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PHILIDOR LES DANICAN dits LES (XVIIe-XVIIIe s.)

Dynastie de musiciens français (depuis Louis XIII jusqu'à la Révolution), dont certains furent illustres. Après Michel Danican, hautboïste sous Louis XIII (lequel l'aurait comparé à un artiste italien du nom de Filidori, d'où le pseudonyme adopté), une douzaine de compositeurs ou d'instrumentistes virtuoses portent ce nom. Jean (1620 env.-1679), hautboïste et fifre de la Grande Écurie, est aussi virtuose sur le cromorne, la trompette marine et la timbale. André (1647 env.-1730), ou Philidor l'Aîné, fit partie de la Grande Écurie, de la Chapelle et de la Chambre du roi ; ses fonctions de bibliothécaire musical près le roi à Versailles (1684) furent importantes. De ses compositions, on peut signaler seulement les onze opéras-ballets, ses Pièces à deux basses de viole, basse de violon et basson (1700) et sa Suite de danses pour les violons et les hautbois (1699). Après Alexandre, frère du précédent, qui appartint à la musique du roi (basse de cromorne, trompette marine), Jacques le Cadet (1657-1708), son frère, occupa les mêmes fonctions à la Grande Écurie ; il entra aussi à la Chapelle et à la Chambre. Anne, fils d'André l'Aîné (1681-1728), fut flûtiste (Grande Écurie, Chapelle, Chambre), et surintendant du prince de Conti ; il dirigea les concerts de la duchesse du Maine. C'est lui qui fonda le célèbre Concert spirituel des Tuileries (1725), première association permanente de concerts publics, qu'il dirigea pendant deux ans et dont l'activité artistique se poursuivit jusqu'à la Révolution. Il a laissé notamment un Premier Livre pour la flûte traversière, flûte à bec, violon et basse (1712), des pastorales, des motets, un Te Deum et une messe. Pierre (1681-1731), fils de Jacques le Cadet, fut violoniste et flûtiste à la Chambre du roi. Il écrivit une pastorale, exécutée à Versailles (1697), trois recueils de Suites à deux flûtes traversières (1717, 1718) et Six Suites de trios pour flûte (1718). Michel (1683-apr. 1722), frère d'Anne, fut percussionniste (timbalier des gardes du corps et tambour de la Chambre) ; il devint le gendre de Delalande. Jacques (1686-1709), lui aussi fils de Jacques le Cadet, fut musicien de la Grande Écurie et timbalier du duc d'Orléans, qu'il suivit en Espagne. François, son frère (1695-1726), fit partie de la Chapelle (basse de cromorne, trompette marine), de la Chambre (hautboïste) et de la Grande Écurie (basse de viole) ; il laissa plusieurs pièces pour la flûte traversière (1716-1718). Nicolas (1699-1769), son frère, fut violiste à la Chambre et hautboïste à la Grande Écurie. Il joua aussi du serpent à la Chapelle.

François-André Philidor (1726-1795), fils d'André l'Aîné, est le plus illustre de la dynastie. Il mourut à Londres dans l'émigration. Élève de Campra, il fit entendre ses premières œuvres à Versailles. Il écrivit beaucoup pour le théâtre : dix opéras-comiques, dont Blaise le savetier (1759), Sancho Pança (1762), Le Bûcheron (1763), Le Maréchal-Ferrant (1761), Le Sorcier (1764), Tom Jones (1765), Le Diable à quatre (1756), Le Soldat magicien (1760), Le Jardinier et son seigneur (1761), Ernelinde, princesse de Norvège (1767), modifiée en Sandomir, prince de Danemark (1769), La Nouvelle École des femmes (1770), Persée (1780), L'Amitié au village (1785), La Belle Esclave (1787), Le Mari comme il les faudrait tous, ou la Nouvelle École des maris (1788). Il collabora avec Rousseau aux Muses galantes et au Devin de village. Son œuvre théâtrale suit l'évolution de l'opéra-comique tout au long du xviiie siècle. Elle est, tour à tour, vaudevillesque, bourgeoise, fantastique, philosophique. Les qualités de l'orchestration manifestent le talent du compositeur, ainsi que celles de l'écriture vocale, tant pour les solistes que pour les chœurs. Dans sa musique religieuse, on peut retenir,[...]

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Écrit par

  • : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien

Classification

Pour citer cet article

Pierre-Paul LACAS. PHILIDOR LES DANICAN dits LES (XVIIe-XVIIIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONCERT

    • Écrit par Jacques CHAILLEY, Universalis
    • 2 852 mots
    ...par semaine, les jeudis et samedis après-midi), après quoi ils émigrèrent dans un salon du Louvre, puis des Tuileries, et donnèrent sans doute à Anne Philidor l'idée de la fondation de ses Concerts spirituels (1725). Ceux-ci furent la première entreprise de concerts publics payants donnés par une formation...
  • HAUTBOIS

    • Écrit par Juliette GARRIGUES
    • 765 mots
    • 4 médias
    ...laquelle tout instrument doit posséder des inflexions semblables à celles de la voix : les hautboïstes Jean Hotteterre « Père » (1610 env.-env. 1692) et Jacques Danican Philidor « Le Cadet » (1657-1708) mettent au point un instrument nouveau issu de la chalemie (du latin calamus : « roseau »), le hautbois,...
  • OPÉRA-COMIQUE

    • Écrit par Marc VIGNAL
    • 580 mots
    • 1 média

    Le vocabulaire français étant le seul à avoir adopté l'expression « opéra-comique » pour désigner une forme de théâtre lyrique où les dialogues parlés alternent avec les scènes chantées, ce terme devrait s'appliquer à des œuvres aussi différentes que Fidelio...

Voir aussi