MONGOLIE, République mongole
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Nom officiel | Mongolie (MN) |
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Chef de l'État | Ukhnaagiin Khürelsükh (depuis le 25 juin 2021) |
Chef du gouvernement | Luvsannamsrai Oyun-Erdene (depuis le 27 janvier 2021) |
Capitale | Oulan-Bator |
Langue officielle | mongol |
Unité monétaire | tugrik (MNT) |
Population | 3 388 000 (estim. 2021) |
Superficie (km2) | 1 564 100 |
De l'indépendance de la Mongolie-Extérieure en 1911 à la proclamation de la République populaire en 1924, puis à la généralisation de la collectivisation à la fin des années 1950, jusqu'au rejet du communisme et de la tutelle soviétique en 1990 et à la proclamation de la République de Mongolie (Mongol uls, littéralement « Nation mongole ») en février 1992, la route a été tortueuse. Et les étapes, qui avaient paru d'éclatants succès à l'époque communiste, sont remises en question depuis la démocratisation du régime en 1990. La révélation des errements et des crimes des dirigeants communistes va de pair avec la glorification d'un haut passé national khalkha (du nom de l'ethnie majoritaire dans le pays), redécouvert et même recréé, et de l'adulation de Gengis-Khan, devenu le génie tutélaire de la nation.
Carte physique de la Mongolie.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Mongolie (1940 ; modif. 1992). Dans le guindant de ce drapeau rouge, bleu et rouge, un soyonbo jaune. Sur ce très ancien symbole mongol, on peut reconnaître de haut en bas la flamme du progrès, le soleil et la lune de la vie éternelle, puis deux triangles (avertissement à l'ennemi) et deux...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Cadre naturel
La République mongole (ancienne République populaire de Mongolie, ou R.P.M.) et la Région autonome de Mongolie-Intérieure (R.A.M.I.) appartiennent à un même ensemble tectonique : une pénéplaine usée qu'un soulèvement au Pliocène (fin du Tertiaire) ou au Pléistocène (début du Quaternaire) a portée à une altitude élevée, tout en provoquant un rajeunissement de l'érosion. Ainsi, en Mongolie, le niveau absolu moyen est de 1 580 mètres et l'horizon habituel consiste en mamelons arrondis aux pentes douces que coupent de brusques failles. Comprimée, lors de ce mouvement, entre la plate-forme de l'Inde et celle de la Sibérie, la haute Asie s'est plissée sur ses bords en de longues chaînes, parallèles d'ouest en est, et qui, gauchies à la rencontre du môle sérindien à l'ouest et du môle sinien à l'est, enferment comme dans une cuvette les hautes plaines mongoles. En Mongolie, le point le plus bas (à l'est du pays) est situé à 552 mètres au-dessus du niveau de la mer et le plus élevé (dans les chaînes occidentales) à 4 653 mètres.
Homme menant ses chevaux dans la plaine mongole. À l'arrière-plan, l'habitat traditionnel des nomades mongols, larges tentes rondes ou ger.
Crédits : Michel Setboun/ The Image Bank/ Getty Images
Cette confrontation, jointe à l'éloignement des mers et à la présence d'un anticyclone au nord-ouest, donne aux régions mongoles leurs caractères propres : un climat sévèrement continental, aux amplitudes diurne et annuelle excessives (90 0C d'amplitude absolue) ; des précipitations restreintes, dont la quasi-totalité tombe en averses brutales durant l'été (à Ulan-Bator, par exemple, 381 mm en 1943, dont 108 en juillet, mais 137 mm en 1944 pour l'ensemble de l'année) ; un air sec, dont les effets sont accentués par l'ensoleillement élevé et de violents vents permanents ; enfin, un réseau hydraulique qui n'est raccordé aux océans que sur son pourtour (au nord, bassin tributaire de l'Arctique, avec le Selenge – ou Selenga – et son affluent l'Orkhon ; à l'est, bassin tributaire du Pacifique, avec l'Onon et le Kherlen – ou Kerülen – au nord et le fleuve Jaune au sud), tandis que son centre est constitué en bassins fermés, soit lacustres, soit dépourvus d'eaux superficielles.
Ce serait pourtant une erreur que d'imaginer la Mongolie comme un désert uniformément désolé. Les paysages y sont, au contraire, très différenciés et pittoresques, car la zone montagneuse ou khangai (par opposition au gobi ou cuvettes en cailloutis et sable) occupe les deux tiers du territoire. Subdivisée en cinq régions naturelles (en allant d'ouest en est, le système de l'Altai mongol qui renferme les sommets dominants du pays, la dépression des grands lacs, le vaste massif du Khangai proprement dit, la chaîne du Khentei, les hautes plaines de l'Est), la Mongolie est, dans son ensemble, couverte d'une végétation de steppe ou de steppe forestière (79 p. 100 du territoire), avec des pâturages opulents et, sur les pentes abritées, des bouquets de mélèzes sibériens à feuilles persistantes, de cèdres, de pins et de bouleaux ; la faune y est riche, surtout en animaux à fourrure, et les eaux étonnamment poissonneuses.
Quant au Gobi, qui s'étend sur le sud du pays (et aussi sur une grande partie de la Mongolie-Intérieure), plus qu'un désert uniforme de cailloux et d'affleurements salins (1 p. 100 du territoire total de la République) ou de dunes mouvantes (plutôt en Mongolie-Intérieure, particulièrement en Ordos et en Alashan [ou Alašan]), il se présente comme une steppe désertique parsemée de courts arbustes fibreux, tels que le saksaul ou le sulkhir. Pauvre en faune, il recèle pourtant dans son sol des milliers de restes de reptiles et [...]
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Écrit par :
- Françoise AUBIN : directeur de recherche au C.N.R.S. et à la Fondation nationale des sciences politiques (C.E.R.I)
- Marie-Dominique EVEN : chercheur au C.N.R.S., U.M.R. 8582
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Autres références
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Pour citer l’article
Françoise AUBIN, Marie-Dominique EVEN, « MONGOLIE, République mongole », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 11 août 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/mongolie-republique-mongole/