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MONILOPHYTES ou POLYPODIOPHYTES

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Utilisations des Monilophytes

Généralement impropres à la consommation, parfois toxiques ou aux propriétés mal connues, les Monilophytes sont relativement peu utilisées par l’homme. Elles sont toutefois très appréciées pour leur aspect esthétique, notamment en horticulture.

Consommation

La consommation de Monilophytes par les hommes reste anecdotique. Les jeunes pousses de certaines espèces peuvent être consommées, comme celles de la fougère aigle ou de la fougère plume d’autruche (Matteucciastruthiopteris). La vigilance s’impose cependant car les frondes de la fougère aigle accumulent des substances toxiques en vieillissant. Parmi les substances mises en évidence, on trouve l’aquilide A (molécule cancérigène), des dérivés de cyanure ainsi qu’une enzyme (la thiaminase) qui détruit la vitamine B1 présente dans l'organisme. Ces substances rendent alors cette fougère toxique pour les hommes et les animaux. La consommation de frondes, même jeunes, est donc controversée : au Japon, on trouverait des cas de cancers de l’estomac liés à l’ingestion de cette fougère. Sous les tropiques, le rhizome de certaines autres espèces de fougères (par exemple Diplaziumesculentum), riche en amidon, peut être consommé.

Étant riche en silice, la tige des prêles était ponctuellement utilisée pour ses propriétés abrasives afin de récurer les casseroles ou polir les métaux.

Usages médicinaux

Plusieurs espèces de Monilophytes sont représentées dans la pharmacopée traditionnelle européenne et nord-américaine mais, pour beaucoup d’entre elles, leurs usages n’ont pas été validés par des essais cliniques et sont souvent tombés dans l’oubli. On peut citer : la fougère mâle (Dryopterisfilix-mas), servant de vermifuge ; la capillaire (Adiantum capillus-veneris), utilisée en sirop (« sirop de capillaire ») contre la toux ; l’osmonde royale (Osmundaregalis), qui aurait des propriétés diurétique, astringente et cicatrisante, et dont les frondes servent à confectionner des coussins et matelas à action antirhumatismale ; le polypode (Polypodiumsp.), qui serait laxatif et expectorant. Les prêles (Equisetum sp.), via la silice qu’elles contiennent, sont encore utilisées en médecine naturelle pour leurs propriétés reminéralisantes et diurétiques. Sous les tropiques, les Monilophytes entrent également dans la composition de nombreux remèdes naturels, mais les substances impliquées et leurs propriétés n’ont pas été étudiées.

Culture et arts

La beauté du feuillage des Monilophytes a inspiré divers artistes et cultures. On peut citer, par exemple,la fougère argentée (dont la face inférieure des frondes présente un aspect argenté), connue sous le nom de silverfern (Cyatheadealbata), utilisée comme emblème par de nombreuses équipes sportives de Nouvelle-Zélande, pays exceptionnellement riche en Monilophytes (environ 200 espèces) malgré sa position géographique sous des latitudes élevées.

Sous le règne victorien (1837-1901), les fougères étaient très à la mode au Royaume-Uni, comme en témoignent les décors d’objets de l’époque. Ce phénomène est décrit sous le terme Pteridomania.

Horticulture

De nombreuses espèces de Monilophytes sont appréciées des jardiniers comme plantes d’ombre. Parmi les espèces agrémentant les jardins, on peut citer notamment des Polystichum persistants, des Dryopteris et de nombreuses espèces asiatiques. Les prêles sont aussi appréciées pour leur aspect graphique et peuvent être utilisées par les jardiniers pour élaborer un purin aux propriétés antifongiques. Quelques espèces de fougères arborescentes ont une certaine rusticité telle Dicksoniaantarctica. En plantes d’intérieur, on trouvera des espèces tropicales comme la fougère nid-d’oiseau (Aspleniumnidus), les Pteris ou encore la capillaire (plusieurs espèces du genre Adiantum). En aquariophilie, on trouve souvent Microsorum[...]

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Classification

Pour citer cet article

Jean-Yves DUBUISSON et Sabine HENNEQUIN. MONILOPHYTES ou POLYPODIOPHYTES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 08/04/2019

Médias

Morphologie et cycle de vie d’une fougère - crédits : Encyclopædia Universalis France

Morphologie et cycle de vie d’une fougère

Reconstitution d’un <em>Calamites</em> - crédits : Encyclopædia Universalis France

Reconstitution d’un Calamites

Morphologie d’une prêle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Morphologie d’une prêle

Autres références

  • BOTANIQUE

    • Écrit par et
    • 5 647 mots
    • 7 médias
    ...classification (APG III), proposée en 2009, est utilisée par la grande majorité des botanistes (fig. 1). Il existe également depuis 2006 un équivalent pour les monilophytes (groupe de plantes vasculaires formé principalement par les fougères et les prêles). Ce n'est pas encore le cas pour le reste des plantes...
  • EMBRYOPHYTES ou CORMOPHYTES ou ARCHÉGONIATES

    • Écrit par et
    • 3 252 mots
    • 7 médias
    ...est aujourd’hui restreint aux mousses vraies. Les Trachéophytes actuelles regroupent les Lycophytes, groupe frère d’un clade (Euphyllophytes) associant Monilophytes et Spermatophytes. Les Lycophytes se diversifient dès le Silurien supérieur (– 425 Ma) tandis que les Monilophytes et les Spermatophytes se...