VOUET SIMON (1590-1649)
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La gloire parisienne
En 1627, Louis XIII rappelle à Paris ce peintre qu'il pensionnait déjà à Rome. Dans la capitale en pleine reconstruction, Vouet s'impose rapidement. En vingt ans, il va multiplier les retables, les décors de galeries et d'appartements et les cartons de tapisseries, sans renoncer jamais au tableau de chevalet. Autour de lui, pour venir à bout des commandes, un important atelier se constitue, où les simples élèves côtoient des spécialistes (du paysage, du décor de grotesques, des animaux, etc.) et des disciples qui sont aussi des collaborateurs : citons, parmi les spécialistes, Juste d'Egmont, Pierre Patel, François Belin, Jean Cotelle, Pieter Van Boucle, Henri Bellange ; parmi les collaborateurs, François Perrier, Pierre Mignard, Noël Quillerier, Michel I Corneille, Charles Poërson, Nicolas Chaperon, Michel Dorigny, François Tortebat, Eustache Le Sueur, Charles Le Brun et Charles Dauphin... On trouve là quelques-unes des futures gloires du siècle. L'entreprise, le mot n'est pas trop fort, garde cependant un caractère familial très marqué ; de fait, au moins quatre des collaborateurs de Vouet lui seront apparentés : Jacques Sarrazin et Michel Corneille qui épousent chacun l'une de ses nièces, plus tard François Tortebat et Michel Dorigny que Vouet mariera à ses filles. Dans une grosse production relativement homogène (des artistes comme Le Sueur ou Le Brun assimileront complètement le style de Vouet avant de s'en détacher) et d'autant plus difficile à appréhender, les spécialistes s'efforcent depuis quelques années de faire la part entre ce qui revient au maître seul, ce qui est le résultat d'un travail d'atelier et ce qui appartient en propre à tel ou tel de ses collaborateurs.
Pour sédentaire qu'elle soit, l'activité de Simon Vouet à Paris donne la même impression de tourbillon que les voyages d'autrefois. De 1627 à 1649, l'entrepreneur de grands chantier [...]
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Écrit par :
- Robert FOHR : historien de l'art
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MELLAN CLAUDE (1598-1688)
Originaire d'Abbeville (Somme), patrie de nombreux graveurs de talent, Claude Mellan vit le jour en mai 1598. Son père et homonyme et un de ses frères, Philippe, étaient chaudronniers et planeurs de cuivre. Ce milieu professionnel fut probablement à l'origine de sa vocation. On ignore toutefois quels furent ses maîtres dans l'art de la taille-douce fort peu développée en France au début du xvii e […] Lire la suite
REPRODUCTION DES ŒUVRES D'ART - Copie et reproduction depuis la Renaissance
Dans le chapitre « La gravure d'interprétation » : […] Le projet de donner à voir un équivalent graphique d'une peinture a pris corps avec la pratique de la gravure sur cuivre à une époque où l'art valorisait les modèles et l'acte d'imitation. La gravure, qui avait d'abord produit quantité de compositions originales, est amenée à multiplier les images de peintres célèbres ; on répète ainsi Raphaël, Parmesan ou Corrège. Les peintres eux-mêmes en vinren […] Lire la suite
TAPISSERIE
Dans le chapitre « Baroque et classicisme : le xviie siècle » : […] Bruxelles, qui avait été le haut lieu de la tapisserie au xvi e siècle, dut céder sa suprématie aux manufactures françaises au siècle suivant. Les tapissiers anversois, qu'avaient rejoints des liciers émigrés de la capitale du Brabant, proposaient une production abondante, mais qui n'était pas toujours de grande qualité. En Hollande, le principal centre de tissage était Delft. En 1597, Henri IV o […] Lire la suite
TÉNÉBRISME
Historiquement, le ténébrisme s'affirme autour des peintres du xvii e siècle qui ont suivi la leçon de Caravage dans l'utilisation de l'ombre comme moyen d'expression plastique, peintres appelés pour cela tenebrosi . Il faut donc remonter à Caravage, à son sens de la lumière et de l'ombre qui apparaît dans son œuvre surtout autour de 1600, par exemple dans Le Repas à Emmaüs (pinacothèque de la B […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Robert FOHR, « VOUET SIMON - (1590-1649) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/simon-vouet/