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SANTALALES

L'ordre des Santalales groupe des plantes dicotylédones qui, pour la plupart, vivent en parasites sur les racines ou les branches d'autres plantes et corrélativement présentent des régressions structurales, parfois très poussées. Ce sont des herbes ou des arbustes ( gui, Loranthus), parfois des arbres : le santal peut dépasser dix mètres de haut.

Étude du gui

Gui : fleurs et fruit - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gui : fleurs et fruit

Le gui (Viscum album) vit en parasite sur les branches de certains arbres ou arbustes, surtout sur les pommiers et les peupliers, dans une grande partie de l'Europe moyenne et méridionale, en Asie tempérée et en Afrique du Nord. C'est un petit arbuste glabre dont les tiges et rameaux verts se divisent en 2 ou 3 branches (donnant souvent une fausse dichotomie par avortement du bourgeon terminal) et portent des feuilles opposées, sessiles, oblongues-elliptiques, épaisses et coriaces, à 4-8 nervures parallèles, et persistant un an et demi à trois ans. Le gui est dioïque. Ses fleurs sont disposées en petites cymes triflores, aux aisselles des feuilles et au sommet des rameaux. Les fleurs mâles ont 4 à 6 pièces triangulaires, valvaires, inégales, portant sur leur face interne de nombreux sacs polliniques s'ouvrant chacun par un pore : ces pièces représentent la soudure d'un tépale et d'une étamine. Les fleurs femelles, plus petites que les mâles, ont 4 tépales et un gynécée bicarpellé ; l'ovaire infère, enfoncé dans le réceptacle, est rempli d'un tissu massif dans lequel se différencient plusieurs sacs embryonnaires ; il n'y a ni placentas ni ovules distincts. L'ovaire mûrit en une pseudo-baie (drupe) dont la chair contient une glu, la viscine, et renferme une ou deux graines, la plupart des sacs embryonnaires ayant dégénéré. Chaque graine est munie de un à trois embryons et d'un albumen abondant.

L'anthèse a lieu de janvier à avril ; les fleurs sont odorantes et pollinisées par des insectes, mais la fécondation est retardée et les fruits ne sont mûrs qu'à l'automne de l'année suivante ; ils ne tombent qu'au début de la troisième année ou sont mangés par des oiseaux, grives draines (Turdus viscivorus) en hiver, fauvettes à tête noire en mars ; les graines régurgitées, encore entourées de pulpe visqueuse, restent collées sur les branches où elles germent. L'hypocotyle sort alors de la graine, applique son extrémité contre l'hôte en formant une sorte de disque adhésif au centre duquel se développe une racine-suçoir qui perce l'écorce jusqu'au bois ; les cotylédons et l'épicotyle n'apparaissent que l'année suivante. Des cordons corticaux chlorophylliens se forment à partir du suçoir primaire et émettent des suçoirs secondaires. Les couches annuelles de bois, en se développant, englobent ces suçoirs.

Le gui effectue lui-même la synthèse chlorophyllienne et n'est donc qu'un hémiparasite, c'est-à-dire une plante qui ne prend à son hôte qu'une partie de sa nourriture. On pense même qu'il y aurait une certaine symbiose, en ce sens qu'en hiver le gui fournirait à son hôte des produits de son élaboration chlorophyllienne.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, chef de département au Jardin botanique national de Belgique

Classification

Pour citer cet article

André LAWALRÉE. SANTALALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Gui : fleurs et fruit - crédits : Encyclopædia Universalis France

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