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ORTHOPTÈRES ET DERMAPTÈRES

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Stridulation et audition des orthoptères

La stridulation joue un rôle important dans la vie de nombreux orthoptères et constitue même le facteur essentiel dans le rapprochement des sexes de certaines espèces. Cependant, la localisation et la structure de l'appareil stridulant et des tympans auditifs sont très différentes chez les ensifères (sauterelles, grillons) et chez les cælifères (criquets).

La stridulation

L'appareil stridulant des ensifères

Gryllus bimaculatus : nervation des élytres - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gryllus bimaculatus : nervation des élytres

Chez les sauterelles comme chez les grillons, la stridulation est toujours produite par le frottement du bord interne des deux élytres. Une nervure appelée archet porte à sa face inférieure une rangée de dents parfois foliacées dont le frottement met en vibration l'autre élytre (fig. 4). D'autres nervures forment un organe de résonance. Mais, tandis que chez les grillons l'appareil stridulant occupe la totalité du champ dorsal de l'élytre du mâle, il reste localisé chez les tettigonides à la région basale. En outre, l'organe stridulant existe sur les deux élytres des grillons tandis que, chez les tettigonides, seul l'élytre gauche porte un archet ; l'élytre droit, beaucoup plus mince, est uniquement capable d'entrer en vibration. Enfin, chez les Ephippiger, l'appareil stridulant est à peu près semblable dans les deux sexes.

L'appareil stridulant des criquets (cælifères)

Le principe même de l'organe stridulant des criquets est totalement différent de celui des ensifères : le chant est produit par frottement des fémurs postérieurs, pourvus de tubercules, contre les nervures (radiale et médiane) des élytres.

L'audition

Decticus verrucivorus : tibia antérieur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Decticus verrucivorus : tibia antérieur

Les tympans auditifs sont placés de tout autre façon chez les ensifères que chez les cælifères. Chez les premiers, ils sont situés sur le tibia de la première paire de pattes et on distingue plusieurs types selon les espèces. Dans les cas les plus simples, les tympans se trouvent au niveau du tégument (tympans ouverts) ; mais, dans d'autres cas, ils peuvent être placés au fond d'une petite cavité (type conchiforme ; fig. 5) ou, encore, être complètement cachés dans une petite cavité dont l'ouverture est rétrécie en forme de fente. En plus de l'organe sensoriel lui-même (scolopidium), il existe souvent des différenciations de la trachée (vésicule acoustique) qui sert de caisse de résonance.

Chez les criquets (cælifères), les tympans sont placés de chaque côté du 1er tergite abdominal. Ils se présentent sous la forme d'une grande membrane ovale tendue dans un cadre sclérifié. La cavité qui se trouve sous le tympan correspond à un grand sac aérien communicant avec le stigmate. La partie sensorielle de l'appareil acoustique est composée d'éléments scolopidiaux reliés au nerf tympanal qui provient du 3e ganglion thoracique. Chez les espèces aptères qui ne produisent pas de sons, l'organe tympanal est réduit ou complètement absent.

Le rôle du son dans la vie des orthoptères

Sauterelles - crédits : Gary Braasch/ Getty Images

Sauterelles

On a pu reconnaître chez les orthoptères six sortes de chants différents correspondant chacun à un état physiologique de l'insecte, mais la plupart d'entre eux restent difficiles à interpréter. Seules la stridulation de rivalité (ou de combat) et la stridulation sexuelle ont été étudiées. Chaque espèce émet un son dont les fréquences vibratoires, les variations d'amplitude ou d'intensité ainsi que le rythme sont caractéristiques. Chez les ensifères, le son joue un rôle prépondérant dans le rapprochement des sexes et on sait que les femelles de grillons ou de sauterelles sont irrésistiblement attirées par le chant du mâle (même par son enregistrement magnétique). Chez les criquets, les réactions des femelles au chant du mâle sont moins nettes et leur étude est moins avancée.

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Robert GAUMONT. ORTHOPTÈRES ET DERMAPTÈRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Sauterelle - crédits : Michael Ritter/ McPhoto/ ullstein bild/ Getty Images

Sauterelle

Tettigonia viridissima : vue latérale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tettigonia viridissima : vue latérale

Tettigonia viridissima : face supérieure des ailes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tettigonia viridissima : face supérieure des ailes

Autres références

  • AUTOTOMIE

    • Écrit par
    • 459 mots

    Rupture volontaire d'un appendice (patte ou queue) à la suite d'une brusque pression assez intense. Une sauterelle, saisie par sa patte postérieure, la détache tout entière et s'enfuit ; un lézard, attrapé par sa longue queue, la brise et l'animal mutilé s'échappe....

  • GRILLON

    • Écrit par
    • 403 mots

    Petit insecte sauteur, à ailes antérieures durcies (élytres) et à longues antennes filiformes, connu pour son chant.

    Classe : Insectes ; ordre : Orthoptères ; sous-ordre : Ensifères ; famille : Gryllidés

    Les grillons, représentés par environ 2 400 espèces, vivant surtout sous les climats...

  • TUMEURS ET GALLES VÉGÉTALES

    • Écrit par
    • 6 452 mots
    • 5 médias
    ...localisées sur les tiges et les racines. Le virus (Reoviridae) est un icosahèdre de 75 nm de diamètre qui contient douze molécules d'ARN bicaténaire. Dans les conditions naturelles, le virus est transmis aux plantes saines par des insectes orthoptères (Agallia, Agalliopsis) qui ont été contaminés en...