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SLOVAQUIE

Nom officiel

République slovaque (SK)

    Chef de l'État

    Zuzana Čaputová (depuis le 15 juin 2019)

      Chef du gouvernement

      Ludovít Ódor (depuis le 15 mai 2023)

        Capitale

        Bratislava

          Langue officielle

          Slovaque

            Unité monétaire

            Euro (EUR)

              Population (estim.) 5 424 000 (2024)
                Superficie 49 034 km²

                  La Slovaquie indépendante

                  En janvier 1993, pour les Slovaques, le mythe de la création d'un État « à soi » se réalise. Cette quête millénaire de l'indépendance avait été rendue impossible du fait de la tutelle des « oppresseurs » hongrois, puis tchèques.

                  Les difficiles lendemains de l'indépendance

                  Vladimir Meciar - crédits : Sean Gallup/ Hulton Archive/ Getty Images

                  Vladimir Meciar

                  Légitimé par sa victoire électorale de juin 1992, Vladimir Mečiar, à la tête du Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS) et fort d'une partition négociée à l'amiable avec la partie tchèque, pouvait prétendre au titre de « père de l'indépendance ». Premier ministre de juin 1990 à avril 1991, puis de 1992 à 1994 et enfin de 1994 à 1998, Mečiar fut confronté aux dures réalités de la nouvelle situation du pays. Il fallait adapter ou créer des institutions étatiques, assumer les coûts de la partition d'avec la République tchèque et de la disparition de l'Union monétaire (février 1993), définir le rythme et les méthodes de la transition démocratique et de l'ouverture vers le marché (le pays était en forte récession depuis 1991, suite à la dissolution du CAEM et à la perte de ses débouchés en URSS, réorienter la politique étrangère dans l'optique d'une intégration dans l'Union européenne (UE) et l'OTAN, et les relations bilatérales avec les pays proches (Hongrie, Ukraine, Autriche). La communauté internationale doutait de la capacité de Bratislava à aboutir à une « stabilisation démocratique ». Or, entre 1994 et 1998, on assista à un redressement économique remarquable, même si les méthodes employées ont été fortement critiquées par l'opposition et par les milieux financiers étrangers.

                  Une crise politique éclate. Sur la demande du président Michal Kováč, élu en février 1993, le Parlement destitue Mečiar, accusé d'incompétence et de corruption, au printemps de 1994. Mais, dès son retour au pouvoir, après une victoire lors des législatives anticipées en décembre 1994, à la tête d'une coalition – HZDS, Parti national slovaque et Association des ouvriers de Slovaquie – Mečiar décidait d'annuler la seconde vague de privatisations de masse par le biais de coupons, au profit de la méthode de la vente directe.

                  Très vite, le gouvernement se vit accusé de clientélisme, les candidats à l'achat des entreprises étant souvent des proches des partis de la coalition au pouvoir. En 1994-1995, seulement 5 ventes d'entreprises sur 371 se sont faites au bénéfice d'étrangers. Le gouvernement justifie ce choix par la nécessité de garder le contrôle des secteurs stratégiques en évitant une trop grande dispersion de l'actionnariat, et de créer une couche d'entrepreneurs nationaux. En outre, cette option permettait aux trois banques slovaques sous pouvoir d'État d'exercer le contrôle financier des entreprises. En mars 1994, contre l'avis du GATT et de l'UE, une surtaxe à l'importation fut introduite, afin de réduire le déficit commercial et de protéger les entreprises nationales en pleine reconversion. La politique économique menée par Mečiar visait donc plus à soutenir l'activité et l'emploi dans le pays, qu'à respecter les exigences des organisations internationales.

                  La Slovaquie au ban des nations

                  Étant donné la position géopolitique du pays, la volonté de réorienter les relations avec les anciens partenaires, y compris ceux de l'ex-CAEM désormais regroupés pour une partie au sein de la Communauté des États indépendants,répondait plus à des nécessités économiques et commerciales, que politiques. La Slovaquie est déjà fortement dépendante du marché tchèque (deuxième partenaire commercial après l'Allemagne), et du marché russe pour l'importation de matières premières, qui représente la principale source de son déficit commercial permanent. Elle ne pouvait donc pas[...]

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                  Écrit par

                  • : fonctionnaire à l'U.N.E.S.C.O.
                  • : chargé d'études à la Documentation française, Paris
                  • : maître de recherche au C.N.R.S.
                  • : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Fedor BALLO, Jaroslav BLAHA, Universalis, Michel LARAN et Marie-Claude MAUREL. SLOVAQUIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Slovaquie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Slovaquie : carte physique

                  Slovaquie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Slovaquie : drapeau

                  Hautes Tatras, Slovaquie - crédits : EPA/ CTK/ M. Zarnayova/ Communauté européenne

                  Hautes Tatras, Slovaquie

                  Autres références

                  • SLOVAQUIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AUTRICHE

                    • Écrit par Roger BAUER, Jean BÉRENGER, Annie DELOBEZ, Universalis, Christophe GAUCHON, Félix KREISSLER, Paul PASTEUR
                    • 34 125 mots
                    • 21 médias
                    ...également au rang de langue de culture. Les villes royales et les Saxons de Transylvanie parlent et écrivent l'allemand, tandis qu'en Haute-Hongrie (actuelle Slovaquie) les paysans ne connaissent que le slovaque, langue qu'utilisent le clergé et les justices seigneuriales. E. Brown, médecin anglais qui parcourut...
                  • BACILEK KAROL (1896-1974)

                    • Écrit par Ilios YANNAKAKIS
                    • 643 mots

                    Le nom de Karol Bacilek est étroitement lié à la période la plus sombre de l'histoire tchécoslovaque de l'après-guerre : les « procès » politiques des années 1950. Surnommé le Beria tchécoslovaque, Bacilek a été un des principaux organisateurs des procès contre Slansky et d'autres éminents dirigeants...

                  • BRATISLAVA, anc. PRESBOURG

                    • Écrit par Marie-Claude MAUREL
                    • 597 mots
                    • 2 médias

                    Depuis la scission de la Tchécoslovaquie, le 1er janvier 1993, Bratislava (425 500 hab. en 2003) est devenue la capitale de la République slovaque. Au bord du Danube, à proximité des frontières autrichienne et hongroise, la ville se trouve dans une position excentrée par rapport au territoire...

                  • CARPATES

                    • Écrit par André BLANC, Pierre CARRIÈRE, Universalis, Mircea SANDULESCU
                    • 4 852 mots
                    • 2 médias
                    L'orogène carpatique comprend, d'une part,la chaîne de montagnes à double courbure qui s'étend de Bratislava, en Slovaquie, jusqu'à la rivière Timok, en Serbie orientale, d'autre part, des reliefs plus ou moins isolés, situés à l'intérieur de l'arc, tels les monts Apuseni en ...
                  • Afficher les 17 références

                  Voir aussi