendants. Enfin, en 1628, William Harvey découvre la circulation sanguine.
  • DENIS JEAN-BAPTISTE (1643-1704)

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 523 mots
    • 1 média

    Le 15 juin 1667, Jean-Baptiste Denis, médecin parisien formé à Montpellier, diplômé en 1667, réussit à injecter dans les veines d’un jeune homme affaibli par des saignées successives l’équivalent de 300 millilitres de sang d’un agneau. Denis venait de réaliser la première transfusion de sang chez l’homme....

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