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TIMURIDES ou TIMOURIDES LES (1370-1506)

1400 - 1500. Poussée ottomane et grandes découvertes - crédits : Encyclopædia Universalis France

1400 - 1500. Poussée ottomane et grandes découvertes

Avant sa mort, Tamerlan (1336-1405) avait divisé les restes de son vaste empire entre ses fils et ses petits-fils. Une fois disparue la crainte que leur inspirait sa terrible présence, ses premiers successeurs ne furent le plus souvent que des princes locaux au Khorāsān et en Transoxiane. C'est seulement après des années de luttes que son fils cadet Shāh Rokh (1405-1447) parvint à s'affirmer comme son véritable héritier. Lui et ses successeurs firent de l'Orient islamique un ensemble culturel remarquable par leurs réalisations dans les domaines de l'architecture, de la peinture et de la littérature d'expression persane et turque orientale (čagataï).

Si l'on excepte les nombreuses principautés locales (Fārs, Ispahan, Hamadan, Ferghāna) et les régions iraniennes placées sous leur suzeraineté, les Timurides peuvent se diviser en trois branches principales : d'une part, les souverains de Samarkand qui se maintinrent du règne de Tamerlan (1370) à la conquête des Ouzbeks shaybanides (1500) ; d'autre part, la lignée du Khorāsān (de la mort d'Ulug Beg [1449] à la conquête shaybanide en 1506) ; enfin la lignée de l'Iran occidental et de l'Irak (1405-1415), réunis aux territoires de Shāh Rokh.

En 1420, Shāh Rokh avait repris tous les anciens territoires de Tamerlan tant en Perse qu'en Irak et exerçait encore une suzeraineté nominale sur l'Inde et la Chine. La dernière grande figure de la dynastie fut le prince Hoseyn Bayqara (1469-1506) qui, de Herat, gouvernait tout le Khorāsān. Sous sa protection et sous celle de son vizir-poète Mir Ali Shir Navā‘i, les littératures persane et čagataï connurent leurs derniers moments de splendeur. Bien que l'on ait pu déceler dès cette époque les premiers signes de décadence de la culture persane classique (notamment en ce qui concerne les lettres, les arts du métal et de la céramique), on trouve, parmi les nombreux poètes, historiens, théologiens, savants, calligraphes, miniaturistes, musiciens et architectes qui se pressaient à la cour de Herat, les représentants les plus illustres de la culture islamique de leur temps.

Les principaux rivaux des Timurides furent, à l'ouest, les confédérations turkmènes (surtout celle des Moutons noirs, 1380-1468) et à l'est les Shaybanides (1500-1598) qui, après avoir évincé les derniers Timurides, furent aux prises avec les nouveaux maîtres de la Perse, les Safavides. Par son fondateur Bābur, la dynastie moghole de l'Inde se rattache aux Timurides.

— Jean CALMARD

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Écrit par

  • : chargé de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)

Classification

Pour citer cet article

Jean CALMARD. TIMURIDES ou TIMOURIDES LES (1370-1506) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

1400 - 1500. Poussée ottomane et grandes découvertes - crédits : Encyclopædia Universalis France

1400 - 1500. Poussée ottomane et grandes découvertes

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    Peu de temps après, un nouveau conquérant vint mettre fin à l'œuvre commencée. C'était Timour Leng « le Boiteux » ou Tamerlan, qui, se mettant à la tête des hordes turco-mongoles, envahit le plateau de l'Iran, avec le zèle destructeur d'un nouveau Gengis khan. Les Karts résistèrent à Herat reconstruit...
  • ANKARA BATAILLE D' (20 juill.1402)

    • Écrit par Vincent GOURDON
    • 205 mots

    La victoire de Tamerlan à Ankara (Anatolie) en 1402 sur les Ottomans, dont le sultan Bayézid Ier est capturé lors du combat, constitue pour ces derniers un coup d'arrêt temporaire dans leur expansion, offrant par là même un répit d'un demi-siècle aux restes de l'Empire byzantin. Mais, surtout,...

  • BEHZAD (1440-1536)

    • Écrit par Nikita ELISSÉEFF
    • 406 mots

    On connaît mal la vie de Kamal al-Din Behzad, le plus grand maître de la miniature persane. Grâce à ses patrons, il bénéficia de grandes facilités. Il eut à ses débuts l'appui des Timourides ; après leur défaite, en 1508, il travailla pour le sultan uzbek Muḥammad khān Shaybani, puis, en 1510,...

  • DJĀMĪ (1414-1492)

    • Écrit par Michèle ÉPINETTE
    • 256 mots

    La famille de Djāmī (Mawlānā Djāmī) est originaire de Dasht, village de la région d'Iṣfahān ; son père quitta Djām pour regagner sa région natale, en compagnie de son fils encore enfant. Djāmī étudiera la littérature et la théologie et adhérera bientôt à la secte sūfi des naqshbandi. Il effectue le...

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Voir aussi