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SASSANIDES

Deux grands rois : les Xusrō

À la faveur de la paix religieuse et grâce à deux rois sages et réformateurs, le vie siècle est la période la plus brillante de l'histoire des Sassanides. Xusrō Ier Anushirvān (« à l'âme immortelle » ; 531-579) entreprit de profondes réformes : il remédia aux désordres causés par le mouvement mazdakite (biens et femmes enlevés sont restitués), rendit moins lourde la taxation foncière et personnelle, réforma le système militaire. À l'extérieur, il signa la paix avec Byzance, anéantit les Hephtalites qui menaçaient l'empire à l'est et étendit sa domination sur le Yémen. La tradition arabo-persane le présente comme le type du roi juste et magnanime. Bâtisseur de villes (Veh-Andiyōk-Xusrō), résidant à Ctésiphon qui formait alors avec Séleucie un ensemble de sept villes, il encouragea les lettres et les arts, qui bénéficièrent d'apports étrangers : l'influence de la Grèce en médecine, celle de l'Inde dans la littérature (Kalile u Dimna) sont bien connues. Les écrits sapientiaux (andarz) ont aussi fleuri à cette époque. La tolérance religieuse était finalement restaurée.

Les fastes de la cour du petit-fils de Xusrō, Xusrō II Abarvēz (« le Victorieux » ; 591-628), sont restés célèbres à juste titre. Après avoir dû chercher aide auprès de l'empereur byzantin Maurice pour recouvrer son trône, Xusrō II, qui épousa une princesse chrétienne, Shīrīn, demeurée légendaire, guerroya jusqu'à Jérusalem, où il s'empara de la sainte Croix qu'il rapporta à Ctésiphon, et poursuivit ses conquêtes jusqu'à Alexandrie en Égypte. Le nord-ouest de l'Inde dut même reconnaître sa suzeraineté. Mais Héraclius lui fit subir plus tard de dures défaites en Asie Mineure, en Arménie, et alla jusqu'à assiéger Ctésiphon d'où Xusrō dut s'enfuir. La mort de ce dernier qui intervint peu après fut suivie de règnes éphémères et de troubles, à la faveur desquels les armées arabes, dès 636, déferlèrent sur l'Iran. Les folles dépenses engagées à la cour de Xusrō II, dont le luxe était proverbial, ne sont sans doute pas étrangères à cette chute rapide d'un grand empire.

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Pour citer cet article

Philippe GIGNOUX. SASSANIDES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

300 à 400. Christianisme - crédits : Encyclopædia Universalis France

300 à 400. Christianisme

Palais d'Ardashir I<sup>er</sup> - crédits :  Bridgeman Images

Palais d'Ardashir Ier

Triomphe de Shapur I<sup>er</sup> - crédits :  Bridgeman Images

Triomphe de Shapur Ier

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    ...apparaissait un nouveau pouvoir, indigène et nationaliste, qui aspirait à la restauration de l'empire des Achéménides dans toute son étendue. C'était la dynastie sassanide dont le deuxième souverain, Shapour Ier, envahit l'empire des Kushana et, après avoir vaincu ses armées, mit à sac sa capitale d'été, Bagram....
  • ARDACHIR Ier (mort en 241) roi des Perses (224-241)

    • Écrit par Philippe OUANNÈS
    • 403 mots
    • 2 médias

    Petit-fils de Sāsān, ancêtre éponyme de la dynastie sassanide qu'Ardashīr (Ardachir) contribua à fonder. Jeune encore, il obtient de son suzerain Gushihr, le commandement militaire de la ville de Darabdjird. Il étend peu à peu son pouvoir sur les villes voisines, en les assiégeant, en tuant les...

  • BAHRĀM ou VAHRĀM LES

    • Écrit par Michèle ÉPINETTE
    • 702 mots
    • 2 médias

    Rois sassanides de Perse (iiie-Ve s.). Leur nom, Bahrām ou Vahrām, est dérivé du pehlevi varahran et de l'avestique verethraghna. Bahrām Ier (273-276) était le second fils de Šāhpūr Ier et le frère de Hormazd Ier auquel il succéda. Les événements politiques de son règne sont très mal...

  • FIRDOUSI (940 env.-env. 1020)

    • Écrit par Charles-Henri de FOUCHÉCOUR
    • 2 172 mots
    • 2 médias
    ...gouvernait seule le monde ; le nom de ses rois se retrouve aisément dans la tradition religieuse représentée par l'Avesta. Quand il aborde l'histoire des Sassanides, le Shāhnāmè cesse d'être proprement une épopée. Les faits historiques se font plus précis ; on y trouve de longs développements,...
  • Afficher les 15 références

Voir aussi