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GALILEI VINCENZO (1520 env.-1591)

Humaniste érudit, compositeur, luthiste, théoricien, le moindre mérite de Vincenzo Galilei n'est pas d'avoir engendré Galileo Galilei, l'astronome. Érudit, il publia (sans pouvoir les déchiffrer) les trois hymnes attribués à Mésomédès. Théoricien, élève de Zarlino, il combattit le système d'intervalles musicaux de son maître en faveur (on retrouve l'humaniste) de celui de Pythagore : Discorso intorno all' opere di Messer Gioseffo Zarlino da Chioggia (1589). Luthiste, il publie une méthode de tablature, un recueil de pièces (Musiche in tavolare per liuto). Chanteur, il a laissé deux livres de Madrigaux à quatre et cinq voix (1574-1587). Chaque domaine de son activité est ainsi le moyen de publications à la fois théoriques et créatrices. La synthèse de toutes ces facultés et de toutes ces recherches s'exprime dans le Dialogo della musica antica e della moderna, publié en 1581, où Galilei définit, pour la première fois, l'idéal musical de la Camerata Fiorentina du comte Bardi. Cette académie d'artistes, de poètes et d'érudits, cherchait à retrouver littérairement un équivalent de la perfection à laquelle étaient parvenus les Anciens Grecs. L'alliance de la musique et de la poésie parut à certains d'entre eux l'une des conditions essentielles de cette réussite. De leurs recherches se dégage peu à peu l'idée d'un style de récitation musicale (recitar cantando, stile rappresentativo, stile recitativo) qui a, bien entendu, fort peu de rapports avec le style des Grecs, mais qui est l'amorce du récitatif d'opéra. Galilei semble avoir été le véritable animateur de cette recherche. Lui-même, prenant un texte de Dante (le Chant du comte Ugolin) et les Lamentations de Jérémie, tente les premiers essais de monodie récitative. Ces deux musiques sont perdues ; il reste un madrigal : Fuor dell'humido nido, qui témoigne de cette recherche. L'expérience de Galilei devait être poursuivie, après lui, par Caccini, Cavalieri et Peri, et aboutir très vite à l'apparition de l'opéra.

— Philippe BEAUSSANT

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Écrit par

  • : directeur de l'Institut de musique et danse anciennes de l'Île-de-France, conseiller artistique du Centre de musique baroque de Versailles

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Pour citer cet article

Philippe BEAUSSANT. GALILEI VINCENZO (1520 env.-1591) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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