Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

RUBIS

Les confusions possibles et les imitations

Le rubis peut être confondu avec le spinelle (Mg [Al2O4]), qui arbore une couleur et une dureté (8) voisines. Beaucoup de joyaux des royaumes d'Europe sont en fait des spinelles que l'on a longtemps considérés comme des rubis. C'est le cas d'un gros spinelle brut dit Côte de Bretagne, acheté par Louis XIV pour un rubis, qui fut ensuite taillé en dragon par Jacques Guay à la demande de Louis XV ; il est resté depuis dans le trésor de la couronne de France au Louvre. L'absence de pléochroïsme (variations de couleur qui apparaissent au microscope en tournant la platine en lumière naturelle) et de l'effet de « soie » distingue le spinelle rouge du rubis. Certains grenats et la tourmaline peuvent aussi être confondus avec le rubis, mais l'absence de pléochroïsme et d'intensification de la couleur à une lumière intense, complétée par une éventuelle mesure du poids spécifique et de l'indice de réfraction lèvent toute ambiguïté d'identification.

Sur le marché, certaines appellations prêtent à confusion : le rubis balais est un spinelle, le rubis du Cap, un grenat, et le rubis de Sibérie, une tourmaline.

Les imitations aussi sont nombreuses ; par exemple, les « doublets » sont constitués d'un dessus (couronne) en grenat ou en rubis synthétique et d'un dessous (culasse) en verre. Un examen attentif laisse apparaître un mince filet rougeâtre sur les bords de la pierre. D'autres pierres sont en fait des reconstitutions obtenues à partir de petits débris de rubis naturels agglomérés par fusion à haute température. Elles sont plus difficiles à reconnaître, comme les rubis synthétiques issus de méthodes physico-chimiques, mais, exemptes de défauts et d'inclusions, elles présentent une pureté qui les trahit.

Les rubis synthétiques trouvent leur usage dans les mécanismes horlogers. Le rubis naturel est taillé comme le diamant pour la joaillerie, mais sa relative fragilité nécessite des précautions et tout l'art des lapidaires pour le facetter et le sertir.

— Yves GAUTIER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015

Classification

Pour citer cet article

Yves GAUTIER. RUBIS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Rubis : principales caractéristiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Rubis : principales caractéristiques

Rubis, 2 - crédits : Mark A Schneider/ Science Source/ Getty Images

Rubis, 2

Autres références

  • COULEUR DES MINÉRAUX

    • Écrit par André JULG
    • 3 516 mots
    • 3 médias
    ...incolore à l'état pur, des ions Cr3+ viennent prendre la place d'atomes d'aluminium. Apparaît alors une magnifique couleur rouge, c'est le rubis de Birmanie. Si du fer, sous forme d'ions Fe3+, vient s'ajouter, se substituant aussi à des atomes d'aluminium, comme dans le rubis de Siam,...
  • CRISTAUX - Synthèse des cristaux

    • Écrit par Yves GAUTIER
    • 6 273 mots
    • 2 médias
    ...variétés colorées méritent en effet l'attention de la cristallogenèse, car elles font partie des quatre pierres précieuses (avec le diamant et l'émeraude) : le rubis, qui est un corindon de couleur rouge (due à des atomes de chrome), et le saphir qui rassemble toutes les autres espèces colorées, dont la teinte...
  • GEMMES

    • Écrit par Jean-Paul POIROT, Henri-Jean SCHUBNEL
    • 6 216 mots
    • 26 médias
    Le rubis et le saphir sont des variétés de corindon, oxyde d'aluminium. Ce minéral est moins dur que le diamant (H = 9) ; sa cassure est conchoïdale. Les pierres les plus appréciées sont celles qui possèdent une grande limpidité et une teinte lumineuse et profonde : rouge « sang de pigeon »...

Voir aussi