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POUTINE VLADIMIR (1952- )

Offensive à l'extérieur

Bachar al-Assad et Vladimir Poutine, 2015 - crédits : A. Druzhinin/ RIA Novosti

Bachar al-Assad et Vladimir Poutine, 2015

C'est en réaffirmant la puissance de la Russie sur la scène internationale que Vladimir Poutine soigne sa cote de popularité. Dès 2007, à l'occasion de la conférence de Munich sur la politique de sécurité, il fustige les États-Unis qu'il accuse d'enfreindre les règles du droit international et d’avoir des visées hégémoniques. L’« EuroMaïdan » durant l’hiver 2013-2014, qui démontre la volonté ukrainienne de rompre avec le grand frère russe, contribue à ressouder derrière son leader une société russe qui se sent majoritairement menacée à nouveau par l'Occident. Sentiment renforcé par les sanctions occidentales après la « réunification avec la Crimée » (selon le discours officiel), en mars 2014. Les choix de politique extérieure opérés par Vladimir Poutine ne se limitent cependant pas à un bras de fer avec l’Occident : il joue également la carte du prestige (en organisant avec magnificence les jeux Olympiques de Sotchi en 2014 et la Coupe du monde de football en 2018) et valorise la capacité de médiation russe dans les conflits du Moyen-Orient, en Syrie notamment (discours à l'ONU en septembre 2015 en faveur d'une coalition antiterroriste élargie).

Réélu le 18 mars 2018, avec plus de 76 % des voix, Vladimir Poutine entame le second mandat de sa deuxième présidence, marqué par un verrouillage de plus en plus fort de l’espace public. C’est dans ce contexte qu’une révision de la Constitution est approuvée par un « vote populaire » en juillet 2020, lui permettant de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2036.

Présidant aux destinées de son pays depuis plus de vingt ans, Vladimir Poutine réussit à cristalliser un nouveau patriotisme, qui devient de plus en plus belliqueux après avoir été essentiellement identitaire. Son emprise sur la société russe lui permet de lancer, le 24 février 2022, une « opération militaire spéciale » en Ukraine sous prétexte de dénazifier le pays, sans que cela le fragilise vraiment sur le plan intérieur, mais cette décision met le président russe au ban de la communauté internationale. Malgré deux années d’un conflit coûteux du point de vue humain et économique, en dépit des sanctions occidentales et un mois après la mort – dans des circonstances floues – de son principal opposant Alexeï Navalny en détention, Vladimir Poutine est réélu à la présidence le 17 mars 2024 avec plus de 87 % des suffrages.

(Voir également RUSSIE, chronologie contemporaine)

— Myriam DÉSERT

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Écrit par

  • : professeure émérite en civilisation russe à Sorbonne-université

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Pour citer cet article

Myriam DÉSERT. POUTINE VLADIMIR (1952- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Vladimir Poutine - crédits : Sion Touhig/ Sygma/ Getty Images

Vladimir Poutine

Manifestation anti-Poutine, Moscou, mars 2012 - crédits : Oleg Nikishin/ Epsilon/ Getty Images

Manifestation anti-Poutine, Moscou, mars 2012

Bachar al-Assad et Vladimir Poutine, 2015 - crédits : A. Druzhinin/ RIA Novosti

Bachar al-Assad et Vladimir Poutine, 2015

Autres références

  • BIÉLORUSSIE

    • Écrit par Olga BELOVA, Universalis, Yann RICHARD
    • 10 818 mots
    • 5 médias
    ...carte de la fraternité slave, et Loukachenko entrevoit la possibilité d’un État commun dont lui-même pourrait devenir le président à terme. Cependant, l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine anéantit ses rêves politiques. Celui-ci manifeste rapidement du scepticisme à l’égard des projets de coopération...
  • CEI (Communauté des États indépendants)

    • Écrit par Marie LAVIGNE
    • 3 693 mots
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    ...modèle acceptable d'intégration. Les projets de réforme ultérieurs n'ont pu aboutir, dans le contexte de l'affaiblissement croissant du régime d'Eltsine. La nouvelle stratégie du président Poutine en matière de relations internationales, définie en juillet 2000, a comporté un renforcement de la C.E.I., mais...
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    • Écrit par Jean-Pierre FAUGÈRE
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    Dans ce contexte moins défavorable que prévu, l’économie russe bute sur un sérieux problème démographique. Bien que Poutine ait fait de la lutte contre le déclin démographique russe une priorité, le vieillissement et la diminution de la population se poursuivent. De plus, le départ de centaines...
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    • Écrit par Jean-Pierre FAUGÈRE
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    ...résilience russe. La surmortalité provoquée par la Covid-19 accentue par ailleurs une baisse de la population due à la conjonction d’un faible taux de natalité, d’un système de soin défaillant et de vagues d'émigration, alors même que Vladimir Poutine voit dans la démographie un atout de puissance.
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Voir aussi