THAÏLANDE

Nom officiel

Royaume de Thaïlande (TH)

Chef de l'État

Le roi Maha Vajiralongkorn ou Rama X (depuis le 1er décembre 2016)

Chef du gouvernement

Prayuth Chan-ocha (depuis le 22 mai 2014)

Capitale

Bangkok

Langue officielle

Thaï

Unité monétaire

Baht (THB)

Population (estim.) 66 873 000 (2021)
Superficie 513 120 km²

La puissance thaie

Le royaume de Sukhothai (1220-1349)

Au début du xiii e siècle, le Cambodge étendait son autorité sur le pays que l'on nomme aujourd'hui la Thaïlande, et qui était divisé en deux principautés môn-khmères. Sa frontière du nord-ouest était bordée par de petits établissements thais indépendants. Suivant le cours des affluents du Ménam, des Thais, en groupes plus ou moins compacts, s'étaient infiltrés dans les provinces septentrionales khmères ; ils fournissaient des contingents auxiliaires à l'armée. Les Khmers les appelaient Siamois (Siem, Syam).

Vers 1220, un prince thai, Pha Muong, qui avait épousé une princesse khmère et reçu le titre honorifique de « Kamrateng », se prit de querelle avec le gouverneur khmer de la région de Sukhothai ; il le chassa de son poste, avec le concours d'un chef thai, Bang Klang Tao, à qui il conféra l'autorité sur la région et son propre titre.

L'un des fils de Bang Klang Tao lui succéda, après la mort d'un aîné. Victorieux dans un duel d'éléphants quand il avait dix-neuf ans, il avait été acclamé comme Rāma Khamheng (Rāma le Fort), nom sous lequel il est connu des historiens. Il fit alliance, en 1287, avec les chefs de deux principautés thaies pour s'emparer du royaume môn de Haripuñjaya, au nord de Sukhothai. L'un de ses alliés, Mangray, en fit bientôt, autour d'une nouvelle capitale (Chieng Mai), le centre d'un État thai ; au cours des siècles suivants, celui-ci s'opposa constamment à l'hégémonie des dynasties héritières de Sukhothai. Rāma Khamheng se tourna ensuite contre les Khmers ; au terme de plusieurs campagnes, il s'empara de toutes leurs possessions occidentales, de Luang Prabang au Laos à Petchaburi sur le golfe du Siam. En 1294, il entreprit la conquête de la péninsule Malaise jusqu'au Ligor, malgré les protestations de la cour de Chine, tandis qu'à l'ouest il imposait sa suzeraineté à la basse Birmanie.

Rāma Khamheng avait adopté l'organisation militaire et la hiérarchie sociale (guerriers, roturiers, serfs) des Mongols, qui, maîtres de la Chine, avaient pénétré en Indochine et en Birmanie. Mais ce conquérant fut d'abord un civilisateur, qui sut plier son peuple aux mœurs et à la religion de ces Cambodgiens qu'il avait vaincus : il adopta leur écriture cursive ; il introduisit le bouddhisme du Petit Véhicule de langue palie, dont il observait lui-même les préceptes avec dévotion ; il soumit son entourage aux règles du protocole royal en usage à Angkor ; il aménagea la justice, qu'il n'hésitait pas à rendre en personne dès qu'on faisait appel à son jugement. Par son génie unificateur autant que par ses vertus guerrières, il fut le constructeur d'une nation et d'un État qui, à travers les siècles, surent maintenir leur indépendance.

Son fils, Lö Tai, puis son petit-fils, Lü Tai, lui succédèrent. Rois pieux, ils s'abstinrent de toute conquête pour mieux se consacrer à la méditation des Écritures saintes et à la construction de monastères. Or, en 1350, dans l'ancienne principauté du Bas-Ménam, affranchie de l'autorité khmère par Rāma Khamheng, un chef thai se révolta ; il amena Lü Tai à se reconnaître son vassal et se fit couronner roi sous le nom de Rāmadhipati.

L'hégémonie d'Ayuthya (1350-1782)

Rāmadhipati installa sa capitale dans une île du Ménam, à Ayuthya, à cent kilomètres environ de la frontière khmère, qui passait alors au nord de Korat. Ce transfert indiquait la volonté du monarque de conquérir le Cambodge, si ce dernier n'admettait pas sa suzeraineté.

En 1351, Rāmadhipati vint assiéger Angkor, qu'il prit l'année suivante et dont la plupart des habitants furent emmenés en esclavage au Siam. Ses successeurs, notamment Ramesuen (1448-1488), eurent[...]

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Écrit par

  • Jean BOISSELIER : professeur émérite des universités (Paris-III), ancien membre de l'École française d'Extrême-Orient
  • Achille DAUPHIN-MEUNIER : doyen de la faculté autonome d'économie et de droit de Paris, membre de l'Académie d'agriculture
  • E.U. : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
  • Christian LECHERVY : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
  • Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
  • Solange THIERRY : chargée du département Asie au musée de l'Homme, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section)

Classification

Pour citer cet article

Jean BOISSELIER, Achille DAUPHIN-MEUNIER, E.U., Christian LECHERVY, Christian TAILLARD, Solange THIERRY, « THAÏLANDE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Média

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Autres références

Voir aussi