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STÉNON, STENONIS NICOLAS ou STEENSEN NIELS (1638-1686)

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Un anatomiste de premier plan

Il fera sa première découverte anatomique, celle du canal dit de Sténon (canal parotidien excréteur de la salive produite par la parotide), en 1660 à Amsterdam, avant d’accéder au grade de docteur en médecine à l’université de Leyde (Pays-Bas), haut lieu de la médecine, où il reste plus de trois ans et se lie d’amitié avec des naturalistes, médecins et philosophes, dont Spinoza. Anatomiste très adroit – ses nombreuses dissections sur les glandes et le système lymphatique sont très remarquées –, il démontre la structure fibreuse des muscles et établit que le cœur n’est rien d’autre qu’un muscle qui, selon lui, ne saurait être le siège de la chaleur interne ou de l’âme.

Après un bref passage à Copenhague en 1664, il est à Paris en 1665, accueilli personnellement par Melchisédec Thévenot (1620-1692). Cette année parisienne est marquée par son Discours sur l’anatomie du cerveau à messieurs de l’Assemblée qui se fait chez Monsieur Thevenot (noyau de l’Académie des sciences, créée l’année suivante). Dans ce discours publié en 1669, il affirme modestement ne rien connaître de l’anatomie du cerveau mais, à la recherche de la meilleure façon d’en effectuer la dissection et de le représenter par des « figures justes et fidèles », il démonte les uns après les autres les différents types de dissection en montrant les erreurs produites par les méthodes utilisées. Il réfute alors une à une les affirmations de Descartes sur l’anatomie du cerveau et conclut que « son système du cerveau ne se trouve pas entièrement conforme à l’expérience » et que l’on doit « reconnaître une grande différence entre la machine que Monsieur des Cartes s’est imaginée et celle que nous voyons quand nous faisons l’Anatomie des corps humains ». Il s’oppose à la théorie cartésienne des esprits animaux et s’étonne que la méthode de Descartes à laquelle il adhère si fortement soit si peu mise en œuvre par Descartes lui-même et par les cartésiens qui affirment des « vérités » non prouvées.

Sténon voyage ensuite en France puis en Italie pour rejoindre enfin Florence où il est accueilli par le grand-duc de Toscane, Ferdinand II de Médicis. Nommé anatomiste à l’hôpital Santa Maria Nuova de Florence, il se plonge dans l’étude de la nature toscane.

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Écrit par

  • : agrégée de l'université, historienne des sciences, chercheuse associée au Centre François Viète, université de Nantes

Classification

Pour citer cet article

Françoise DREYER. STÉNON, STENONIS NICOLAS ou STEENSEN NIELS (1638-1686) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/02/2017

Médias

Tête de requin, Nicolas Sténon (1667) - crédits : BIU Santé Médecine, Paris, cote : 05530

Tête de requin, Nicolas Sténon (1667)

Nicolas Sténon - crédits : Zapf/ Ullstein Bild/ Getty Images

Nicolas Sténon

Autres références

  • STÉNON INVENTE LA STRATIGRAPHIE

    • Écrit par
    • 254 mots
    • 1 média

    Dès 1667, le savant danois Niels Steensen (1638-1686) – en français Nicolas Sténon – introduit dans un ouvrage d'anatomie les notions et les termes de « strates » et de « sédiments ». Selon lui, les couches du sous-sol sont d'anciens sédiments qui se sont peu à peu déposés au fond de l'eau et indurés,...

  • ÂGE DE LA TERRE

    • Écrit par
    • 5 143 mots
    • 5 médias
    ...arguments en faveur d’une origine organique ne manquaient pas, comme l’avaient déjà avancé Bernard Palissy (~1510-1590) et d’autres observateurs avisés. Anatomiste danois au service du duc de Toscane, Nicolas Sténon (1638-1686) le démontra rigoureusement après qu’on lui eût demandé un jour d’examiner...
  • DANEMARK

    • Écrit par , , , , , , et
    • 19 519 mots
    • 14 médias
    ...représentants les plus remarquables, il faut citer : Tycho Brahe (1546-1601), astronome de renommée universelle et auteur d'excellentes poésies latines ; Nicolas Stenon (ou Stenonis, 1638-1686), génial homme de science et ascète chrétien, digne contemporain de Pascal ; la princesse Leonora Christina (1621-1698),...
  • GÉOLOGIE - Histoire

    • Écrit par
    • 6 554 mots
    • 5 médias
    Le Danois Niels Stensen (Nicolas Sténon, 1638-1686), anatomiste réputé, publie en 1669 le Prodromus d'une dissertation « Sur un solide contenu naturellement dans un solide ». Ce court ouvrage pose de façon géniale les bases définitives de la géologie moderne, fondée sur une rigoureuse axiomatique....
  • MATIÈRE (physique) - États de la matière

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    • 4 médias
    ...réflexions sur le passage de l'état liquide à l'état solide étaient largement motivées par des considérations médicales. Un exemple frappant nous est donné par Sténon, anatomiste danois vivant à Florence, qui comprend en 1669 comment se forment les roches, par une lente accumulation de petites parties transportées...