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MICROÉLECTRONIQUE

Les limites physiques aux circuits intégrés

Architecture des ordinateurs - crédits : Encyclopædia Universalis France

Architecture des ordinateurs

À partir des trois éléments de base des circuits intégrés (transistor, résistance et condensateur), toutes les fonctions requises par « l'intelligence » informatique peuvent être réalisées (fig. 7). Plus les éléments fabriqués seront de petite taille, plus on pourra en intégrer sur une seule puce. L'augmentation de la miniaturisation se traduit donc, depuis le milieu des années 1970, par une puissance de calcul toujours croissante. Quelles sont les limites physiques au bon fonctionnement des éléments et des interconnexions ?

Pour simplifier, les effets physiques de la diminution de taille des éléments des circuits intégrés sont analysés en introduisant un paramètre a de diminution de l'échelle des éléments, qui passent d'un taille 1 à une taille 1/a (fig. 8). Par cette « loi d'échelle », la taille linéaire des éléments décroît de a et leur densité surfacique augmente de a2. On en déduit alors, le fonctionnement du transistor se faisant à champ électrique accélérateur constant entre la source et le drain (donc à vitesse v des électrons constante), que le potentiel électrique de commande du transistor décroît de a. Si cette loi d'échelle était parfaitement respectée (ce qui n'est pas le cas, comme on va le voir plus loin), la vitesse d'un composant – déterminée, en première approximation, par le temps mis par un électron pour passer, sous la grille de longueur LG, de la source au drain, soit LG / v – croîtrait d'un facteur a. Ainsi, pour un circuit intégré de surface donnée, la réduction des dimensions de ces éléments d'un facteur 10 (a = 10), permet d'augmenter sa « puissance logique » (produit du nombre de composants par leur vitesse individuelle) d'un facteur 1 000 (100 pour la densité des transistors et 10 pour leur vitesse). L'intérêt est donc de réduire les dimensions jusqu'aux limites du « bon » fonctionnement du transistor comme « interrupteur parfait » (fig. 9)  : cela suppose à la fois qu'il ait une très faible résistance au passage du courant en position « fermée » (tension de grille VG=tension « 1 » logique), qu'il ne conduise pas le courant lorsqu'il est « ouvert » (VG = 0) et que la commande du transistor, considéré comme un interrupteur parfait, ne fuie pas (c'est-à-dire que le courant passant de l'électrode de grille au canal conducteur soit à peu près nul). La première condition ne pose pas de problème sérieux, mais les deux autres créent des difficultés lorsque l'on cherche à atteindre les limites physiques du transistor.

Évolution des circuits - crédits : Encyclopædia Universalis France

Évolution des circuits

Interrupteur parfait - crédits : Encyclopædia Universalis France

Interrupteur parfait

Microélectronique : transistors du futur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Microélectronique : transistors du futur

Pour que le transistor ne conduise pas en l'absence de tension appliquée à la grille, les barrières de potentiel existant autour de la source et du drain (fig. 1c) ne doivent pas se rejoindre (sinon, la barrière de potentiel empêchant les électrons de passer d'une région à l'autre serait trop faible). L'extension spatiale des barrières peut être réduite en augmentant les dopages (concentrations) en atomes donneurs ou accepteurs d'électrons, ce qui n'est possible que jusqu'à une concentration limite en impuretés de l'ordre d'une impureté pour dix mille atomes de silicium. Au-delà se posent des problèmes métallurgiques (agglomération des atomes d'impuretés pour former des amas métalliques), d'une part, et de conductivité électrique dégradée, d'autre part. Il apparaît, à cause de cet effet d'extension finie des barrières, une limite à la longueur de la grille, qui est de l'ordre de 50 nm, si l'on arrive à une parfaite maîtrise des dopages dans les géométries classiques des transistors. Pour aller au-delà, de nouvelles géométries de transistors, où les électrons sont beaucoup plus confinés verticalement, sont nécessaires : c'est le cas du transistor à double grille ou du transistor à grille enveloppante ([...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au C.N.R.S., École polytechnique, Palaiseau, professeur au Materials Department de l'université de Californie à Santa Barbara

Classification

Pour citer cet article

Claude WEISBUCH. MICROÉLECTRONIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Microélectronique : transistor à effet de champ. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Microélectronique : transistor à effet de champ.

Microélectronique : connectique - crédits : IBM

Microélectronique : connectique

Microprocesseur : le Pentium. 4 - crédits : Intel .

Microprocesseur : le Pentium. 4

Autres références

  • AUTOMATISATION

    • Écrit par Jean VAN DEN BROEK D'OBRENAN
    • 11 882 mots
    • 12 médias
    Cette densité ne cesse de croître avec les progrès des moyens de production de la microélectronique. On peut ainsi disposer, sur une seule pastille de silicium, de registres de mémoire d'une capacité considérable, de sorte que des variables numériques codées en mots de 8 ou 16 bits et même 32 bits...
  • CIRCUITS INTÉGRÉS

    • Écrit par Frédéric PÉTROT, Franck WAJSBÜRT
    • 8 993 mots
    • 20 médias

    Les circuits intégrés monolithiques (encore appelés puces, traduction de l'anglais chips) constituent l'approche la plus sophistiquée de la microélectronique. Leur origine technologique remonte à 1958, et leur importance économique et industrielle est devenue considérable. La miniaturisation...

  • COMMERCIALISATION DU PREMIER MICROPROCESSEUR

    • Écrit par Joseph BOREL, Bruno JACOMY
    • 464 mots
    • 1 média

    À la fin des années 1960, Marcian Hoff (surnommé Ted Hoff), un jeune ingénieur de la société américaine Intel (Integrated Electronics), propose le concept du microcalculateur (le terme microprocesseur apparaissant plus tardivement) pour répondre à une commande de la société japonaise Busicom,...

  • IMAGERIE TÉRAHERTZ

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 1 427 mots
    • 1 média
    Le développement de sources puissantes et compactes n’a vraiment commencé qu’avec l’éclosion de la microélectronique et des nanotechnologies à la fin du xxe siècle. Les lasers à cascade quantique, mis au point en 1994 aux laboratoires Bell de Murray Hill (New Jersey, États-Unis) et commercialisés...
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Voir aussi