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NORMA (V. Bellini)

Norma, Vincenzo Bellini - crédits : A. Dagli Orti/ DeAgostini/ Getty Images

Norma, Vincenzo Bellini

Tragédie lyrique (tragedia lirica) en deux actes sur un livret de Felice Romani d'après Norma d'Alexandre Soumet, tragédie en cinq actes et en vers représentée pour la première fois au Théâtre royal de l'Odéon, à Paris, le 6 avril 1831, Norma est composée par Vincenzo Bellini entre septembre et la fin de novembre 1831 et créée à la Scala de Milan le 26 décembre 1831. Conduisant le bel canto à son apothéose, ce chef-d'œuvre absolu du romantisme italien, qui témoigne de façon magistrale du génie mélodique d'un compositeur âgé d'à peine trente ans, déconcerte le public ; troublé par le caractère particulièrement dramatique du sujet comme par la structure de l'ouvrage – qui ne repose plus systématiquement sur les traditionnels airs, duos, trios et ensembles bien séparés –, celui-ci ne lui réserve lors de la première qu'un accueil glacé, en dépit de la présence des meilleurs chanteurs de leur temps dans les rôles principaux : les sopranos Giuditta Pasta – qui fait ses début à la Scala – dans le rôle-titre et Giulia Grisi (Adalgisa), le ténor Domenico Donzelli (Pollione) et la basse Vincenzo Negrini (Oroveso). Mais, dès la deuxième représentation, le 27 décembre, les chanteurs seront applaudis et le compositeur appelé par le public, dont l'enthousiasme ira croissant au cours des trente-deux autres représentations de la saison. Norma ne quittera plus dès lors le répertoire. À Paris, l'ouvrage est créé au Théâtre-Italien, le 8 décembre 1835, avec notamment Giulia Grisi (Norma), Giovanni Battista Rubini (Pollione) et Luigi Lablache (Oroveso).

Argument

L'action se déroule en Gaule, pendant l'occupation romaine. La sinfonia d'ouverture instaure d'emblée un climat mystérieux et solennel.

Acte I. Dans le bois sacré, le grand prêtre Oroveso (basse), les druides et les guerriers gaulois se réunissent ; Oroveso et les druides supplient les dieux d'instiller dans le cœur des guerriers assez de haine pour que soit renversé le joug romain. Tous se retirent et le proconsul de Rome en Gaule, Pollione (ténor), apparaît, accompagné de son ami Flavio (ténor), à qui il confie s'être lassé de la grande prêtresse Norma (soprano), fille d'Oroveso, qui a trahi ses vœux sacrés en lui donnant deux fils ; il aime désormais Adalgisa (soprano, mais ce rôle est souvent confié à une mezzo-soprano), jeune prêtresse du temple d'Irminsul (cavatine de Pollione « Meco all'altar di Venere » : « Avec moi à l'autel de Vénus »). Ils sortent alors que les Gaulois se rassemblent autour de Norma : allant contre leurs souhaits, elle les dissuade de faire la guerre, prédisant que Rome tombera d'elle-même ; ce faisant, elle cherche surtout à préserver son amant de toute menace. Elle coupe le gui dédié à la déesse Lune, à laquelle elle adresse une prière de paix (célébrissime cavatine « Casta diva » : « Chaste déesse »). Le rite achevé, Adalgisa se retrouve seule, bientôt rejointe par Pollione, qui la presse de ses avances et la convainc de fuir avec lui à Rome (duo « Va, crudele, al dio spietato »/ « E tu pure, ah ! tu non sai » : « Va, cruelle, à ton dieu impitoyable »/ « Et toi aussi, ah ! tu ne sais pas »).

Dans sa demeure, Norma révèle à sa confidente Clotilde (soprano) son pressentiment que Pollione veut l'abandonner en retournant à Rome. Adalgisa paraît et, pleine de honte, confesse à Norma sa passion pour un Romain. Norma, trouvant le reflet de ses propres tourments dans les déchirements d'Adalgisa entre son amour et ses vœux, est prête à lui pardonner (duo « Oh ! rimembrenza ! » : « Oh ! souvenir ! »). Mais Pollione apparaît et elle découvre avec fureur que la jeune fille est sa rivale. L'air de Norma « Oh ! di qual sei tu vittima crudo e funesto inganno ! » (« Oh ! de quel cruel et funeste mensonge tu es la victime[...]

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure et de Sciences Po Paris, assistant à l'université Marc Bloch (Strasbourg), critique musical

Classification

Pour citer cet article

Timothée PICARD. NORMA (V. Bellini) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Norma, Vincenzo Bellini - crédits : A. Dagli Orti/ DeAgostini/ Getty Images

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