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SPONGIAIRES

Utilisation des Éponges par l'homme

Les Éponges utilisées par l'homme sont des Démosponges de type corné, appartenant aux genres Hippospongia et Euspongia. Hippospongia equina des côtes de Tunisie a de larges trous, elle est de texture assez grossière et convient surtout pour les usages domestiques. Euspongia officinalis se pêche sur les côtes de Syrie par exemple. C'est par excellence l'Éponge de toilette, douce au toucher. Euspongia mollissima se rencontre également sur les côtes de Syrie et de Grèce ; plus lourde que l'espèce précédente, elle est employée pour la toilette et dans les fabriques de porcelaine et d'optique. Les diverses variétés d'Euspongia zinnoca, plus dures, plus serrées que les précédentes, se pêchent dans tout l'archipel grec et sur les côtes italiennes. C'est aux caractères de leur squelette que ces Éponges doivent leurs propriétés ; les fibres cornées qui le forment sont élastiques et aptes à s'imbiber par capillarité grâce à la finesse de leur réseau. Ces Éponges se rencontrent non seulement en Méditerranée, mais aussi dans la mer Rouge, le golfe du Mexique, sur les côtes de Floride. C'est la Tunisie qui approvisionne en Éponges la plupart des pays d'Europe (marchés de Sfax et de Gabès).

La pêche des Éponges se fait de différentes façons. Sur les côtes de Syrie, des plongeurs descendent jusqu'à 30 à 40 mètres le long d'une corde et récoltent les animaux à la main. En maints endroits de la Méditerranée et sur les côtes plates des Indes de l'Ouest, à faible profondeur, la pêche se fait au harpon. La pêche à la « gangava » s'effectue à l'aide d'une drague qui est traînée sur le fond par un bateau. Elle a le défaut de détruire les jeunes Éponges. La pêche au scaphandre (avec tuyau à air) se pratique aussi. Les plongeurs restent souvent deux à quatre heures dans l'eau.

Comme on ne doit conserver que le squelette de l'Éponge, celles qu'on vient de pêcher sont laissées vingt-quatre heures à l'air. La putréfaction qui les débarrasse de leurs tissus mous est rapide. Puis on les lave et elles sont expédiées pour être traitées. Elles sont alors, dans le cas des plus grossières, plongées dans des bains acides (acide chlorhydrique ou acide sulfurique). Les autres sont soumises au permanganate de potassium, qui les ramollit, et passées dans un bain d'hyposulfite de soude additionné d'acide acétique. On les rince et on les jaunit en les plongeant dans une solution de potassium ou de carbonate de chaux avant de les laisser sécher.

— Henri TERMIER

— Geneviève TERMIER

— Odette TUZET

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Écrit par

  • : maître de recherche au C.N.R.S.
  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
  • : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Montpellier

Classification

Pour citer cet article

Geneviève TERMIER, Henri TERMIER et Odette TUZET. SPONGIAIRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Choanocyte d'Éponge - crédits : Encyclopædia Universalis France

Choanocyte d'Éponge

Fécondation chez les Éponges calcaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fécondation chez les Éponges calcaires

Embryologie des Éponges calcaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Embryologie des Éponges calcaires

Autres références

  • ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES

    • Écrit par René LAFONT, Martine MAÏBECHE
    • 4 312 mots
    Courant flagellaire (Spongiaires) : le corps des éponges est traversé en permanence par un courant d'eau provoqué par le battement des flagelles des cellules dénommées choanocytes. Ceux-ci capturent les particules alimentaires et les phagocytent ; l'eau est ensuite évacuée vers l'extérieur par un «...
  • CIRCULATOIRES (SYSTÈMES) - Les systèmes circulatoires des animaux

    • Écrit par Jean-Paul TRUCHOT
    • 4 530 mots
    • 7 médias
    Dans les phylums inférieurs d'invertébrés, spongiaires et cœlentérés, dont la paroi est constituée de deux feuillets, endoderme et ectoderme, le seul liquide extracellulaire est interstitiel (espaces intercellulaires). Le troisième feuillet, ou mésoderme, apparaissant chez les tridermiques, peut...
  • COLLAGÈNE

    • Écrit par Ladislas ROBERT
    • 3 434 mots
    • 4 médias
    Déjà chez les Porifera (ou Spongiaires), on retrouve plusieurs types de collagènes, comme les fines fibrilles de collagène intercellulaire, (spongine A), et les grosses fibres, macroscopiquement visibles, qui forment la trame solide de ces animaux que J. Gross, qui les a le premier étudiées, a appelé...
  • PHYLOGÉNIE ANIMALE

    • Écrit par Michaël MANUEL
    • 11 693 mots
    ...l'acquisition de la pluricellularité conduit au premier grade, celui des parazoaires (terme introduit par Sollas en 1884), qui correspond aux éponges ou spongiaires. Cette transition évolutive serait récapitulée, au cours du développement embryonnaire de tout animal, par le passage du zygote unicellulaire...

Voir aussi