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SPONGIAIRES

Biologie

Reproduction

Fécondation chez les Éponges calcaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fécondation chez les Éponges calcaires

Animaux à reproduction sexuée, les Éponges produisent des gamètes. Chez les Calcisponges, les cellules germinales mâles et femelles sont logées dans le mésohyle et ont pour origine des gonocytes dérivés des choanocytes. L'union des gamètes se réalise en général à la suite d'une fécondation indirecte. Chez le Sycon, dans la lignée femelle, les ovocytes sont logés au-dessous des choanocytes. Les spermatozoïdes, apportés par l'eau, pénètrent dans les canaux inhalants et vont dans les tubes radiaux. Ils sont attirés par les ovocytes, mais en sont séparés par les choanocytes. Un spermatozoïde pénètre dans la collerette, puis dans le cytoplasme d'un choanocyte où il s'enkyste, donnant le spermiokyste. Le choanocyte perd sa collerette et son flagelle, pénètre dans le mésohyle et s'accole à l'ovocyte : il s'est transformé en cellule charriante. L'ovocyte, qui a grandi pendant ce temps, abandonne la cellule charriante et son spermiokyste pour migrer dans le mésohyle grâce à des pseudopodes, et aller jusqu'à l'atrium où il attire deux cellules nourricières, nécessaires à la suite de son accroissement. Après s'être nourri de leur substance, il redevient amœboïde, traverse le mésohyle et se replace sous une cellule charriante. Le spermiokyste est alors transmis à l'ovocyte. Le spermiokyste reste inchangé pendant le grand accroissement de l'ovocyte et la première mitose de maturation, c'est-à-dire le début de la méiose de cet ovocyte ; lors de la deuxième mitose de maturation, le spermiokyste s'ouvre, et son noyau se transforme en pronucleus mâle. L'union des noyaux mâle et femelle (caryogamie) puis la segmentation se produisent enfin.

Embryologie des Éponges calcaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Embryologie des Éponges calcaires

Le développement embryonnaire est particulier. On y observe un stade de blastules à flagelles internes, puis la larve se retourne complètement, les flagelles deviennent externes et on aboutit à la larve flagellée dite amphiblastule.

Ce processus ne se retrouve pas chez les Démosponges et les Hexactinellides où se forme un embryon massif dont dérive, après divers remaniements, une larve dite parenchymella à cellules externes flagellées, formant, à un massif cellulaire interne, une enveloppe plus ou moins complète.

Les saisons ont une action sur le cycle de reproduction sexuée ainsi que sur les types cellulaires. Par exemple, le Démosponge Microciona prolifera des côtes américaines régresse pendant l'hiver ; il n'y a plus de chambres flagellées, ni de canaux. Au printemps se produit une réorganisation des tissus.

La reproduction asexuée, fréquente chez les Éponges, se fait par bourgeonnement. C'est le cas, par exemple, de Leucosolenia pour les Éponges calcaires, de Lophocalyx pour les Hexactinellides. Les Éponges d'eau douce montrent une reproduction asexuée particulière avec production de gemmules. Celles-ci se forment en automne avant la mort et la désagrégation de l'Éponge ; elles persistent pendant l'hiver et redonnent, au printemps, une nouvelle Éponge.

Les Spongiaires sont capables de régénérer à partir de leurs cellules dissociées. Les cellules se différencient, du moins morphologiquement ; certains auteurs admettent qu'elles gardent la trace de leur différenciation antérieure. Une nouvelle Éponge peut se reformer. C'est ce que l'on nomme l'embryogenèse somatique.

Les Spongiaires ont un grand pouvoir de régénération. Le tube osculaire du Sycon s'autotomise et régénère rapidement. Si on coupe un Sycon en trois tronçons, chacun régénère les parties qui lui manquent. Les Hexactinellides peuvent réparer de grandes blessures, mais il s'agirait là plus d'une cicatrisation que d'une régénération, d'où des malformations qui n'empêchent pas l'Éponge de vivre.

Nutrition

Le courant d'eau qui, des pores inhalants (prosopores)[...]

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Écrit par

  • : maître de recherche au C.N.R.S.
  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
  • : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Montpellier

Classification

Pour citer cet article

Geneviève TERMIER, Henri TERMIER et Odette TUZET. SPONGIAIRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Choanocyte d'Éponge - crédits : Encyclopædia Universalis France

Choanocyte d'Éponge

Fécondation chez les Éponges calcaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fécondation chez les Éponges calcaires

Embryologie des Éponges calcaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Embryologie des Éponges calcaires

Autres références

  • ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES

    • Écrit par René LAFONT, Martine MAÏBECHE
    • 4 312 mots
    Courant flagellaire (Spongiaires) : le corps des éponges est traversé en permanence par un courant d'eau provoqué par le battement des flagelles des cellules dénommées choanocytes. Ceux-ci capturent les particules alimentaires et les phagocytent ; l'eau est ensuite évacuée vers l'extérieur par un «...
  • CIRCULATOIRES (SYSTÈMES) - Les systèmes circulatoires des animaux

    • Écrit par Jean-Paul TRUCHOT
    • 4 530 mots
    • 7 médias
    Dans les phylums inférieurs d'invertébrés, spongiaires et cœlentérés, dont la paroi est constituée de deux feuillets, endoderme et ectoderme, le seul liquide extracellulaire est interstitiel (espaces intercellulaires). Le troisième feuillet, ou mésoderme, apparaissant chez les tridermiques, peut...
  • COLLAGÈNE

    • Écrit par Ladislas ROBERT
    • 3 434 mots
    • 4 médias
    Déjà chez les Porifera (ou Spongiaires), on retrouve plusieurs types de collagènes, comme les fines fibrilles de collagène intercellulaire, (spongine A), et les grosses fibres, macroscopiquement visibles, qui forment la trame solide de ces animaux que J. Gross, qui les a le premier étudiées, a appelé...
  • PHYLOGÉNIE ANIMALE

    • Écrit par Michaël MANUEL
    • 11 693 mots
    ...l'acquisition de la pluricellularité conduit au premier grade, celui des parazoaires (terme introduit par Sollas en 1884), qui correspond aux éponges ou spongiaires. Cette transition évolutive serait récapitulée, au cours du développement embryonnaire de tout animal, par le passage du zygote unicellulaire...

Voir aussi