Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

POTOSÍ

Bolivie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bolivie : carte administrative

Le centre minier du début du xviie siècle n'est plus qu'une ville triste de Bolivie de 132 800 habitants (recensement de 2001), capitale du département homonyme, battue par les vents glacés de la puna à plus de 4 000 mètres en contrebas du Cerro Rico. Malgré les inondations et tremblements de terre qui ont touché la ville, de nombreux monuments rappellent l'époque de la splendeur de Potosí : Casa de la Moneda, église de San Lorenzo, couvent de San Francisco.

Mines de Potosí - crédits : AKG-images

Mines de Potosí

Potosí fut fondée en 1545 par Juan de Villaroel. La légende veut qu'un Indien, en faisant du feu pour se réchauffer, vit fondre les pierres du foyer : c'était de l'argent ! Philippe II fit de Potosí une ville impériale. Elle devint rapidement la plus grande ville du continent. Au début du xviiie siècle, elle comptait 150 000 habitants. Le travail épuisant dans les mines d'argent était assuré par des corvées, la mita, auxquelles étaient assujettis les Indiens. Potosí constituait alors un pôle d'où rayonnaient les chemins muletiers joignant l'estuaire de La Plata à Lima. L'argent de Potosí permit à l'Espagne de mener une grande politique européenne au xviie siècle. Faute de progrès technique, l'exploitation des mines déclina et cessa même au xviiie siècle avant de reprendre, dans une moindre mesure, à la fin du xixe siècle, pour extraire principalement de l'étain.

Après la révolution bolivienne de 1952, les mines ont été nationalisées. Dans les années 1990, la plupart des mines d’État furent fermées, mais une partie a été rouverte sous la forme de coopératives. Des milliers de mineurs y travaillent encore pour extraire du zinc, de l’étain et de l’argent.

Les mines avec leur système d’aqueducs et de lacs artificiels, ainsi que la ville coloniale et les barrios mitayos, les quartiers ouvriers, sont classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’U.N.E.S.C.O. depuis 1987. Le tourisme s’est développé, participant à l’économie de la ville ; les coopératives en profitent pour organiser des visites dans les entrailles de la montagne.

— Olivier DOLLFUS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Olivier DOLLFUS. POTOSÍ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Bolivie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bolivie : carte administrative

Mines de Potosí - crédits : AKG-images

Mines de Potosí

Autres références

  • AMÉRIQUE (Histoire) - Amérique espagnole

    • Écrit par Jean-Pierre BERTHE
    • 21 855 mots
    • 13 médias
    ...d'argent mexicaines sont découvertes en 1530-1531 ; en 1545, dans le haut Pérou, commence l'exploitation du fabuleux gisement argentifère du Potosi. Les métaux précieux servent à payer les marchandises importées d'Europe : étoffes, outillage, vins, huile, etc., dont les Espagnols des Indes ne...
  • CHARLES QUINT - (repères chronologiques)

    • Écrit par Sylvain VENAYRE
    • 197 mots

    1500 Naissance, à Gand, de Charles, fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle.

    1516 Il est proclamé roi d'Espagne et des Deux-Siciles et souverain des Amériques sous le nom de Charles Ier.

    1519 Il est élu empereur sous le nom de Charles V (dit Charles Quint).

    1521 Échec de la rencontre...

  • EXPLORATIONS

    • Écrit par Jean-Louis MIÈGE
    • 13 773 mots
    • 1 média
    De ces postes aventurés aux limites des régions annexées, le plus célèbre exemple sera Potosi au Pérou (1591) ou le filon de Guanajuato au Mexique, qui donnera naissance au joyau de la ville coloniale baroque. Le monde fiévreux de la mine domine l'Amérique espagnole du xviie siècle. Il appelle...

Voir aussi