SASSANIDES
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Le foisonnement des idées religieuses
Mani bénéficia d'une large tolérance sous les premiers Sassanides et put tout à la fois former des disciples, consigner par écrit son enseignement et le propager dans l'empire. Il effectua même des voyages en Inde. Mais cette tolérance à son endroit cessa sous le règne des Vahrām, de Vahrām II (276-293) en particulier, qui, sur dénonciation du grand mage Kirdīr, le fit arrêter et jeter en prison, où il mourut. Kirdīr est une autre figure célèbre du iiie siècle. Il est assez bien connu aujourd'hui, grâce aux quatre inscriptions qu'il a laissées et qui retracent sa carrière prestigieuse. Il fut l'organisateur, sinon le fondateur, d'un zoroastrisme d'État, dont il devint le chef suprême, devenant, par là même, le deuxième personnage de l'empire. Il employa toute son énergie à développer le culte, à accroître le clergé, à établir partout des temples du feu. Les fouilles semblent confirmer cette dernière affirmation, car c'est de l'époque sassanide qu'on date le plus grand nombre de ces monuments, soit quarante-neuf sur les soixante-six connus à ce jour. Parmi ceux-là, une quarantaine sont des čahār tāq, petits bâtiments carrés à quatre murs ouverts sur l'extérieur et surmontés d'une coupole ; la moitié d'entre eux sont situés en Perside (Fārs).
Kirdīr ne se borna pas à promouvoir la « bonne religion des mazdéens », mais, par suite des progrès réalisés en Iran et ailleurs par les religions à Écritures, comme le judéo-christianisme et le manichéisme, il en persécuta les adeptes, comme il le dit lui-même. Il n'épargna pas non plus, semble-t-il, ceux qui, à l'intérieur du mazdéisme, ne professaient pas des doctrines orthodoxes, tels peut-être les maguséens, qui s'étaient laissé séduire par l'astrologie chaldéenne, ou les Zervanites, qui croyaient en un mythe des origines foncièrement dualiste, selon lequel le dieu du temps, Zurvān, aurait engendré deux jumeaux, Ohrmazd et Ahriman, dieux du bien et du mal. Comme ce mythe est connu surtout par des sources étrangères (syriaques et arméniennes), on [...]
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Écrit par :
- Philippe GIGNOUX : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
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Pour citer l’article
Philippe GIGNOUX, « SASSANIDES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/sassanides/